Chapitre 25 : Une rencontre qui s'annonce

35 3 1
                                    

Aujourd'hui nous devions mettre notre plan en action. Je n'avais pas revu mon père depuis que j'étais allé voir Carrie. Il était tellement fatigué qu'il avait dormis tout ce temps et, par conséquent, n'était pas sorti de la chambre qui lui était attribuée.

J'ai dus le réveiller. Je n'aimais pas du tout cette idée parce-que, s'il continuait à dormir c'est qu'il avait besoins de forces et qu'il n'était pas encore tout à fait rétabli, et de ses forces il en aurait besoin une fois arrivé en face d'Anthony.

Il ne m'avait pas fallu longtemps pour le sortir de son sommeil, il faut dire que je n'y étais pas allé de main morte. J'avais bien essayé de l'appeler mais comme il ne répondait pas je suis directement passé à la version forte. Je m'étais assise à côté de lui et l'avais littéralement éjecté de son lit. Dès qu'il avait touché le sol, il s'était réveillé d'un seul coup.

Cette méthode n'était vraiment pas la meilleure, ce qui expliquait son air ronchon depuis qu'il avait quitté sa chambre.

Quand on arrive dans le salon, Stephen est au téléphone. Il nous fait signe de ne faire aucun bruit.

J'écoute ce qu'il dit avec la plus grande des attentions.

« Oui, je sais que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé mais j'ai quelque chose à te dire... C'est à propos d'Anthony... Il y a eu un problème... Oui... Cédric voudrais te voir pour t'expliquer... Je ne peux pas te parler de tout ça au téléphone...Il te dira tout de vive voix... Non moi je ne viendrais pas... Tu sais pourquoi, tu m'as fait trop de mal et je ne veux pas que tu ais de nouveau une emprise sur moi, je ne suis pas un de tes pions. D'accord je lui dirais. Adieu papa. »

Il raccroche.

« Tu étais avec ton père, j'écoutais ce que tu lui disais.

-Oui, il est d'accord pour voir ton père, seulement, il y a des choses dont je ne dois parler qu'avec lui. Il s'approche de moi. Tu sais très bien que ce n'est pas que je n'ai pas confiance en toi mais moins tu en sauras sur cette organisation, moins tu seras en danger, tu comprends ? »

J'acquiesce. De toute façon, avais-je vraiment le choix. Je me retire donc dans ma chambre. Je n'aimais pas vraiment être mise à l'écart mais puisqu'il le fallait je ne tiens pas plus que ça à me fâcher avec eux de si bon matin. De plus, le calme qui règne dans ma chambre me permet de réfléchir à ce qu'il c'était passé ce matin. Nous avons enfin réussi à éclairer la situation avec Stephen et ça me faisait un bien fou.

Notre réveil c'était conclus sur ce baiser. Un tout petit baiser mais qui avait en quelque sorte celé un accord entre nous deux : rien désormais ne pourrait nous empêcher d'être ensemble, quoi qu'il arrive. C'était un sentiment assez étrange. Dès qu'il c'était approché de moi j'avais sentis un sentiment de libération, je savais enfin ce que je ressentais envers lui et ça me rendait heureuse.

Au bout d'une vingtaine de minutes, Stephen revint me chercher dans ma chambre ils ont besoins de moi car il fallait que j'entende comment allait se dérouler le début du plan. Etre dans cette situation était assez étrange. Bien qu'en sachant que ce que nous faisions était de la plus haute importance pour nos vies, j'avais l'impression d'organiser une bataille de pistolet à eau entre deux groupes d'enfant.

Stephen eu vite fait de me ramener à la réalité dès qu'il débuta son discours.

« Alors, commençons par le commencement. Cédric et mon père vont se retrouver dans deux jours pour discuter des événements. Bien entendu, Cédric ne décrira pas ce qu'il s'est réellement passé. Il ne parlera pas de toi. Il racontera qu'il y a eu une défaillance dans les pouvoirs d'Anthony et que le corps de Cédric l'a tout bonnement éjecté afin qu'il puisse en reprendre le contrôle. Ce n'est pas très courant mais ça arrive. Quand l'esprit qui habitait le corps avant l'échange est aussi fort que celui qui l'habite dans le présent, c'est le corps lui-même qui choisit son hôte. Si le corps choisi celui qui l'habitait avant l'échange, l'autre est éjecté.

Mon père prend la relève :

-C'est là que je j'enchainerais sur le fait qu'il lui faut une enveloppe corporelle au plus vite pour qu'Anthony soit sauvé. La suite du plan dépend de la réaction du père de Stephen. On ne pourra prévoir la suite qu'après notre entrevue.

-Mais toi Stephen, tu n'auras pas à aller voir ton père ? Il fit non de la tête. Tu ne cours donc plus aucun danger, ton père ne risque pas de te retrouver.

-Et bien c'est plus compliqué. Lorsque l'on arrivera au moment où il faut offrir le corps à Anthony, il faudra que Stephen soit là pour que l'on ait une chance d'arrêter à la fois Anthony et le père de Stephen.

-Ecoute moi Emma, tu es la mieux placée pour savoir que les risques ne veulent pas dirent que cela arrivera. Et puis de toute façon tu seras là, je sais que je peux compter sur toi pour ne pas le laisser m'emmener.

-Je sais. »

Notre plan dépendait de la réaction d'un parfait inconnu et je n'aimais pas du tout cette idée. Il y avait trop peu de valeurs sûres et j'avais peur que tout ça n'aboutisse qu'à un cauchemar éveillé. Il y avait de grandes chances que le père de Stephen cherche encore une fois à le rallier à une cause des plus infâmes et ne lui refasse encore su mal ou encore qu'Anthony cherche immédiatement à s'en reprendre à nous et qu'il finisse par réduire ma vie à un champ de bataille désertique.

Si seulement on pouvait être enfin sûr que tout ce que nous faisons finira par nous aider et nous apportera quelque chose de meilleur que cette vie de peur et de noirceur.

Nous avions discuté de ce plan et trouvé à peu près toutes les réactions que le père de Stephen pourrait avoir et réussir à les anticiper, mais nombre d'entre elles ne se terminait que par le chaos.

Fatiguée de tout ça j'ai décidé de partir me coucher, le ventre vide mais la tête pleine de questions qui se fracassaient contre mon cerveau déjà dans un piteux état.

TORTUREEWhere stories live. Discover now