06. Doppia vita

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L'ambiance était tendue. La révélation d'Adelmo avait fait l'effet d'une bombe, surtout pour Gianni, qui était d'ailleurs très silencieux.

Dan, sortit « prendre l'air » et Adelmo monta à l'étage.

Paolo prit alors la parole.

- C'est devenu ton ami en deux heures, c'est ça ?, demanda Paolino.

- Ça te regarde pas, répondit sèchement Gianni.

- T'es vraiment un salop en fait ! Hier, encore, t'étais là à me répéter que la drogue me mènerait à ma perte et là, tu te mets à trainer avec des trafiquants ! Tu me déçois de jour en jour ! Vaffanculo, cria-t-il.

- Ferme là ! Qui t'as dit que c'était un dealer déjà hein ?!, répliqua-t-il agressivement. 

- Ta gueule ! Adelmo il côtoie des gens comment dit moi ?

Giovanni attrapa violemment Paolo et le projeta sur le canapé, puis lui mit une puissante gifle dans la foulée. Il venait de le frapper comme un père frapperait son fils.

- Je t'ai prévenu trop de fois, petit con, on dirait des gamins là !, s'exclama-t-il.

Paolo ne répondit pas à ses insultes et ni à cette attaque d'ailleurs. Il faut dire qu'il l'avait mérité.

- Je t'ai dit que les putains d'économies qu'on a ne vont pas suffire, il faut trouver du taf, et ici, c'est impossible quand t'es français de débarquer comme ça et de trouver un travail. Ils vont m'aider à trouver un "nouvel emploi" alors me fait pas chier ! 

Paolo éclata de rire, « nouvel emploi » avait-il dit, comme si c'était tout à fait légitime.

- Arrête de rire, repris Giovanni. Là, j'ai eu de la chance, j'ai fait bonne impression, et ouais mec, c'est le Pôle Emploi dans ta rue, faut en profiter. Non mais sérieusement qui m'aurais refusé avec mon charisme, mon allure...

- Ouais, bien sûr, le coupa Paolino, et après tu vas amasser une fortune que tu vas dissimuler dans des paradis fiscaux. Et c'est pour quand le Wall Street des gangster, c'est ça ?

Les deux frères éclatèrent de rire en harmonie et se prirent dans les bras. Ils adoptaient des comportements plutôt lunatiques en ce moment...

Cependant, Paolino gardait cette affaire dans un coin de son esprit.

***

- Sincèrement, Gianni, c'est pas bien, j'te jure. Tu peux encore te désister, vas-y, fait pas le con, tu vas rater ta vie..., le conseilla Paolino.

- Arrête, toi et moi savons très bien que c'est voué à l'échec, on trouvera que misère ici, c'est le seul moyen.

- Qui ne tente rien n'a rien, c'est bien connu, affirma Paolo.

Le jeune Moretti soupira, et alla se pencher sur le rebord de la fenêtre, il fut rejoint quelques secondes plus tard par son grand frère.

Puis, les documents qu'il avait vu dans la valise de Gianni lui revinrent souvent à l'esprit.

- Au fait, t'as plus rien reçu après le courrier-là ? , questionna-t-il

- Non., répondit Gianni sèchement.

- Je vais mener ma petite enquête moi, c'est pas le cou de mon père sur cette photo, c'est clair et net, déclara-t-il sûr de lui.

Giovanni alluma une cigarette, ça faisait un bout de temps qu'il n'avait pas fumé.

- Arrêtes ça, tu me pompes l'air-là !, cria Paolino agacé.

VendettaWhere stories live. Discover now