Chapitre 16 -Piano-

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Ce que j'avais oublié de vous préciser, c'est que dans la chambre où je dormais, il y avait un piano. Je m'y installais et restais un instant devant ce bel instrument sui me rappelait tellement mon amie. Sandra m'avait appris à jouer "Let it be" lorsque je l'ai rencontré, ce qui en avait au final, fait notre morceau de musique culte. De mon côté, chez moi, nous avions un piano noir luisant dans le salon, mais mon père avait été obligé de le vendre pour satisfaire les besoins familiaux. Alors, avant que celui-ci ne disparaisse, je m'était promis d'apprendre "la seconde valse" de Shostakovitch.

Certes, j'étais petite, frêle mais la détermination qui était encrée en moi était plus forte, et surpassait ma timidité maladive. J'avais réussi, en l'espace d'une semaine à apprendre un dur morceau comme celui-ci. Aujourd'hui, j'étais là les touches brillantes sous mes yeux. Je déposais doucement mes doigts sur le piano, et commençais ce magnifique morceau. A ce moment là, il ne s'agissait pas de moi qui jouait cette musique, mais plutôt un orchestre entier sui m'accompagnait. J'avais l'impression que cette musique était la peinture que mes doigts et pinceaux répartissaient lors de mes  œuvres sur leur toile blanche. J'avais besoin de montrer aux gens ce que je savais sur ce monde. Ou plutôt, j'avais besoin de le ressentir. J'avais compris, comment Sandra, en faisant gracieusement bouger ses doigts sur ces multiples et étranges notes, arrivait à exprimer ses sensations du monde. De même pour les magnifiques collages/montages d'Hugo ; les clichés étaient bien choisis et coupés exactement comme il le fallait pour tout immortaliser. Sans parler de Nathan, qui, tel un aimant attirait n'importe quel chat, grâce à sa sincérité et sa bonté d'esprit.

Le monde se résumerait-il donc à faire exprimer ses talents, généralement inattendus , pour découvrir les secrets qu'il cacherait ?

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