Chapitre 14, L'incendie

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Alice ne me lâchait pas du regard. Alors que je m'approchais d'Océane pour discuter de tout cela, elle me fit signe de ne pas les déranger car elle discutait avec Ethan. J'essayais de trouver une échappatoire dans lequel placer mon attention mais tout le monde semblait attelé à discuter. Dans la cabane, Liza papotait avec Marie, quant à Rose, elle dormait encore. Pour finir, Antoine préparait quelque chose à manger du mieux qu'il pouvait. Faisant griller, comme des marshmallows, des choses longilignes. Je voyais bien que c'était pour lui une vraie galère, il devait être du genre à avoir deux pieds gauche. Je le rejoignais pour lui donner un coup de main. Mais quand il me vit arriver, il fit la moue et s'obstina à fixer ses baguettes trop cuites. Il m'ignora royalement, me répondant froidement, et du moins de mot possible :

-Qu'est-ce que tu veux ?

-Tu as besoin d'aide ? Si oui, je peux...

-Non, merci, claqua-t-il.

Juste ce qu'il fallait de politesse. Un peu vexée, je fis demis tour et m'installais sur le tas de branches du côté de la cabane. Je n'osais pas aller dans la forêt seule, encore moins sachant qu'il y avait le cadavre de Nicolas dans les environs. Alors que je voulais rester dans mon coin, Marie et Liza m'incluèrent dans leurs discutions. Du moins, Liza voulut mais Marie avait l'air moins enthousiaste :

-Lucie, chuchota Liza pour m'appeler. Viens donc ! On parlait des épreuves.

-Oui on parlait, mais ça sera différent si elle vient, grommela la blonde.

-Marie ! s'indigna la belle asiatique. Sois respectueuse, Lucie est notre amie.

-Je ne la connais pas moi, elle pourrait très bien nous trahir. Vu comment Alice la regarde, elles pourraient être de mèches pour extorquer des informations, cracha-t-elle.

Je les regardais toutes deux s'emboucaner. À chaque fois, telle une partie de Ping Pong, les filles se renvoyaient la faute de quelque chose d'inexistant. Cependant, Marie avait raison, Alice me surveillait du coin de l'œil, mais semblait vouloir me laisser en paix pour l'instant.

-Tu ne veux pas finir dévorer par un animal sauvage ou empoisonné je pense ? s'impatienta la blonde.

-Non, mais tu n'as pas la manière de dire, c'est tout, répliqua Liza.

Marie vexée, se leva et alla voir Antoine. Je me sentais mal d'être au centre de leur discorde alors que je voulais rester seul au départ.

-Ne penses pas que l'on ne t'apprécie pas, s'emporta la brune en s'adressant à moi. Marie a un peu de mal avec les gens qu'elle ne connaît pas depuis longtemps, mais c'est une crème en réalité, s'empourpra-t-elle.

Elle fronça soudainement les sourcils et je vis Alice se diriger vers moi. Elle donnait des ordres à tout le monde pour les éloigner du camp. C'était mauvais signe. Il n'y avait que Liza qui était encore présente, Antoine avait disparu avec Marie. Je vis bondir Alice vers moi tel une lionne.

-Lucie. Viens voir, articula-elle fermement.

Je me levais au ralentis, méfiante. Je traversais les quelques mètres qui nous séparaient pour me planter à deux pas d'elle. J'avais une bonne tête de moins, elle me regardait de haut, avec dédain.

-Pourquoi étais-tu dans la forêt ce matin ? demanda-t-elle avec autorité.

À cet instant, elle avait réussi à me faire peur, à m'intimider, je bégayais comme une idiote.

-Je... J'étais partie me promener, je n'arrivais pas à dormir.

-À dormir ? Il faisait jour. Enfin, soit. Pourquoi es-tu arrivée en courant dans ce cas ? dit-elle soupçonneuse.

357 //RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant