Prologue

710 60 16
                                    

Ère activa ; année 203

« ChanYeol ! Viens m'aider plutôt que de te rouler dans la boue ! Le groupe de chasse est rentré. Nous avons un sanglier à dépecer ! »

ChanYeol, jeune loup de 11 ans, se dépêcha de rejoindre sa figure maternelle, abandonnant son morceau de bois dans la flaque visqueuse où se mélangeaient eau croupie et terre sableuse. Sa mère et lui vivaient dans une meute reclus dans les profondeurs de la forêt.

ChanYeol aimait particulièrement l'atmosphère de cette forêt. Certains auraient pu la trouver effrayante mais lui non. Le hululement des chouettes lors des nuits les plus sombres lui donnaient envie d'explorer toute cette forêt, sans se préoccuper des territoires qui avaient été établis depuis bon nombres d'années. Une meute, un territoire. Et si jamais une personne extérieure y entrait sans autorisation, c'était presque la mort assurée. Il n'y avait pas énormément de règles inter-meutes mais elles étaient primordiales pour permettre un minimum la sécurité des clans et des petits. Le clan auquel ChanYeol et sa mère appartenaient était relativement petit, ne comptant pas plus d'une dizaine de familles.

Les meutes privilégiaient la vie collective à la vie individuelle et les règles qui les faisaient vivre étaient beaucoup plus nombreuses et strictes que celles entre meutes. Il était compliqué pour un solitaire de survivre de part l'existence de la possession de territoires.

Dans chaque meute, le même schéma hiérarchique était notable. Le chef était l'alpha du clan. Il ne pouvait y avoir qu'un seul alpha mâture par meute pour éviter tout combat pour le pouvoir. Les alphas étaient remarquables à leurs capacités physiques relativement élevées ainsi que leur robustesse. Leurs sens étaient également supérieur aux autres. L'alpha tenait la vie de sa meute entre ses doigts. Une importante responsabilité reposait sur ses épaules. Il était même en droit de demander la mort ou l'exil d'un de ses compagnons qui serait considéré comme traître.

Venaient ensuite les bêtas, les plus nombreux. Les bêtas étaient la caste moyenne. Des capacités standards mais tout du moins remarquables. Une corpulence moins imposante que les alphas mais tout de même impressionnante par rapport aux loups normaux. C'était un peu le rang idéal. Pas de réelles responsabilités mais une habilité au combat et une prestance non négligeables. Autant dire que naître bêta avait beaucoup d'avantage. Néanmoins, les alphas destinés à gouverner n'avaient pas une vie à plaindre. Ils devenaient les supérieurs des bêtas dès leur naissance. La vie de bêta était agréable mais cela signifiait suivre le mouvement sans protester. Mais au moins, ils étaient respectés, ce qui n'est pas le cas de la dernière caste : les omégas.

Les plus faibles, les incapables, les ventres à enfants. Il y avait différents noms pour les qualifier. La plupart des omégas étaient des femelles mais les omégas mâles n'étaient pas rare. Naître oméga était sûrement la pire chose pour un loup. On n'avait beau croire au mythe des meutes où l'on protège et respecte les omégas, c'était totalement erroné. Pas une seule meute ne fonctionnait comme ça. Les omégas étaient nés faibles, c'était tant pis pour eux. Les faibles n'ont pas à avoir les mêmes droits que les autres. Les omégas étaient les seuls capables de donner naissance, mais ce n'est pas pour cela qu'ils devaient être protégés. Le seul oméga avec un minimum de reconnaissance était l'oméga de l'alpha. Il était après tout le seul à permettre une bonne descendance. Dans le cas contraire, il se faisait humilié. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, un oméga pouvait donner naissance sans être en « couple » avec un bêta ou un alpha. L'amour n'était pas une chose commune dans les meutes ; c'était même extrêmement rare. Le seul vrai amour que pouvait recevoir un oméga, ou même un bêta ou un alpha, était l'amour offert par ses parents. Un bêta ou un alpha avait un rapport avec un oméga juste pour assurer sa descendance et généralement, il repartait uniquement avec le louveteau le plus robuste, laissant à l'oméga, la charge de tous les autres. Il arrivait néanmoins qu'un oméga se fasse marqué et c'était là pour lui, un immense honneur.

The masks always end up fallingWhere stories live. Discover now