|CHAPITRE 31|

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C'est court mais je suis faner. Le ramadan me tue, je suis trop fatigué. C'est fou, c'est de plus en plus court. J'en ai marre de moi.

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~* Sheytana Que Guapa *~

Je comprends ce qu'il ressent pour ma sœur mais merde, c'est ma sœur. Je ne suis pas prêt à ça. C'était sous mes yeux et je n'ai rien remarquer pendant toutes ces années. C'était devant moi. Il n'empêche que je préfère Sania avec Ketama plutôt qu'avec n'importe qui.

- P'tit fils de pute, tu m'aimes tellement que tu vas te marier avec ma jumelle, je lâche en riant de bon cœur.

Je déboule dans la chambre des filles tandis que Sania tourne en rond. Je ressens nettement son angoisse et sa peur.

- Jessim, ah ouais ? je dis en attirant son attention.

C'est plus fort que moi. Même si une grande part de moi est ravie de cette futur union, une autre se sent trahis. Trahis misérablement par toutes les personnes qui comptent. La solitude ne me va peut-être pas, mais c'est la seule qui ne me lâche pas.

- J'ai essayé Fouad, je te le jure. J'ai lutter pendant des années contre ce que je ressens pour Jess, mais c'est plus fort que moi, elle dit en tremblant de la tête au pied.

- Stop ! je l'arrête d'un geste de la main. Je n'ai pas besoin d'entendre des effusions de love, pas deux fois, pas venant de toi. Vous m'avez fané avec vos déclarations dégoulinante d'amour, mariez-vous et ne me rendez pas fou, je dis en riant faussement.

Je ne suis pas prêt. Je viens à peine de la retrouver. Je l'avais perdue -par ma faute certes- mais je ne suis pas prêt à ça. Le mariage, c'est le début d'une nouvelle vie et je n'en ferais pas forcement partit. Sania aura son mari -mon putain de pote- puis elle aura des enfants et plus le temps pour moi. Ça sonne égoïste, mais pour le coup je le suis.

- Tu ne m'en veux pas ? elle demande en s'approchant de moi.

Je secoue la tête de dénégation et détourne le regard.

- Foufou, ce qui se passe la, elle dit en mettant sa main à plat sur mon cœur, et ce qui se passe, elle continue en effleurant ma tempe de ses doigts, je les ressens moi aussi. Dit moi ce qui te tracasse.

- Laisse tomber Sania, ça n'a pas d'importance, je m'éloigne d'elle.

- Hors de question ! elle s'exclame violement me faisant sursauter. J'ai laissé tomber pendant des années. Je t'ai laissé t'éloigner, je t'ai laisser souffrir en silence. Ça ne se reproduira plus. Alors Fou, qu'est-ce que tu as ?

Je suis tenté pendant un court instant de prendre la fuite, non sans avoir insulter ma sœur au préalable. Mais je rassemble tout ma bonne volonté et lui fait part de ce que j'éprouve.

- J'ai peur Sania, je lâche dans un murmure.

- Peur de quoi ? elle demande en prenant sa voix la plus douce.

- Je n'ai plus personne Sania. Il ne me reste plus que Maman et Yêni, toi tu vas partir. Avant qu'elle arrive, je n'avais besoin de rien, alors pourquoi est-ce que je ressens cette putain de brulure au cœur ? Pourquoi alors que je la hais comme je n'ai jamais hais, je ne rêve que d'elle ? Sania je suis entouré par toutes les personnes qui comptent, mais a l'intérieur, je suis seul.

*

Elle est là, sur ce banc qui a été le point de chute de notre relation. Elle est là, assise à pleurer toutes les larmes de son petit corps. Elle est là, toujours aussi belle. Ses cheveux s'envolent au rythme du vent. Elle est amincie, affaiblit. Elle ressemble à un fantôme, comme Camélia m'a dit. Une folle envie de courir vers elle, l'attraper et la loger entre mes bars pour toujours me prend. Je fais un pas dans sa direction et me ravise en me rappelant. Je revois ce Brahim devant le banc, je revois les larmes de Jennah. Je ressens une fois de plus ce sentiment d'incompréhension. Je ressens une fois de plus la trahison. Je ressens une fois de plus ce désespoir qui m'avait saisi lorsque j'ai compris qu'il fallait que je m'éloigne d'elle a tout jamais. Lorsque j'ai compris que la femme que j'aime n'existe pas.

Au début de notre relation, je pensais être nocif pour elle. Mais c'est tout l'inverse. Je pensais que j'allais la détruire, mais c'est elle la salope sans cœur qui m'a brisé le mien.

Face à cet excès d'émotion, trois options s'offrent à moi. Je peux aller affronter la femme qui m'a brisé, je peux aller me défouler à la boxe ou je peux tout simplement oublier pour un instant. Je choisis cette dernière option. Je choisis la facilité. Je choisis Jack Daniel et Marie Jeanne. Les seules qui seront toujours là. Les seules qui ne me trahiront jamais.

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