17- De sérieux doutes

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Un mois plus tard...

Ce jour merveilleux est enfin arrivé ! Je pars à Paris. N'imaginez même pas toute la joie qui m'a submergé lorsque mon père m'a annoncé que le lycée le plus côté de New-York avait retenu la candidature de Marc. Cela ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose exceptionnelle.

J'allais avoir la permission rêvée de voyager en compagnie de ma classe en France. L'annonce de mon père aura été pour moi un cadeau merveilleux.

_ Et surtout ne fais pas de bétise mon ange ! me recommanda chaudement mon père.

_ Ouiii bien sûr papa et de toute façon, il y a Marc à mes côtés...

_ Marc n'est pas infaillible même si j'aimerais que ce soit le contraire alors fais attention.

_ Tout ira bien Christopher, ne t'inquiète pas, et de toutes manières, on n'est pas les seuls Hespéruviens de la Terre alors je pourrais me faire aider au cas où ..., ajouta Marc en posant une main réconfortante sur l'épaule de son grand ami.

**********

L'avion Airfrance décolla enfin du continent américain. L'Europe nous attendait au-delà de la nappe bleuâtre de l'océan Atlantique. L'engin se souleva gracieusement dans les airs jusqu'à atteindre une altitude raisonnable afin d'entâmer une vitesse de croisière. Marc restait en retrait à l'arrière de la classe afin de me laisser mon carré de liberté. Dans l'avion, à ma droite, se trouvait Claire qui affichait une grimace tordant son joli visage de porcelaine. En effet, celui-ci avait littéralement viré à une teinte verte et passait progressivement à une pâleur excessive. "La pauvre... elle a le mal de l'air" me dis-je.

_ Tu veux que je t'aide Claire ? lui demandai-je gentimment en sachant pertinement que demander cela la rendrait encore plus malade.

_ Je...je veux un sac ... articula t'elle en fermant les yeux et en respirant une goulée d'air venant des conduits d'aération artificiels.

_ D'accord.

Je m'exécutai en deux temps, trois mouvements pour lui fournir tout ce dont elle avait besoin. J'avais peur qu'elle ne déverse le reste de son déjeuner de ce midi mangé dans l'aéroport. En plus, Sylvain avait insisté pour qu'elle goûte son repas japonais aux algues... Génial, faîte moi penser à le remercier de son idée brillante ! Une main me tapota sur l'épaule. Je me retournai lentement, Sylvain était derrière à côté d'un garçon inconnu à mes yeux. Il arborait un gigantesque sourire tellement exagéré qu'on aurait pensé qu'il faisait exprés. Mais après seulement un mois et demi en sa présence, j'avais compris que c'était lui... sa personnalité extravagante et totalement naturelle ! Sylvain quoi...

_ Elle va bien la blonde ?? chuchota t'il un air espiègle collé au visage.

_ Tais-toi Sylvette ou je t'en mets une en sortant de cette avion de malheur... souffla Claire en phase anté-vomissements. Je crois que je vais mourir ...

Elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'elle baissait la tête dans le sac cartonné recyclable et se vidait du contenu du plat de la pause méridienne. Les sushis n'avait pas eu le succès escompté visiblement. Je me penchai pour lui relever les mêches blondes de son cou en sueur et lui frottai doucement le dos pour qu'elle se calme. Notre professeur de français nous avait entendu et m'assistait donc durant ma besogne. Claire hoquetait désormais. Aprés cette mauvaise passe, elle demanda à aller aux toilettes. En me levant, je remarquai que Marc papotait avec une jeune femme d'une trentaine d'année, assez belle mais lorsque je passai, il m'agrippa le bras et regarda au travers de moi, ma copine qui était au bord de l'évanouissement.

Les Porteurs d'Hesperūs Where stories live. Discover now