Chapitre 21

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Dans sa fuite, Carmen se dit qu'elle ne voulait pas que le professeur, ou son père (ou même son frère) la suive dans le jardin secret. Elle savait que Kurt n'aurais pas apprécié, et même elle n'aurait pas voulut qu'on viole son intimité. Alors, elle se souvint de ce chêne qu'elle avait fait pousser lors de son premier cours, près de la piscine. Il était si haut et si feuillu que personne ne pourrait la voir. C'était la cachette parfaite. Elle s'assit sur une branche et s'endormit.

Malheureusement, un orage éclata, réveillant la jeune fille. Elle savait très bien qu'il était imprudent de se tenir sous un arbre pendant une tempête, mais à ce moment, elle n'y pensa pas. Car un rugissement venait de se faire entendre.

Elle cru d'abord que c'était le tonnerre. Puis, lorsque le cri se répéta, elle en chercha la source. Et, alors qu'elle se pensait folle ou en train de rêver, elle ouvrit deux yeux éberlués.

Une panthère se tenait devant elle, sur la même branche qu'elle. Non seulement c'était un animal qui devait peser dans les cent kilos, mais il luisait en plus d'une lueur jaune surnaturelle qui aurait fait peur à n'importe qui. Sauf à Carmen.

_ Obo anya? Demanda-t-elle, blasée.

Cela ne l'impressionait pas, elle avait déjà vu bien pire (un ours l'avait pris en stop lorsqu'elle avait quitté l'institut). La panthère la regarda de ses grands yeux jaunes, puis se mit à parler, d'une voix profonde et sauvage qu'on entendait peu :

_ N'aie pas peur. Je ne te veux aucun mal.

_ J'ai pas peur, répondit simplement Carmen.

Elle attendit que l'animal lui dise la raison de sa venue. Ce qui ne tarda pas :

_ Méfie toi du phoenix.

_ Le phoenix? Demanda Carmen, surprise.

Elle avait déjà entendu ce nom quelque part, mais ne parvenait pas à se rappeler où. La panthère ne semblait pas encline à l'aider à se rappeler, se contentant de la fixer. Comme tout animal sauvage, elle se contentait du strict minimum.

_ Méfie toi aussi de Stryker. C'est moi qu'il veut, mais s'il met la main sur le phoenix...

_ Stryker? Répéta Carmen en haussant un sourcil. Je ne sais même pas où il est!

_ C'est un piège... Murmura le félin, dont l'image commençait à se dissiper. Méfie toi...

Il ne pleuvait plus maintenant. La panthère disparue d'un coup, mais Carmen pu encore entendre "c'est un piège.." en écho.

Apparemment, obo anya en savait plus qu'il ne voulait en dire, mais semblait vouloir protéger son hôte, ce qui n'était pas plus mal pour Carmen. Vu qu'elle était trempée, elle décida de rentrer à l'intérieur.

Arrivée dans le hall, elle aperçut du coin de l'oeil son père, seul, en train de boire un café dans la cuisine. Comme une multitude de questions lui brûlait encore les lèvres, Carmen décida d'aller lui parler : elle s'assit en face de lui et recommença son interrogatoire :

_ Pourquoi t'es revenu avec le professeur? T'es notre allié maintenant?

Erik la regarda de haut en bas, tout en continuant de boire. Lorsqu'il reposa la tasse, il dit d'un ton détaché :

_ C'est normal que tu soit dans cet état?

_ Réponds, ordonna Carmen d'un ton froid, qu'elle commençait à bien maîtriser à force de l'utiliser.

_ Je ne suis l'allié de personne, répliqua Magnéto en serrant les dents. La seule chose qui m'a fait venir, c'est quand il m'a dit qu'on allait s'en prendre à la population mutante.

_ Même pas pour moi? Demanda la jeune fille d'un ton sarcastique, en mettant la main sur son coeur.

Magnéto la regarda de ses yeux gris, dur comme la pierre, qu'il avait légué à sa fille.

_ Non. La seule personne à qui je doive une faveur ici, c'est Charles. Point barre.

Gardénia Tome 2 : DahliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant