Chapitre 16

2K 125 4
                                    

Je la regarde avec attention me parler de la mort de ses parents. Je l'admire tellement. Elle danse entre les orages et parvient à accepter la douleur qui la traverse quand un éclair la frôle de trop près. C'est ça qui me plait chez elle, l'apparence n'a rien à voir avec ce qu'elle est vraiment. Elle endure et se plaint d'endurer. Elle est assise à coté de moi, sa tête posé sur mon épaule et elle s'est arrêter de parler. Je crois que l'alcool s'est dissipé. Elle remplit ses joues d'air et ferme les yeux.

-Ken, j'ai fais une connerie.

Je fronce les sourcils et la regarde. 

-Je t'aime bien. Rajoute-t-elle avec un air désespéré, comme s'il ne le fallait pas.

Je souris. Elle fait tout pour s'attacher le moins possible aux gens, voire pas du tout. Mais elle humaine, parfois elle flanche, et c'est ce qu'il s'est passé. Elle s'est attachée à moi.

-Tu penses que c'est mal ? Rajoutais-je.

Elle hausse les épaules et se redresse pour s'allumer une cigarette. Je fais de même. Plus aucun de nous deux ne parle, jusqu'à ce que nos deux mégots se retrouve cote à cote sur le goudron. 

-On rentre ? J'aimerais me changer. Dit-elle en se levant et en se reluquant. 

Je souris et hoche la tête. Nous rejoignons la villa dans laquelle il y a toujours autant de monde. Je soupire et slalome entre les personnes pour suivre Aurose. Quand je croise Ben, je la laisse se diriger toute seule jusqu'à l'étage, mais je la suit tout de même du regard pour m'assurer qu'elle aille bien. Quand elle disparaît dans les escaliers, je me concentre sur Ben.

-Ça va ? Demandais-je. 

Il peine à garder les yeux ouvert. Son joint dans la bouche et sa chemise tâché, lui donne l'air d'un sans abri mais ça me fait rire. 

-Tu devrais retirer ta chemise, t'arriverais mieux à chopper des fille sans plutôt qu'avec. 

Il rit comme un idiot et me donne une accolade.

-Merci pour tes conseils mon pote. 

Je souris et il retire sa chemise. Il lui a fallu beaucoup de temps pour réussir à passer sa tête, mais après un long moment il y est parvenu. 

-C'est Aurose ? Dit-il en me donnant un coup dans l'épaule. 

Je me retourne et écarquille les yeux en voyant Aurose descendre les escaliers. Elle porte un short en jean et un de mes T-shirt. Je rougis et détourne le regard.

-Ouais, c'est elle.

-Elle est canon. 

Je fronce les sourcils et lui lance un regard noir. 

-Je sais. 

Il soupire et il se décide à s'asseoir par terre.

-Qu'est-ce que tu fou ? Demandais-je en riant doucement.

-Tu vois une chaise libre quelque part ? Moi non, et j'ai mal aux jambes. 

Je ris de plus belle et passe ma main dans mes cheveux. Je me met à chercher Aurose du regard sans même que je ne m'en rendre compte, c'est plus fort que moi. Finalement, quand je m'y attendais le moins, je croise son regard. Elle me dévoile ce merveilleux sourire qui ferais chavirer n'importe quel homme et me fait signe de m'approcher. Je joue à l'étonné et me pointe du doigt. Elle rit et hoche la tête, alors je m'approche lentement d'elle, sans la quitter du regard. Elle est assise sur le comptoir de la cuisine, vêtue d'un de mes t-shirts qui lui va trop grand pour son petit corps. Mais je pense qu'il lui va beaucoup mieux à elle qu'à moi. Je la reluque et me pince les lèvres. Elle éclate de rire en croquant dans sa pizza froide, et moi je la contemple. Elle rayonne par son rire qui résonne dans l'immensité de la pièce, malgré l'importante présence qu'il y a. Ses fossettes qui ornent ses joues et ses yeux verts qui me fixent, me donnent chaud, beaucoup trop chaud. Je m'approche d'elle, et me place entre ses jambes. Je pose ma main sur sa cuisse dénudée et son regard change, elle a l'air surprise.  Elle se pince les lèvres, cachant son sourire naissant et m'entoure de ses jambes avant de resserrer cette étreinte acrobatique. Elle s'empêche de sourire en mâchant sa pizza, et moi je me perd dans son regard cristal. Nous nous regardons pendant un moment, puis quand elle a finit sa bouchée, elle se frotte les mains et m'attrape par le col de mon t-shirt pour me tirer vers elle. Je souris et presse mes lèvres contre les siennes. Je fais abstraction de tout ce qu'il se passe autour de moi, c'est comme s'il n'y avait plus qu'elle et moi dans la pièce. Il pourrait se passer n'importe quoi, je ne le verrais pas, bien trop occuper à observer son doux visage. Elle baille deux fois de suite, je ne peux m'empêcher de penser à quelle point elle est mignonne. Ses yeux peinent à rester ouvert, alors je dépose un baiser sur sa joue et lui chuchote :

-Tu veux monter te coucher ? 

Elle hoche la tête et se frotte doucement l'oeil droit. Je le descend du plan de travail et la tire à travers la foule jusqu'à l'étage. Nous entrons dans la chambre, puis je la ferme à clé. Elle se couche sur mon lit dans un long soupire. Je la regarde et souris avant de la rejoindre. Elle fixe le plafond, puis tourne sa tête vers moi. 

-Ken, je dois te dire quelque chose. J'ai jugé bon que tu sois au courant.

-Au courant de quoi ? 

Elle prend une grande inspiration.

-Quand je t'ai embrassé sur la colline l'autre joue, et bien ce n'était pas la première fois.

Je fronce les sourcils. Elle comprend dans mon regard que je l'incite à continuer. Elle soupire.

-A la soirée, quand tu étais bourré, tu m'as embrassé. 

J'ai pas envie de lui dire que je ne m'en souviens pas, même si elle le sait. Je déglutit et je chercher pas tout les moyens d'essayer de me souvenirs de la moindre petite chose qui pourrait me revenir en mémoire, mais rien n'y fait. Puis je me souviens que Ben m'avait dit que j'avais embrassé une fille durant la soirée, et je me sens rassuré de savoir que c'était Aurose. Je me pince les lèvres, ne sachant pas quoi dire.

-Pourquoi tu es comme ça avec moi ? 

Je fronce les sourcils. Je vois dans son regard que quelque chose la tracasse. Je ne comprend pas tout de suite le sens de sa question, mais quand elle détourne le regard pour fixer à nouveau le plafond, je comprend. 

-Je te vois Aurose. Je veux dire, je te vois comme tu es réellement. Ce que tu ne veux pas montrer, je le vois. Je connais la pureté de tes failles. Et j'aime réellement ce que je vois.

-Comment tu fais ça ? 

Je hausse les épaules.

-Je comprend ce que les autres ne veulent pas vraiment comprendre. Je creuse là où les autres ne creusent pas, je regarde là où les autres ne regardent pas. Et je fini par trouver le joyau. 

Elle sourit. Mon regard jongle entre ses yeux et ses lèvres. Je m'approche d'elle, et d'un geste du pouce, je fais tourner la petite mèche de cheveux qui lui tombait sur le visage autour de mon doigt. Je la regarde une dernière fois, puis je dépose un baiser sur ses lèvres. Elle a fermé ses yeux et se met à respirer rapidement par la bouche. Je passe alors doucement ma main sous son t-shirt, toujours en observant son visage, et du bout des doigts, j'effleure sa peau brûlante en remontant délicatement sur ses hanches. Je sens, sous la douce pression qu'exerce ma peau contre la sienne, les frissonnements procurés pas ce contact. Mon regard se dirige lentement vers sa poitrine qui augmente considérablement avant de s'abaisser. Je dépose des baisers le long de son cou ce qui l'a fait gémir. Elle tire sur mon t-shirt et me l'ôte rapidement. Je souris et retire le sien. Un déshabillage,un baiser au creux de la clavicule, des mots doux et des caresses charnels sont les mots clés parfait pour cette nuit là.


Aurose || NEKFEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant