𝘍𝘪𝘳𝘦 𝘮𝘦𝘦𝘵 𝘎𝘢𝘴𝘰𝘭𝘪𝘯𝘦 ‖ ᴛᴏᴍᴇ ɪɪ ﹙ᴇɴ ʀᴇ́ᴇ́ᴄʀɪᴛᴜʀᴇ﹚

﹣ ᴘᴀʀᴛ. ₀₄ ﹣𝘗𝘢𝘪𝘯𝘵 𝘪𝘵, 𝘉𝘭𝘢𝘤𝘬

« 𝑇ℎ𝑒 𝑤𝑜𝑟𝑙𝑑 𝑤𝑒 𝑘𝑛𝑒𝑤 𝑤𝑜𝑛'𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑒 𝑏𝑎𝑐𝑘.
𝑇ℎ𝑒 𝑡𝑖𝑚𝑒 𝑤𝑒'𝑣𝑒 𝑙𝑜𝑠𝑡 𝑐𝑎𝑛'𝑡 𝑔𝑒𝑡 𝑏𝑎𝑐𝑘.
𝑇ℎ𝑒 𝑙𝑖𝑓𝑒 𝑤𝑒 ℎ𝑎𝑑 𝑤𝑜𝑛'𝑡 𝑏𝑒 𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑎𝑔𝑎𝑖𝑛.»

(ᴛʜʀᴇᴇ ᴅᴀʏs ɢʀᴀᴄᴇ / ɴᴇᴠᴇʀ ᴛᴏᴏ ʟᴀᴛᴇ)

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Le silence était complet dans la cabane, et à part le bruit de l'eau qui bouillait et celle du lait en poudre que je venais de préparer, on entendait rien du tout. Ce calme n'avait cependant rien d'inquiétant pour une fois, il était apaisant. Dehors, chaque absence de bruit nous obligeait à être sur nos gardes, à avoir constamment à regarder derrière soi, et le silence n'était pas synonyme de tranquillité, mais de survie. 

Les doigts tapotant le rebord de la gazinière, j'observe alors l'extérieur par la vitre crasseuse de la cuisine, vérifiant qu'aucun danger n'était apparent, ce qui fut le cas. Dès mon réveil, j'avais chaussé mes bottes et pris mon arme afin d'inspecter les alentours, à la recherche de rôdeurs ou autre, mais rien ne s'était pointé à l'horizon. On était tranquille. 

Le temps était gris, et au vu du vent froid qui s'élevait à en juger les mouvements des arbres autour du logis, je su qu'il allait pleuvoir à un moment ou à un autre. Me certifiant qu'on avait bien fait de trouver un abris qui nous permettrait de rester au sec. Pas comme il y a une semaine où on avait dû se déplacer sous des trombes d'eau, ne trouvant absolument rien pour nous abriter, hormis la forêt qu'on avait longé. Cependant, malgré tout je ne peux m'empêcher de ressentir une sensation de malaise quant au fait de me retrouver ici, dans cette cabane précisément. Je tente de la passer sous silence, me disant que ça me passera mais à chaque fois que mes yeux se porte quelque part ici, je ne peux ignorer l'amertume que cela me provoque.  

Un ronflement venant du salon me détourna de ma contemplation, et j'eu un sourire en coin en sachant pertinemment qui en était l'auteur. Jetant un rapide coup d'oeil par l'encadrement qui séparait la cuisine du salon, j'aperçu Daryl, couché sur le ventre, dormant d'un sommeil aussi profond que lorsque je l'avais quitté. Il était tôt et visiblement, lui tout comme Beth comptait bien faire une grasse matinée amplement méritée. Je ne pu m'empêcher de rester un moment à observer l'archer, contente de le voir dormir un peu. 

La nuit qu'on avait partagée c'était bien passée, enfin je crois puisque j'avais dormi comme un bébé dans les bras du brun. Si à mon réveil j'avais d'abord paniqué, ne sachant plus où j'étais, je m'étais rapidement retourner vers Daryl, ce qui m'avait apaisé de suite. J'avais attendu un petit moment de peur de le réveiller mais bien vite, cette proximité avec lui m'avait peu à peu mise mal à l'aise. Me poussant alors à sortir du salon, pour me réfugier dans la cuisine où j'avais fouillé les placards afin de nous concocter quelque chose pour le petit déjeuner. 

Les yeux rivés sur la silhouette du brun, je repensa à la veille, me disant que le pire était peut-être enfin derrière nous. Maintenant qu'on avait enfin fait face à nos chocs respectifs, dit ce qu'on se reprochait et libérer tous les non dits qui nous rongeait peu à peu depuis notre fuite, tout irait bien. Peut-être pas dehors, mais l'ambiance de notre petit groupe allait pouvoir donner un peu de positivité dans la merde dans laquelle, à mon avis, on allait patauger pendant un bon moment. Mais j'avais l'impression que ce n'est pas le seul changement que cela avait produit.

Je repensa ensuite à l'attitude de Dixon la veille au soir. J'étais encore assez étonné de ce changement de comportement. Si depuis un mois j'avais le droit à des regards noirs et a à peine trois mots de sa part, son attitude de la veille était complètement contradictoire. Évidement, le fait que l'on se reparle avait quelque peu raviver notre complicité, celle qu'on avait au début, avant que les choses aillent trop loin. Je ne saurais dire si c'était une bonne chose ou non, puisque c'était ce qui s'était passé après qui me troublait encore.

Même si j'avais mis notre dérapage sur le coup de la pression subie au cours de la journée, l'attitude qu'avait eu Daryl après ça me faisait pas mal gamberger. J'aurais pu m'en contenter mais je connaissais Dixon. Et là était tout le problème.  En temps normal, après l'épisode du baiser brouillon, il se serait enfoncer dans ses retranchements et se serait montrer excessivement distant. Mais il avait fait complètement le contraire. Certes, il avait fait comme si de rien n'était, mais son insistance pour qu'on dorme ensemble, la tendresse qu'il avait eu à mon égard ou encore le surnom qu'il m'avait attribué étaient étranges. Encore plus en sachant que de base, Daryl n'était absolument pas tactile. Je voulais bien croire que le fait de s'être enfin libéré de ses démons avait pu l'apaiser, mais pas à point là.  Cela ne lui ressemblait pas.