05. Nikkita, il nemico.

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Paolino ouvrait enfin les yeux, et la lumière du jour l'éblouissait. Il s'empressa d'aller prendre un bon bain. Cela lui faisait du bien et c'était son moment favori pour réfléchir à toute sorte de choses. Giovanni, lui, était déjà levé depuis un bout de temps, lui qui n'était pas si matinal...

***

Paolo s'empara de sa veste en cuir et sortit de la maison, sous le regard attentif son frère.

- Tu vas ou là ?, le questionna Giovanni. 

- Arrête de faire le poliziotto là, laisse moi respirer, toujours sur mon dos celui là, se plaignit-il dans un bruyant soupir.

Gianni releva la tête et fixa son petit frère dans les yeux, avec un visage neutre, il n'avait aucune expression.

- Je sais pas si c'est l'Amérique et ton putain de "rêve américain" qui te sont montés au cerveau, mais tu vas vite redescendre sur terre. Je suis pas ton ami Paolo, tu me parles autrement parce que j'vais t'briser les os un jour. Espèce d'imbécile, t'es idiot ou quoi ? Vas-y casse-toi ! Sors ! Dégage !, s'énerva Gianni.

Dan assistait à la scène sans rien dire, il se dit qu'il n'avait pas à intervenir dans leurs affaires.

- Va bene, commenta Paolino tout souriant, en tournant les talons.

Il sortit en claquant la porte, ce qui fit passer un courant d'air assez fort.

- Il est toujours nerveux comme ça ?, demanda Dan

- Ouais, il me casse les coglione en ce moment, je me contient parce que j'veux pas en arriver à un certain stade avec mon frère, répondit monotonement Gianni, visiblement toujours en colère.

- Qu'il ne fasse pas trop le gros bras à Detroit, les gens ont la gâchette facile ici, un mot de travers et il sera enterré six pieds sous terre.

Gianni hocha la tête, il savait, et Paolino savait aussi. Mais, il était beaucoup trop têtu pour écouter les conseils de qui que ce soit.

***

Gianni avançait dans les rues du quartier. Il ne s'était pas trop éloigné de la maison, de peur de se perdre. Contrairement à Paolino, il n'aimait pas trop les excursions du type visite de la ville.

Ce n'était vraiment pas agréable à visiter, on aurait dit un de ces films en noir et blanc, et même le chant des petits oiseaux qu'il avait l'habitude d'entendre avait disparu au profit des cris des corbeaux.

Il s'arrêta dans un endroit, qui semblait un peu à l'écart des autres, il ne voyait pas bien ce qu'il s'y passait et lançait quelques coups d'œil par-ci par-là. Il était curieux, bon, pas autant que son petit frère, mais quand même. Donc, il se mit à regarder dans cette maison abandonnée à travers la fenêtre, à moitié cassée.

Il y avait trois personnes, autour d'une table, jouant au poker. Elles avaient l'air de bien s'amuser au vue de leur expressions faciales. De l'extérieur, on entendait les trois hommes rires à gorge déployé. 

Soudain, la porte s'ouvrit et quelqu'un attrapa Gianni par le cou. La personne se situait derrière lui, il ne pouvait donc pas la voir.

- Lâche moi !, s'énerva Giovanni. 

- Qu'est-ce que tu fous là ?, lui demanda agressivement l'homme qui le tenait toujours fermement par le cou.

- Rien de mal, j'étais juste en train de regarder ce magnifique spectacle, répondit Gianni avec un air plutôt arrogant, dans un anglais assez mauvais.

VendettaWhere stories live. Discover now