Loving madness [HarleyXJoker]{fiction+Os}

OS11-La première séance

OS11-La première séance

J'étais assise en tailleur sur mon lit, mon dos collé au béton froid du mur. Je chantonnais cette chanson, que j'aimais marmonner comme il me le faisait, de sa voix douce.

<<-Repose tes os sous mon lit,

Laisse tes mains sur ma tête

Lance ton sort – un profond sommeil :

Et reste sous moi quand je dors.

Mon âmes à prendre...>>

Et rebelotte, je reprenais ce passage sans cesse. Je souris en repensant à ses lèvres, qui se mouvaient sur les mêmes mots, et fredonnaient cette air dans des rires incontrôlables.

<<-Eh, la cinglée!!>>

Je reconnus la voix rauque et enroué du gardien, accompagné du tintement métallique de ses clefs.

<<-Laquelle? Demandais-je d'un air innocent.

-Séance matinale! Et à partir de maintenant, ce seras un rendez-vous régulier.

-Youpi, m'exclamais-je à demi enjouée en descendant de mon lit. >>

J'agrippe au passage ma veste orange et la fis virevolter sur mes épaules en la laissant ouverte. Je glissa mes mains dans le petit sas de la porte, jointes. Le gardien ouvrit la verrière et m'enfila une paire de menottes. Je retira mes mains et attendit qu'il ouvre la porte. Je le rejoignis alors de l'autre coté de ces quatre murs, et le suivis sans broncher. Ensemble, nous parcourons l'aile Sud, pour atteindre l'aile Ouest. Cette dernière, ainsi que l'aile Est, logeait les escaliers pour accéder à l'étage supérieur, que je connaissais bien. Dans les salles qui constituaient le premier, les psychiatres accueillent leurs patients pour des séances. Nous passâmes malencontreusement devant une cellule particulière.

<<-Bonjour mon lapin, dis-je toute joyeuse.

-Bonjour, Honey, répondit ce dernier en souriant.

-Avance, m'ordonne le gardien en me poussant.

-Fais gaffe où tu mets les pattes, le prévient mon lapin.>>

Je souris à sa réplique et avance. Je monte les marches, imitant les bruits de talons hauts.

<<-Clac,clac,clac,clac,...

-La ferme!>>

Je fais la moue et poursuis mon chemin.

<<-Salle d'examens numéro 2.>>

Je me dirige vers la salle indiquée. Ayant les mains liées, c'est le gardien qui m'ouvre la porte. Une vague de nostalgie me prend.

<<-Ah, ça faisait longtemps... >>

Alors que je me rappelais de bons souvenirs, la porte claque violemment. Je me retourne, et constate avec satisfaction que cet abruti de gardien m'a laissé. Le métal me lacérant encore les poignets, j'observe la pièce. Une table, deux chaises, et un miroir semi-réfléchissant. Je souris face à la vitre et secoua ma main en guise de salutation. Puis, je m'assois docilement sur ma chaise. Je joue un instant avec la manche de ma veste pour faire passer le temps. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre. Je tourne légèrement la tête, et rencontre le regard de mon psychiatre. Ce dernier à l'oeil vif, d'une couleur noisette qui m'inspire plus le réconfort que la peur habituelle des docteurs de l'établissement. Ses cheveux sont mieux coiffés que la dernière fois, d'un brun parfait et uniforme. Une barbe de trois jours parsème son menton et sa mâchoire carrée. Il est élégamment habillé d'une chemise grise et d'un pantalon noir. En bout de bras, il porte un calepin, un dossier et un stylo.