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"Comment on est censé faire ?

-J'en sais rien, Paul. Arrêtes de poser cette putain de question !"


On a l'air malin, tous, réunit dans le salon. Tous ? Pas vraiment. Antoine n'est pas avec nous.

"Quelqu'un devrait aller le voir."


Je hoche la tête, machinalement. Laurent a raison. On doit aller lui parler. Dimitri a disparu on ne sait pas trop où.

"J'y vais !"


Laurent se lève et quitte la pièce. Dimitri revient.

"Il est où Laurent ?

-Parti le voir."


Dimitri se rassoit à sa place.

"Ca fait combien de temps qu'il est enfermé ? Une semaine ?

-C'est ça.

-Il faut le faire bouger. Il va pas se laisser dépérir pour l'autre.

-Comment tu peux dire ça ? Putain, c'était l'une des personnes les plus importantes de sa vie ! Comprends le. Ta femme mourrait, tu serais dans le même état que lui.

-Ils n'étaient pas marié !"


On soupire. Ma "doublure" est vraiment, mais alors vraiment, très conne.

"Tu peux pas comprendre, t'es trop con."


Je donne un coup dans le tibia de Dimitri. André-Pierre se lève et s'apprête à quitter la pièce quand Didier entre.

"Rassieds toi, tu veux !? J'ai à vous parler."


Le numéro 10 se rassoit en soupirant bruyamment, lui valant un regard noir de Didier.

"Je sais que c'est dur pour vous mais vous devez quand même jouer. Je sais que, même s'il était d'un autre pays, ça vous touche. Toute la communauté du foot est touché, c'est comme ça, c'est normal. Où sont Laurent et Antoine ?

-Laurent est parti voir notre numéro 7.

-Il n'est toujours pas sorti ?"


Je secoue la tête.

"Laurent ne suffira pas. Olivier et Dimitri, allez l'aider."


On se lève et on quitte la pièce, montant à l'étage des chambres. On toque doucement à la porte de celle d'Antoine qui nous donne l'autorisation d'entrer. En ouvrant, je vois qu'il est toujours aussi bordélique. Laurent, volontairement, sans doute, est en train de remettre des trucs en place.

"Antoine, il faut que tu te bouges.

-Dimitri !

-Quoi ? Didier nous a demandé...

-Bouges, je m'en occupe."


Dimitri soupire et s'en va. Je m'assois sur le bord du lit de mon ami.

"Antoine, écoutes... je ne vais pas te dire que je comprends ce que tu ressens mais...S'il te plaît, sors de là.

-Ollie....

-Sors au moins de ton lit ! Tu vas bientôt avoir prit 10 kilos avec tout ce que tu as bouffer de gras depuis quelques jours. Lèves toi.

-Non."


J'attrape son téléphone. Il ronchonne.

"Tu le veux ?"


Il hoche la tête.

"Viens le chercher."


Je sors de la chambre en courant. J'arrive rapidement en haut des escaliers.

"DIMITRI !"


Il arrive en bas. Je m'appuis sur la rembarde.

"Tu es capable de rattraper un téléphone et de courir avec ?

-Oui, je suppose que je suis assez grand pour faire ça.

-Alors tiens toi prêt."


Je vois Antoine arriver.

"Bah qu'est ce qu'il t'arrive, Tony ?"


Il regarde ma main.

"Ah ! Tu veux récupérer le saint Graal ?

-Tu sais très bien que oui.

-Pourquoi ? Pour écouter l'hymne national Portugais et des chansons tristes toute la sainte journée ? Dimitri ! A toi !"


Je lâche le portable. Mon coéquipier l'attrape. Antoine s'approche de la rembarde.

"Payet, rends moi ça ! Putain ! Vous faîtes chier."


Il descend en courant. Je fais de même, mais en marchant.

"Qu'est ce qu'il se passe, ici ?

-J'ai réussi à faire sortir Antoine de sa chambre.

-Quoi ? Comment tu as fait ?"


Je regarde Didier en faisant une danse des sourcils.

"Olivier !

-Je lui ai piquer son téléphone. Je savais qu'il bougerait. Du haut des escaliers, j'ai donné ou plutôt, lancé le téléphone de Tony à Dimitri. S'en suit une course sans fin entre Antoine et Dimitri."


Je viens de finir ma phrase quand ce dernier arrive et glisse le téléphone dans ma poche. Antoine continue de le poursuivre.

"Il ne retournera pas dans sa chambre. Je l'ai fermée. A clé."


Je checke Laurent.

My heart will go on (Antoine Griezmann) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant