9. L'interrogatoire

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La salle, contrairement au couloir, était éclairée par des flammes. Cependant, celles-ci ne laissaient pas entendre le moindre bruit, comme si elles n'existaient pas. Pour tout dire, on entendait que deux sons, le premier, celui des respirations de toutes les personnes présentes, le second, un bruit régulier. Comme une goutte d'eau qui tombait à intervalle régulier sur une dalle de pierre. Alors qu'ils venaient d'entrer, ce bruit leur fut insupportable, les rendant fou.

            Le groupe s'approcha du centre de la pièce. Au centre, dos à l'arche, un gigantesque fauteuil leur tournait le dos. Il était impossible de voir qui était derrière et le prisonnier ne savait pas qui venait d'entrer. Le groupe se rapprocha de Tsuna et ses gardiens. Quand tout le monde fut plus ou moins calme, le decimo commença :

-Boss des Marcosa, vous nous avez envoyé un cadeau passablement destructeur. Et lorsque mes hommes sont venus vous chercher, vous avez essayé de les tuer, pouvez-vous me donner une raison ?

-Je... c'est-à-dire que... Vous, vous êtes trop jeune pour être boss ? Et puis, vous vous croyez au-dessus de tout !

-Pourtant, j'ai l'âge requis par le conseil. Et si je donne l'impression d'être condescendent, j'en suis désolé. Quel était le but de votre invention ? Demanda le decimo

-Vous, je... Je ne vais pas vous le dire... je... Vous m'avez emmené ici juste pour me faire... faire peur... Je... Mais ça ne me fait rien

-En êtes-vous sûr ? Cet endroit a été créé par les Vongola pour les ennemis des Vongola. Cette pièce sera ton foyer jusqu'à ce que tu parles. Combien de temps penses-tu tenir ? J'ai beau détester la violence, je suis prêt à tout pour protéger ma famille, répondit Tsuna d'une voix dure

-Vous pouvez me laisser seul ici, je ne parlerais pas, commença à se pavaner le boss des Marcosa

-Très bien, nous reviendrons demain. Messieurs, nous partons.

            Le jeune homme fit signe à ses compagnons de partir devant lui. D'un geste de la main, il ramena à lui toutes les flammes. Comme l'avait pensé Giotto, ce n'était pas des vraies flammes, mais des flammes de dernières volontés. Tsuna guida ses compagnons derrière l'arche et leur fit signe d'attendre. Le decimo fit un signe à Mukuro. Ce dernier les rendit invisible et fit entendre des bruits de pas qui s'éloignaient vers la sortie. Quand des cliquettements et un souffle d'air frais leur parvient, ils entendirent un hurlement, celui du boss des Marcosa. Tsuna d'une voix forte, demanda :

-Oui ?

-Ne... ne m'abandonnez pas ! Je vous dirais tout ce que vous voulez, mais ne me laissez pas seul ici ! S'il vous plait

-Très bien, mais encore un mot de travers et je vous y laisse pour la nuit, répondit Tsuna après une longue minute de silence

-Oui, je vous le promets ! Répondit la voix tremblante du fier boss

            Tsuna fit signe à ses compagnons de le suivre et ils rentrèrent dans la salle. Le decimo se replaça derrière le fauteuil du prisonnier et attendit que celui-ci reprenne la parole :

-Je... Mon invention permet d'ouvrir la porte du temps... Je voulais faire venir les gardiens du temps. Vous n'auriez pas réussi à les vaincre, ils sont invincibles. Et cela vous aurait maudit... je ne comprends pas comment cela a pu échouer...

-Je le savais déjà, mes chercheurs ont observé votre objet. C'est bien un passage temporel. Vous avez seulement oublié que les Vongola sont les gardiens des époques. Nous franchissons les lignes de manière verticale. Les gardiens du temps ne nous attaquerons pas, nous sommes leur maître. Rappelez-vous-en. Je vais vous détacher et vous ramener dans votre cellule. N'essayez pas de vous enfuir, sinon vous subirez la vengeance des Vongola

            Sur ces mots, il détacha les sangles qui retenaient le prisonnier. Ce dernier se leva et suivit le groupe en trébuchant à chaque pas. Giotto le regarda. Il n'avait rien d'un boss de la mafia, il avait perdu toute sa superbe. Quant à son descendant, il représentait la mafia elle-même, comme à sa création. Une main de fer dans un gant de velours. Les ennemis de la famille seraient détruits, pourtant, les repentis étaient acceptés. La seconde chance était offerte à ceux qui savaient la saisir. Le decimo savait faire preuve de sagesse et de discernement. Il protégeait les siens et ses hommes le suivaient pour ça. Les Vongola étaient dures, mais beaucoup moins que les autres familles. Ils tenaient le pouvoir comme l'on tient un oiseau, assez fermement pour ne pas qu'il s'envole, mais pas trop serrer pour ne pas le briser. Tout un art, maîtrisé à la perfection par les Vongola. Et le decimo en était le maître.

            Les deux générations, la première et la dixième sortirent avec empressement des prisons. Bien que l'heure du déjeuner vienne de commencer, aucuns d'entre eux ne voulut manger. Le cachot coupait l'envi de vivre. Le groupe se dirigea vers le salon privé. Le decimo fit signe aux gardes de fermer les portes et de ne laisser entrer personne. Tsuna sortit divers alcools d'une vitrine ainsi que des verres. Chacun se servit à boire. La tension se relâcha un peu et le decimo eut un petit rire, il murmura :

-Je suis vraiment pathétique. Vous êtes là pour nous juger et je vous montre la part la plus horrible, les pires scènes, tout ce qui me dégoute de la mafia. Cet après-midi, il y a une réunion, je serais obligé d'y assister. Je vous demanderais de ne pas vous intéresser à la politique ni aux informations de cette époque, je ne voudrais pas que cela change le passé. Nous allons donc vous laissez seuls cet après-midi. Mais je vous promets que demain, vous verrez notre vie. Des jeux sont organisés, selon nos traditions. Vous allez surement être surpris. Enfin, je vais vous laisser. Passez un bon après-midi.

            Le jeune homme se leva et quitta le salon, suivit par ses hommes. La première génération profita du reste de la journée pour se reposer, chose qu'ils n'avaient pas pu faire depuis longtemps. Ils dinèrent seul, dans un calme Vongola. A la nuit tombée, ils retournèrent dans les chambres des decimo. Mais ces derniers étaient à un bal et ne reviendraient que tard dans la nuit. Ils attendaient tous avec impatience la journée du lendemain.

La cérémonie des Vongola [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant