Chapitre 9

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« Le stress est décidément une chose qui ne me réussit pas », je me dis en faisant tomber pour la énième fois mon mascara. Je grogne et crache des injures à cet objet rond qui roule malgré mes menaces. Ses efforts pour me perturber et m'agacer encore plus sont clairement inutiles. Même sans cet objet du diable, mes mains tremblantes comme des feuilles suffisent à ruiner mon travail et des traces noires viennent se nicher sous mes yeux.

Encore une fois, je jure entre mes dents et les enlèvent pour la énième fois avant de prendre ma tête entre mes mains, à bout de nerfs. Mes épaules se relevant lentement avant de s'abaisser plus soudainement sont la preuve que je tente de me contrôler, néanmoins il me suffit de penser à l'homme qui m'attendra bientôt en bas pour que l'envie de sauter par la fenêtre me prenne. Et si je ne suis pas à la hauteur ? Si je gâche le peu de chance que nous avons pour au final bien nous entendre ? J'ai vu une petite partie du vrai Brandon. Un Brandon qui rit comme n'importe qui, un Brandon qui sait mettre à l'aise ... Celui là me plait bien et je ne souhaite pas me réveiller chaque matin avec l'homme d'affaires en face de moi.

Un énième soupir et j'achève le maquillage tant bien que mal. En me redressant et après avoir rangé ma trousse, je relève les yeux vers ma personne dans le miroir et lisse ma robe noire. Simple mais efficace, marquant ma taille mais fluide.
De plus en plus nerveuse je jette un coup d'oeil sur mon portable pour lire l'heure : 18:00.

J'attrape mon sac sur mon lit et me dirige à grandes enjambées hors de ma chambre, seulement lorsque je sors, mon nez rencontre quelque chose de dur et instinctivement je recule en me frottant ce dernier. Jurant une fois de plus, je pose mon regard sur l'homme pour le foudroyer. Homme qui j'espère n'a pas ruiné mon travail. Tout mon corps se tend lorsque je distingue son visage dans la semi-obscurité du couloir. Son odeur, à présent familière, me frappe de plein fouet.

- Qu'est-ce que tu veux ? je crache d'un ton venimeux.

Les bras croisés sur la poitrine, il m'observe sans ciller si longtemps que cela m'agace profondément et je décide de le pousser pour rejoindre son frère au rez-de-chaussé.

- C'est pour lui ? j'entends finalement derrière moi.

Je roule des yeux, le coeur serré, et me mords la lèvre pour tenter de garder mon calme. Alors que je le connais à peine, je le hais comme jamais tout en le trouvant absolument divin. Bon sang, achevez moi !

- À ton avis ? Comme tu l'as si bien dit, je suis une pute mais une pute monogame !

- Maia ...

Son ton est étrange et l'entendre m'appeler par mon prénom me fait frémir tout entière. C'est une sensation inconnue pour moi que je ne comprends pas et je déteste ça. N'écoutant pas cette fois-ci la petite voix dans ma tête, je me retourne et lâche d'un ton cinglant :

- Quoi ?

Durant un temps qui me semble incroyablement long, il me dévisage, la tête légèrement inclinée avant de se raviser. La lueur attristée que j'ai perçu dans son regard m'étonne mais il ne parait pas remarquer mon air troublé.

- Non rien, se contente-t-il de répondre avant de tourner les talons et d'entrer dans sa chambre, les mains dans les poches et son air désinvolte retrouvé.

Lorsque la porte claque, je tressaille puis mon corps se relâche tout entier. Je ne m'étais même pas rendue compte que chacun de mes muscles s'étaient contractés en sa présence et que les battements de mon coeur s'étaient considérablement accélérés. Pour me redonner contenance, je passe la main dans mes cheveux bouclés pour l'occasion et prends une profonde inspiration. Ce n'est pas lui qui va gâcher ma soirée !

Plus déterminée que jamais à passer une bonne soirée en compagnie de mon fiancé, j'avance en serrant la lanière de mon sac entre mes doigts tremblants. Mes mains sont moites, mes jambes menacent de me laisser tomber à chaque pas qui me rapproche de Brandon et m'éloigne d'Asher.

Arrivant en haut des escaliers, je distingue une silhouette familière en bas. Cette dernière me fait dos. Aussitôt je m'accroche à la rambarde que je tiens pour ne pas m'étaler de tout mon long. Puisant dans le peu d'élégance que je possède, je descends avec mes talons hauts. Ayant entendu le bruit de mes chaussures sur le carrelage, l'homme se retourne pour poser son regard azur sur ma pauvre personne mal assurée.

- Tu es magnifique, murmure-t-il en me tendant sa main, une fois les dernières marches descendues.

- Tu n'es pas mal non plus.

Il m'accorde un sourire d'un blanc immaculé, laissant apparaitre deux adorables fossettes ainsi que ses dents parfaitement alignées. Vêtu comme toujours d'une chemise, mais cette fois avec un jean brut, il parait moins impressionnant mais toujours aussi magnifique.

Tout en me tendant son bras, il m'invite du regard de le saisir pour qu'on s'en aille. Je place doucement ma main, légèrement gênée face à ce personnage imposant. Malgré lui, il dégage quelque chose qui nous fait systématiquement nous sentir à sa merci.

- T'es prête ? me demande-t-il alors que je le détaille silencieusement du regard.

Pour toute réponse, j'hoche de la tête avec le rouge aux joues. Il n'y prête pas grande attention et m'entraine à l'extérieur en se comportant tel un gentleman jusqu'à une voiture de sport qui ferait rêver n'importe qui. Lorsqu'il remarque ma tête, il rit doucement. J'ai pourtant l'habitude de ce genre de voitures, mais celle ci est tout de même un des plus beaux bijoux que j'ai eu la chance de voir ... Je reprends rapidement mes esprits et m'installe sur le siège en cuir avant de reprendre pour la énième fois une profonde inspiration.

Pitié que la soirée se passe bien ...

FrénésieDove le storie prendono vita. Scoprilo ora