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La yeux rivés vers l'horizon, les mains derrière la tête, j'étais assise aux côtés de Peter qui se retenait de prendre la cigarette qui traînait sûrement dans sa poche. Je ne disais rien mais je voyais bien qu'il se retenait pour moi, il tapait nerveusement ses doigts contre ses cuisses provoquant un bruit régulier à chaque fois qu'un doigt se rabattait sur son jean Levis, il fallait que je fasse quelque chose.

Me vint alors l'idée de lui donner le sachet de chips que j'avais garder dans mon sac au cas où j'aurais une petite faim, je garde toujours ce genre de choses dans mon sac à dos.

-Merci Mary-Rose. Me remercia-t-il.

J'avais lu quelque part que les fumeurs impulsifs pouvaient se convertir en grignoteurs impulsifs pour compenser le manque de nicotine et ça me rassurait que Peter décide d'arrêter de fumer et le fait qu'il le fasse juste pour moi me faisait encore plus plaisir. Chaque jour qu'on passait ensemble me fragilisait un peu plus et ce n'est qu'hier soir dans mon lit, lorsque mon sommeil à décidé de faire grève, que je me suis rendu compte que je redoutais était arrivé. J'étais bien amoureuse de Peter.

-Quand je deviendrai une super star de la chanson, ce qui arrivera sûrement vue le talent inné que j'ai, je t'emmenerais avec moi. Si t'es d'accord bien sûr. Déclara-t-il la bouche pleine.

-Peter t'as quel âge déjà? Demandais-je en me moquant de ses phrases enfantines.

-L'âge de réaliser ses rêves Mary-Rose. En parlant de ton prénom, dis moi qui te la donné? Disait-il en se lechant ses doigts pleins de sel.

-Ma mère... enfin je crois. Et toi, Peter ça fait pas un peu bourgeois? Genre Peter Hernandez. Repris-je avec un accent typiquement anglais.

Il rigola avant de remettre sa main dans le paquet de chips.

-Non pas du tout. En fait je sais pas qui me l'a donné ça doit être ma grand mère vue que j'ai grandis avec elle. Ma mère est morte quand j'étais encore petit donc ce genre de question je ne lui ai jamais posé mais je sais que mon père s'appelle Georges. Affirma-t-il.

J'étais choquée car en deux trimestre entier, jamais Peter ne m'avait parlé de sa famille. Je me sentais désolée par le fait que sa mère soit décédée mais aussi pour toute ces fois où je me suis plain de mes parents qui devenaient de plus en plus envahissant.

-Désolée pour ta mère.

Il haussa les épaules avant laisser son paquet de chips par terre, je grimaça face à cet acte contre la protection de l'environnement. Enfin, surtout parce que je n'aime pas la saleté.

-Tu ne vas pas le jeter à la poubelle?

-Ma parole tu es vraiment maniaque, j'hallucine!

-Pas du tout, c'est juste que quand tu laisse ça comme ça ça veut dire que tu le jettera pas et ça fait de la saleté.

Il prit le paquet et reversa les miettes un peu partout sous mes yeux. Je resta calme parce que c'était de la pure provocation et ça l'amusait que je ne parle pas. Je regardais ailleurs pour éviter de me lever et allé jeter le paquet à la poubelle puis je me souvint d'une autre chose.

-Georges Hernandez est ton père? M'étonnais-je en faisant référence au plus grand agent immobilier de la ville.

-Ton cerveau met longtemps à comprendre dis donc. Oui pourquoi?

-Mais alors tu es riche! C'est normal que tu ai un prénom aussi snob!

-Dit celle qui se prénomme Mary-Rose. "Riche" n'est pas réellement le mot.

Je fis abstraction de ce qu'il venait de dire et reconcentrai mon attention sur l'horizon. Nous étions sur la terrasse de l'immeuble qu'il avait aussi aménagé, je comprends désormais comment il a à sa disposition un auditoire placé dans un appartement et une terrasse personnelle. L'immeuble est à son père et d'après ses explications il lui a offert tout ça le jour de ses 16ans parce qu'il savait que Peter avait un don pour la musique comme sa mère.

-J'ai auditionné pour une école de musique à New York. M'annonce-t-il après quelques secondes.

-Comment ça?

-J'ai envoyé ma démo à une école d'art musicale! Reprit-il comme si c'était évident.

Je me tut et le laissa m'expliquer exactement comment ça s'était passé mais je ne l'écoutais plus, je commençai à m'inquiéter. Le troisième trimestre était là, ce qui signifiait la période des examens. Il fallait que je le laisse se concentrer puis en y réfléchissant bien ça me permettrait de clarifier ce que je ressens exactement pour lui, peut être que c'est moi qui me trompe, peut être qu'en réalité je ne l'aime pas et que c'est simplement un truc passager. Peut être que...

-Tu m'écoutes?

-Quoi? Heu non désolée. Je dois y aller. Declarais-je en me mettant debout sur les deux pieds.

-Sa majesté s'en va déjà?

-Ouais. Bye.

Je pris mon sac qui était pas loin de la table basse et me précipita vers l'intérieur de l'immeuble. Peter n'avait pas vraiment compris ma réaction, moi même je ne l'avais pas comprise mais il fallait que je m'éloigne de lui. Desolée Peter.

Till The End [Bruno Mars]Where stories live. Discover now