La Décadence des Flamants - Tome 2

Chapitre 42 : Les erreurs ne s'arrêtent jamais (Heather) | TW

[TW : Emétophobie]

Les jours défilaient et Cole était toujours présent dans mon esprit. J'avais songé de nombreuses fois à l'appeler. Son numéro, je le connaissais par cœur. De son côté, j'ignorais comment il était en train de réagir. En souffrait-il ou était-il passé à autre chose aussi facilement ? J'aurais dû le voir, lui imposer de tout mettre au clair. C'était ce que j'avais prévu ce matin jusqu'à ce que mon estomac flanche et que je dus rester dans les toilettes, vomissant le peu que j'avais avalé jusqu'à maintenant.

Assise sur le carrelage, j'hésitai de plus en plus à l'appeler entre quelques nausées. Mais étant donné qu'il m'avait larguée sans écouter mes explications, il devait s'en foutre. Je ne savais plus quoi en penser... Il n'était pas du genre à tourner la page aussi facilement. En presque un an, il pensait encore à moi... Nous n'arrivions pas à nous détacher l'un de l'autre. Alors pourquoi ceci devrait-il changer maintenant ?

Je fus tirée de mes pensées quand on sonna à ma porte. Qui pouvait bien me rendre visite à cette heure-ci ? Me relevant avec difficulté, je déambulai jusqu'à l'entrée pour ouvrir à cette personne qui venait bien trop tôt.

Brandy.

Pourquoi venait-elle me rendre visite ? En fait, si, je savais. Elle avait sûrement entendu parler de ma rupture avec Cole et devait s'en réjouir. Elle ne l'avait jamais aimé, du moins, pas autant que Denzel. Elle ne savait pas ce qui était bon pour moi, elle ne connaissait pas leurs masques autant que je les connaissais.

Aussitôt, elle me prit dans ses bras, souriante.

— Je suis vraiment heureuse que ce soit fini avec Cole, lâcha-t-elle, enjouée en me relâchant. Tu as bien fait de le quitter !

— C'est lui qui m'a quittée, la rectifiai-je timidement.

— Ça ne m'étonne pas ! s'emporta-t-elle en entrant chez moi tandis que je fermai la porte derrière son passage. C'est tout à fait son genre. Il avait beau être sympa quand on lui a parlé avec les filles... mais je le savais qu'il te ferait un coup dans ce genre-là !

Évidemment, elle mettait toute la faute sur lui. À chaque fois, elle n'avait pas pu s'empêcher d'insinuer qu'il me ferait du mal, à quel point il était toxique pour moi. Mais Brandy n'avait jamais su la vérité à mon sujet et ce n'était pas aujourd'hui que j'allais lui révéler ma plus étrange habitude.

— Il n'a rien fait. C'est de ma faute, j'ai merdé, avouai-je.

— Et il ne t'a pas pardonné ? Pas étonnant.

Discuter avec elle était inutile. Elle rejetterait toujours la faute sur Cole. Jamais elle ne l'avait défendu et interprétait toujours mal le moindre de ses faits et gestes. Alors c'en était pire pour notre relation. Elle m'avait même dit qu'un jour il pourrait me battre et me violer, que c'était tout à fait son genre. Sans le moindre doute, j'avais défendu Cole. Le démonter à ce point était inacceptable. C'était dégradant, peu importe la personne.

— Si tu es venue pour dire n'importe quoi à propos de Cole, tu peux partir. Je n'ai pas envie d'entendre ça.

— Il faut que tu te rendes à l'évidence quand même, marmonna-t-elle.

Elle grimaça. Comme d'habitude. Elle voulait m'imposer sa manière de penser, qui je devais aimer et qui je ne devais pas. Je ne comptais même plus le nombre d'hommes qu'elle m'avait présenté comme étant l'amant idéal et même le parfait père de famille. Ils étaient tous adorables, tous très mignons, mais jamais je n'avais eu le coup de foudre. On prenait un verre, on passait la soirée ensemble, des fois, on couchait même ensemble et je prétendais qu'il ne s'était rien passé. Ils tentaient tous de me contacter le lendemain, mais plus rien de ma part. Je n'avais pas ce sentiment qui me plaisait et me déchirait à la fois tout au fond de moi. C'était sûrement des mecs trop bien. J'avais sûrement un problème avec les mauvais garçons, mais je ne considérais pas Cole comme l'un d'entre eux.