chapitre III | la première tâche d'Hermione

2.1K 150 32
                                    


Hermione contempla son reflet dans le miroir craquelé et rouillé.
Ses joues pâles, puis son petit nez, pour finalement remonter aux deux prunelles noisettes d'ordinaire si pétillantes de vies, aujourd'hui baignées de larmes amères.

Mais dans quel pétrin s'était-elle fourrée ?
Comment un tel bouleversement peut-il se produire en l'espace de quelques heures seulement ?

Il lui était d'abord apparu à l'esprit qu'elle devait simplement se résigner et suivre ce que le Serment lui ordonnait de faire, mais en réalité, il y avait en face d'elle deux solutions.

La première, aider Malefoy à réussir pour sauver sa propre vie, trahir son camp, ce qui signifiait par conséquent, indirectement mais quand même, tuer des gens qui lui accordaient une totale confiance, et mener le monde magique à sa chute.

De la pure et simple lâcheté.

Hermione n'était pas une lâche. Pas le moins du monde. Et ce n'était pas juste pour une petite sorcière stupide comme elle que le ministère devrait aller vers sa perte.

De plus, qu'arriverait-il lorsque la mission du Serpentard se révélerait achevée ? Que lui arriverait-elle ?
Quoi qu'il se passe, cela se terminerait de la même manière pour elle alors pourquoi ne pas mourir un peu plus tôt ?

Soit elle aidait Malefoy, soit elle allait révéler à Harry sa mission, ce qui briserait le Serment et donc causerait sa mort.

Sa mort.

Elle vacilla, ses yeux s'embuèrent à nouveau encore et le décor des toilettes délabrées de Mimi Geignarde devint flou.
Ses doigts se crispèrent sur le rebord lisse du lavabo glacé et une larme perla au coin de ses yeux.

Elle devait tout d'abord se rendre au rendez-vous de Malefoy, pour être informée de la nature de la tâche. Au retour de Harry, elle lui raconterait tout. En détail.

Peut-être valait-il mieux lui faire une déclaration par écrit, si elle n'avait pas suffisamment de temps restant pour raconter tout au Gryffondor.

Les paumes de ses mains serrèrent encore plus fort l'émail glacé. Elle ouvrit le robinet, se passant un peu d'eau fraîche sur le visage.

Ce soir, sept heures, elle serait dans le couloir du septième étage, où elle le savait, se trouvait la Salle sur Demande.

-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Le soleil se couchait. Par la grande fenêtre à croisillons de la bibliothèque, Hermione regardait le ciel parsemé de traînées pourpres et orangées. Une ligne bleue pâle se formait déjà à l'horizon.

«Je te retrouve demain à la tombée de la nuit devant la tapisserie de Barnabas le Follet au septième étage.»

Eh bien, on y était à la tombée de la nuit.

La Gryffondor fourra son manuel de classe ainsi que son devoir sur le sortilège de Confusion dans son sac et sortit de la bibliothèque d'un pas vif.

Elle traversa des couloirs quasiment déserts, passa précipitamment devant un Neville à l'air un peu perdu et monta quelques escaliers pour arriver dans le fameux couloir du septième étage.

Il était totalement vide. Pas âme qui vive.
Ses pas résonnaient timidement sur le sol de marbre. Elle passa devant la tapisserie stupide des trolls en tutu et consulta sa montre puis observa le ciel sombre par les carreaux vitrés.

À CONTRE-CŒUR | ❦dramioneWhere stories live. Discover now