Déviergée

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Je disais tantôt que mes malheurs n'en étaient qu'à leur début. Vous savez, il y a un tas de filles un peu trop crédules qui espère toujours le prince charmant. Elles manquent tellement de confiance en elles-mêmes et ont du coup une peur incontrôlable d'être rejetée qu'elles se laissent berner par les apparences. Je fais, ou devrais-je plutôt dire, je faisais partie de ce groupe de filles. Bien que j'affichais un air de total indifférence, j'étais en permanence entrain de m'imaginer le prince de mes rêves surtout lorsque quelqu'un sait s'y prendre pour se rendre intéressant.

C'est ainsi qu'il est rentré dans ma vie et est venu la chambouler. Vu mes dispositions, il ne lui a pas fallu beaucoup pour miroiter l'idée du compagnon de vie. Malheureusement mon défaut, jusque là caché, allait être ma plus grande perte.
Alors que j'avais une pause un midi, je me suis rendu chez lui comme je le fais depuis bien peu. Généralement, on se fait des quizz et on révise ensemble. Quelques fois on regardait des films. Cette fois là, alors qu'on regardait un film des plus banal, il m'a embrassé. Jugeant sans aucun doute mon silence pour une invitation à continuer, il s'était enhardi et avait voulu aller plus loin. Je l'ai repoussé mais lui ne l'entendais pas de cet oreille D'ailleurs je crains qu'à ce moment il n'avait plus le contrôl de sa raison.
- Arrête stp je ne veux pas qu'on aille aussi loin, disais-je en le repoussant de toutes mes forces.
Difficile pour une fille comme moi de réussir à repousser un jeune homme comme lui, qui m'écrasait de tout son poids.
- Donne moi une bonne raison.

La bonne raison je l'avais. Le drame est que je n'ai pas eu le courage de le dire à haute voix. Pourtant je l'entendais dans ma tête "JE SUIS TOUJOURS VIERGE".
Oui ! Quoi ? Vous êtes surpris que je le sois malgré mon attirance malsaine de longue date pour le sexe ? Eh bien ! Je le suis toujours, ou plutôt je l'étais toujours à ce moment là. Ma facilité à aborder la question laissait un tas de personnes croire que je ne l'étais plus depuis longtemps et mon âge aussi il paraît.
À cet instant précis, sans savoir pourquoi, cet atout dont je m'enorgueillissait me semblait une grande Honte de sorte à ce que je n'ai pas osé le dire à voix haute.
Oui j'en suis pleinement consciente maintenant que je détenais sans doute le moyen de ne pas perdre face et que pour une raison indéterminable, jusqu'à ce jour, je ne l'ai pas utilisé.

J'essayais de trouver une toute autre excuse mais sans résultat. Quand j'y repense, j'ai un pincement au coeur. Sans ménagement, il m'a empalé. Pas la moindre douceur, pas la moindre protection. Et plus je le repoussais, plus cela semblait l'exciter. À cet instant, j'ai perdu ma virginité de la façon la plus déplaisante par rapport à ce que je prévoyais. Il n'y avait pas le moindre romantisme, je ne partageais pas le plaisir d'enfin passer la barre. Il ne m'a pas fait l'amour, non, il m'a "baisé". Excusez moi le terme mais c'est la stricte vérité. Il a couché avec moi comme on le fait avec une fille quelconque, pas comme quand on est amoureux pour de vrai.
J'avais trompé le mec auquel je réservais cet honneur et je m'étais trahie. À bout de force, je l'ai laissé prendre son pied sans pour autant m'y retrouver. J'y étais sans vraiment y être. J'espérais juste que ça finisse vite pour que je me morfonde sur moi même.

Lorsqu'enfin il s'était vidé dans son drap, je me suis recouverte puis sans plus tarder je suis retournée à mon école. Il n'y avait plus rien à dire...

Plus jeune, je me disais que je ne passerai pas à l'acte avant ma vingtième année. Eh ben ! J'étais justement dans ma vingtième année, tout au début. Au mois de janvier. Juste que cela ne s'était pas passé comme je l'espérais...

Choqué et honteuse, ne sachant plus quoi faire, j'ai appelé mon ami du temps et lui ai tout avoué. Sans les détails qu'il demandait. Oui il a demandé comment j'en étais arrivé là et comment cela s'était passé. Va savoir pourquoi, mais j'ai été la plus vague possible. Je ne vous raconte pas tout ce qui a suivi, vous avez assez d'imagination pour deviner. En plus mes parents ont découvert mon nouvel état et comme toujours ont été déçu. Cette déception étant différente, un peu des autres.
Mais désormais j'étais dépendante.

Et Si La Vie Te Changeais...? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant