Chapitre 34

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Point de vue Niall

J'ouvris faiblement les yeux en entendant la porte d'entrée se refermer au rez-de-chaussée. Un cliquetis se fit entendre , signe que Kath était rentrée et qu'elle venait tout juste de déposer ses clés sur la table de cuisine.

J'enfonçai ma tête dans mon oreiller et ramenait la couverture sur mon corps. Un frisson me parcouru à cet instant. Mes muscles se contractèrent et je soupirai calmement.

Je n'avais pas parler à Kath depuis 3 jours , ou du moins presque pas.

Je ne savais absolument pas quoi lui dire. J'avais passé tout mon temps à l'hôpital à ses côtés , à la regarder dormir et parfois s'agiter dans son sommeil. Je me questionnais sans cesse sur ses pensées ou ses remords face à la situation.

J'avais été présent à sa sortie de l'hôpital , mais le seul contact que j'avais eu avec elle était de lui tenir la main. Une horde de paparazzis avait pris d'assaut le stationnement de l'hôpital et la moindre des choses était que je lui prenne la main pour, dans un sens, la protéger.

Elle était tellement forte, mais je savais qu'elle était complètement détruite à l'intérieur. Elle marchait encore avec assurance , mais entre deux sourires , un air de détresse se glissait sur son joli visage.

Ce matin,  avant de partir, elle m'avait parler, mais je n'avais que vaguement entendu. Je ne dormais presque pas et lorsque je me réveillais , je somnolais pour plusieurs minutes. Ma tête tournait et je n'entendais pratiquement rien.

Elle était probablement aller voir Liam, ce parfait abruti.

La lettre qu'il m'avait envoyé venait de cette fille-cette fan-.

Elle était magnifique, sincèrement cette lettre avait réussi à me donner automatiquement le sourire.

C'était bien la seule chose qui m'avait rendu heureux dans les derniers jours.

J'en voulais tellement à Liam, mais une partie de moi-même savait qu'il n'y était pour rien et que je devais lui pardonner. Le sentiment qui m'avait habité lorsque j'avais vu ce sang, celui de la femme que j'aimais , était inexplicable. J'avais ressenti une rage inédite envers Liam. Et , malgré les jours qui étaient passés, cette rage était toujours au fond de moi.

Mais j'avais pleinement conscience que je devais lui donner une chance et lui pardonner.

C'était une période difficile pour lui aussi.  Il avait perdu Sophia  ,il avait blessé l'une de ses meilleures amies et je lui en voulais à mort.

En fait, la personne à blâmer dans toute cette histoire était moi-même.

Malgré ma haine qui persistait envers Liam , la haine que j'avais envers moi-même était mille fois plus grande.

Je n'étais pas sorti du lit depuis trois jours. J'avais les cheveux sales, les yeux cernés jusqu'au joues et je portais les mêmes pantalons depuis trois jours.

De nombreuses assiettes se trouvaient sur la petite table à côté de mon lit, Kath m'avait préparé tous mes repas depuis les derniers jours.

Cependant, je n'avais presque rien manger.

Je refusais de parler, de bouger et de me lever.

Une drôle d'odeur flottait dans l'air et l'humidité avait envahit la pièce.

L'obscurité régnait depuis plusieurs jours.

Kath entrait parfois et par tristesse -voir par culpabilité envers moi-même-, je fermais les yeux, feignant de dormir.

Elle plaçait un plat près de moi la plupart du temps et m'observait pour quelques minutes.

Bien sûr je n'avais aucune certitude , mais j'avais le sentiment qu'elle me fixait ardemment.

Elle finissait par quitter la pièce en faisant attention de ne pas faire de bruit. Elle m'embrassait sur le front à chaque fois et passait sa main dans mes cheveux.

À chaque contact, je retenais mes larmes. Cependant, elle n'en faisait pas autant. À quelques reprises j'avais senti de légères goulettes salées tomber sur mes joues ou mon front.

Cela me brisait le cœur bien évidemment et j'avais parfaitement conscience que c'était  elle qui avait besoin d'être au repos, que c'était elle qui devait être en train de se reposer puisqu'elle avait vécu quelque chose d'extrêmement difficile.

J'étais cependant incapable de me lever et de m'occuper de la femme que j'aimais même si elle le méritait amplement.

Je serrai la mâchoire et secouai la tête.

J'étais réellement pathétique.

Soudain, j'entendis un faible bruit; des pas dans les escaliers. Mon cœur s'accélèra immédiatement et je relevai la tête.

J'étais si près de me lever, d'aller voir Kath et de la prendre dans mes bras.

J'étais si près de me reprendre en main et de la consoler en lui répétant sans cesse qu'elle ne devait pas s'en faire.

J'étais si près de redevenir moi-même.

Mais, tout ceci était trop pour moi. Ma tête retomba lourdement sur l'oreiller et je fermis les yeux et, pour la millième fois, je régularisais ma respiration et feignais de dormir.

Open when...Where stories live. Discover now