Une corvée pas comme les autres

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Finalement Peter laissa la porte de ta cage grande ouverte et s'en alla rejoindre les garçons perdus qui dansaient tous autour du feu qui aurait pu réchauffer les coeurs. Malheureusement ils étaient tous plongés dans une profonde léthargie qui les empêchaient devoir la réalité comme elle était réellement. Tu les regardes crier, chanter, s'amuser et tu sens quelque chose te démanger. Le sac. Il y avait encore cette flûte à l'intérieur. Comme hypnotisée par les flammes qui se courbaient pour atteindre le ciel, tu finis par faire un pas en dehors de ta prison. Tu ne voulais pas lui faire plaisir mais c'était plus fort que toi de te rapprocher d'eux. Peter regardait d'un oeil distrait ces enfants faire sembler de se laisser emporter par une mélodie qu'il ne pouvait pas souffler entre ses lèvres. Ça l'affectait vraiment de ne pas l'avoir retrouvé. Il semblait avoir oublié ces soupçons dirigés vers toi.

La terre s'enfonçait sous tes pieds. Tu avais préféré enlever tes chaussures qui étaient, elles aussi, trempées de cette nuit. Tu caresses chaque parcelle humide sur ton passage qui te menait directement au centre du camp. Si tu entendais toute cette agitation primitive, tu ne perçevais cependant aucune mélodie s'échapper d'un quelconque instrument de musique. Cela te paraissait étrange. Au bout du chemin tu parviens enfin au campement de Peter Pan,quelques branches te bloquaient la vue mais tu les écartes d'un bref mouvement de main et le spectacle de plus près était tout autrechose que tu te l'imaginais de loin. Pourquoi ne t'enfuiais-tu pas ?Tu avances lentement, les bras croisés sur ta poitrine, et contemples ce... rituel juvénile. Tu ris même lorsque tu vois un des petits garçons mettre de la peinture sur les joues de Félix qui étais adossé contre un arbre. Il ne perdait pas ces bonne habitudes puisqu'il râla dans sa barbe imaginaire et chassa le garçon à l'aide de son baton. Sans qu'ils ne s'aperçoivent de ta présence féminine, tu t'assieds sur un des rondins long d'un mètre d'où tu avais la chance de voir tout ce beau monde ivre de joie. Tu ne cherchais pas Peter du regard, c'est lui qui te trouva. Il était légèrement penché en avant, ses bras posés sur ses genoux et sa tête était tourné vers toi. Quand il te remarqua, il se redressa ,ne s'attendant peut-être pas à te voir de si tôt. Il avait l'expression dure. Quelque chose le frustrait, il serrait fort ses poingts blanchissant à vue d'oeil quand il vit la totale indifférence que tu lui réservais. Il se leva brusquement et s'installa à côté de toi en souriant de toutes ses dents sans que tu prennes conscience qu'il était juste à quelques malheureux milimètres de toi. Lorsque tes démangeaisons reprirent le dessus,tu te retournas précipitement vers ton sac mais Peter te stoppa dans ton élan. Tu te reprends vite pour ne pas paraitre stupide et le toises en réprimant une grimace d'agacement. «La chienne est sortiede sa cage ?» Il n'y avait là rien de sympathique dans ses propos.C'était Peter tout craché. «La chienne te ferait de l'effet ? On dirait que tu ne peux t'empêcher de rappliquer la queue entre les jambes quand elle est là.» Tu ne lui décoches même pas un sourire narquois. Avec lui il ne fallait surtout pas s'épuiser à employer les formules de politesses. Les flammes autrefois chaleureusesvbrillaient d'une intense haine dans les yeux sombres de l'adolescent.Voyant qu'ils n'allaient pas tarder à s'entre-tuer, Félix, en bon chien de compagnie, se dépêcha de s'interposer entre eux deux avant que Peter ne dégaigne son poignard sous l'impulsion de ctte haine qui lui montait à la tête. «Peter» Il prononça chacune des syllables clairement dans le but d'attirer ne serait-ce que quelques secondes son attention.


Tu souffles d'exaspération et te relèves subitement pour retourner là où il ne t'ennuiera pas mais c'est sans compter le fort caractère de Peter qu'il t'empêcha de t'en aller plus loin.«Ne. Fais. Pas. Un. Pas. De. Plus.» siffla t-il entre ses dents.Les enfants dansant toujours comme si de rien n'était, tu leur jettes un bref regard avant de fixer, lasse, le grand brun. «Très bien !» ton ton était plus qu'exsaspérer et tu voulais en finir au plus vite avec lui. Au début il parut surpris de voir que tu cédais facilement à son ordre mais avec une pointe de soupçons, il fronça les sourcils lorsqu'il vit que tu étais à peu près sérieuse.L'indomptable <nom> écouter ce garçon sans raison ?! Bien sûr que non. Pour l'instant il était juste préférable de lui montrer que tu ne souhaitais pas lui parler ou bien même répondre à ses répliques tranchantes. Tu jouais la carte du silence et de l'ignorance. Cependant quelque chose attira son regard sur toi ou plutôt au niveau de ta... poitrine. Tu n'as pas le temps de répliquer qu'il saisit le collier que tu avais par habitude de cacher sous tes vêtements. Il se révéla être un gland, un véritable gland percé d'un trou en son centre et pendu à une chaine de métal cuivrée. La chaine ne se brisa pas mais Peter l'avait fermement entre ses mains qui se refermaient parfois sur le petit objet. Il semblait se retenir de te poser un tas de questions et jugea meilleur de t'éloigner de lui en ordonnant d'un ton ferme que tu t'occupes d'une corvée. «Une corvée ?! Et puis quoi encore ?!» Pourtant il te poussa sans ménagement jusqu'à une cabane et referma sans aucune délicatesse la grande porte en bois derrière toi. Tu fulminais. Tout autour de toi il n'y avait que des meubles et un lit. Ce lit en question était assez grand pour acceuillir deux personnes et les peaux d'animaux recouvraient le tout. Bien évident tu avais été trop aveugle à l'instant où tu avais posé ton regard sur cette masse inerte pour comprendre ce que c'était réellement. Tu fis un léger bon en arrière. Ce n'était qu'un homme portant une... coiffe amérindienne décorée de plume en tout genre. Un indien ?! «Pet...er.» le garçon se redressa difficilement et te scruta, l'air interrogateur.«De la visite?» il souriait faiblement comme si quelque chose d'affreusement douloureux l'empêchait de montrer la joie qu'il ressentait en ce moment. «Mouais.» tu croises les bras sur ta poitrine tout en imprimant chacun des gestes fébriles de l'indien couché dans ce lit de fortune.



Qu'est-ce que tu attends ?!





La voix était bouillonante. Tu lèves les yeux au ciel et tire la chaise près du bureau où tu te posas calmement, l'esprit moins embrumé par la colère. «Tu es en... piteux état.» tu as un petit sourire au coin des lèvres ce qui le fait rire. «Oh juste une blessure comme toutes les autres !» tu arques un sourcils. «Juste?» il dégage sa couverture qui cachait en fait une grosse partie de sa plaie enveloppée de bandages pas très utiles. Tu fais une grimace alors qu'il remit en place la peau d'ours sur son ventre.«Alors c'est toi la corvée dont je dois m'occuper ?» tel étaient les mots de Peter. «Oh.» il rigole encore une fois en lachant un soupir de désespoir. «Je crois bien que oui.» un silence, non pas gênant mais agréable, s'installe entre vous deux. Avec toute cette agitation tu n'avais toujours pas eu l'occasion de faire sècher tes vêtements quelque part à l'abri des garçons. Tu fais la moue.«J'ai l'air si terr...» tu te redresses vivement et l'interromps avec de grands gestes. «Pas du tout ! C'est juste que...hum...il n'y aurait pas quelques tee-shirts dans cette armoire ?» ne surtout pas lui dire que tu souhaiterais également changer de bas, ce seraitbien trop embarasant ! «Je suppose que oui. C'était la chambre de Peter avant.» tu as des frissons de dégout qui se profilent tout le long de ta colonne vertébrale. Tu ouvres l'armoire et, à l'intérieur, sont rangés si piteusement des tee-shirts, des chemises et d'autres hauts. Tu en prends un plus ou moins convenable mais quelque chose tombe à tes pieds. «Une robe ?!» tu murmures ces mots alors que l'étoffe glissait entre tes mains. Une robe parsemée de petits points rouges,bleus, blancs comme les confettis que l'on retrouvaient lors de ces fameux carnavals sur Terre. «Attends tu... m'expliques là ?» tu étais perturbée par une simple robe qui avait été cachée dans l'armoire de... Peter. «J'en sais pas plus que toi.» il penche légèrement sa tête sur le côté pour mieux voir mais il étouffe un gémissement de douleur. «Sûrement sa petite amie ?» autant ne rien dire. «Lui ? Laisse-moi rire.» tu réponds sinistrement, lâchant par la même occasion un rictus. Tu te retournes vers l'indien. «Cela te dérange si je vais me changer là et que jereviens après te soigner ?» il accepte et, une fois vếtue de cette robe que tu trouvais très jolie, tu t'empares de la crème et de bandages que tu dénichais un peu partout dans la cabane sous ses directives. «Je suis pas infirmière alors ça risque, je pense, de piquer.» tu essaies de le rassurer tant bien que mal mais il semble te faire confiance. «Une infirmère ?» «Oui. Quelqu'un quis'occupe d'une autre personne dans une grande infrastructure que l'on appelle hôpital.» il cachait certainement sa confusion car ses traits se fronçèrent mais quand il te vit de face il les avait tout ouvert.


Laisse-toi faire (y/n gender neutral) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant