Chapitre 2 : Beatlemania

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-Nous sommes enfin arrivés, Mademoiselle ! lança joyeusement Mattweh en jetant un coup d'œil à la jeune fille à travers le rétroviseur.

Elizabeth sursauta : elle avait somnolé durant toute la fin du trajet. Elle sourit à son chauffeur, puis s'empressa de regarder par la fenêtre. La foule pressée de New York, emmitouflés dans des gros manteaux et de la buée s'échappant de leurs bouches. Il faisait beaucoup plus froid qu'à Los Angeles, mais elle avait pris ses précautions et était déjà habillée de son manteau en vison flambant neuf.

A peine Mattweh stationnait devant l'hôtel que trois grooms arrivèrent, ouvrirent la portière à Elizabeth et déchargèrent la voiture, tous avec un large sourire aux lèvres.

-Merci, messieurs, dit-elle en sortant. Mattweh ! Venez-avec moi !

Le chauffeur accourut vers la jeune fille, qui se dirigeait toute seule vers l'entrée de l'hôtel. Effectivement, il faisait très froid. Elizabeth jeta un coup d'œil dédaigneux aux autres fans qui avaient sûrement assisté à l'arrivée du groupe une heure plus tôt et continuaient à attendre de les apercevoir, en restant encore des heures dans le froid glacial de New York. La jeune fille fit exprès de passer sous leurs nez pour montrer qu'elle, elle allait dans le même hôtel que les Beatles, le plus célèbre de la ville, le Plaza.

-Pouffiasse ! lança une des fans.

        Elizabeth, qui n'était qu'à deux pas de l'entrée, s'arrêta net, avant de se retourner vers celle qui l'avait insultée, une petite rousse un peu joufflue.

-TU SAIS CE QU'ELLE TE DIT, LA POUFFIASSE ?!?

-Allons, calmez-vous, Mademoiselle... intervint Mattweh.

        Il la prit par les épaules et l'emmena, presque de force, à l'intérieur de l'hôtel, et plus exactement dans l'immense hall d'entrée. Soudain, Elizabeth se retrouva entourée de marbre, avec au-dessus de sa tête des immenses lustres en cristal et toute la fine clientèle du pays, voire du monde, qui y allaient. Mais elle ne s'attarda pas sur ces détails, car ce n'était pas digne de sa catégorie sociale et elle était habituée à ce genre du luxe, bien que cet hôtel soit le plus somptueux qu'elle ait jamais vu. Mattweh s'était déjà rendu à la réception, du fait qu'ils n'avaient plus qu'à se rendre à sa chambre.

        C'était une « petite » suite, avec deux chambres, une salle de bain et un minuscule séjour avec la télévision. Cela sentait le produit nettoyant et la rose, dû au bouquet posé sur la table basse. Tout était blanc crème, luxueux, la salle de bain était entièrement de marbre, telle un monument grec, et il y avait même un grand dressing. Elizabeth esquissa un sourire en voyant l'endroit où elle passerait ses deux semaines, elle et le mignon Mattweh. Et les Beatles, bien sûr.

        Ses bagages étaient déjà là, posées sur la moquette aussi blanc crème que le reste de la suite. Le jeune chauffeur posa sa casquette formelle sur une commode et s'assit sur l'immense sofa, épuisé par tant d'heures de route. Quant à Elizabeth, elle découvris son lit : il était à deux places, comme elle l'avait demandé, et avait l'air très, très confortable. En prenant soin de vérifier que Mattweh n'était pas dans les parages, elle fit une chose qu'elle n'aurait jamais oser faire sous d'autres circonstances : elle se laissa tomber dans le somptueux lit, entourée de draps frais et de couverture en satin. Elle avait bien le droit de se comporter comme les adolescentes normales, après tout...

        Et puis non. Elle n'était pas ordinaire. Elle descendait d'une grande lignée, ses ancêtres avaient fait fortune et cela perdurait. Que dirait son père en la voyant, ainsi allongée dans ce magnifique lit ?

        Elizabeth se leva brusquement, puis tout en se dirigeant vers la porte, elle lança à Mattweh :

-Je sors !

Ils arrivent ! The Beatles' first US visitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant