XIV

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                  Après les parties de FIFA avec Fernando, je le remercie et me remets en route, tentant de me sortir Cristiano de la tête. Je monte en voiture et démarre. Demain je peux reprendre les entraîneurs et je sais que ça me fera du bien.


18 Février 2017

14h30


                 En entrant sur le terrain, je me sens juste bien. Les gars sont déjà en train de s'entraîner. Je souris. L'ambiance joyeuse des entraînements m'avait manqué. Fernando fais quelques jongles avant de shooter dans le ballon qui arrive à mes pieds. Je le reprends et fais quelques passes. Les gars viennent me saluer. Un des assistants entraîneurs vient à ma rencontre et mon entraînement reprends.

                  Je quitte le terrain, parlant avec Koke et Kevin. On se dirige vers les vestiaires quand mon regard croise celui d'une personne que je ne connais que trop bien. Mon frère. Je m'approche.

Moi : Tu n'étais pas censé venir !

Théo : Mon frère me manquait. J'avais besoin de te voir.

Moi : La vérité aurait été préférable.

Théo : Je voulais être sûr que tu tenais le coups.

Moi : Je suis le plus grand, Theo. C'est à moi de m'inquiéter pour toi, pas l'inverse.

Theo : Il n'empêche que je m'inquiètes quand même. Je ne peux pas te dire ce que je sais que tu vis parce que ce serait faux mais si tu as besoin de parler, je suis là. OK ?

                Je hoche la tête.

Moi : Attends moi sur le parking. Je te rejoins dès que je suis prêt.

               Il s'éloigne alors que je vais dans les vestiaires. Les gars parlent gaiement et je souris. C'est ici que je me sens chez moi. Leur présence ne peut pas me faire de mal, de toute façon. Je sais qu'ils seront là pour moi, quoiqu'il arrive.

                J'enfile ma veste et attrape mon sac avant de quitter la pièce.

Kevin : Attends moi, mon pote !

Moi : Magnes. Theo m'attend.

Kevin (arrivant) : Désolé d'avoir emmené Junior au cimetière.

Moi : C'est bon. Il fallait bien que quelqu'un l'y emmène. Merci, Kevin.

Kevin : C'est normal.

Moi : Non, merci pour tout. Pas seulement pour le cimetière. Je veux dire... Merci d'avoir été là quand j'étais en France, avec Dimitri.

Kevin : Ouais, c'est normal. C'est ce que je dis. Et puis, on doit se serrer les coudes, quoiqu'il arrive. C'est pas toi qui m'a dit ça un jour ?

Moi : Si, c'est moi.

               Je souris et on rejoins le parking. Je sors mes clés de voiture et l'ouvre. Theo ouvre la porte pour être sûr que la voiture ne se reverrouille pas. Je le rejoins et on monte en voiture.

                Je le laisse passer devant moi pour entrer. Junior et sa grand-mère doivent être parti faire des courses. Je fais visiter à Theo avant de lui montrer sa chambre. Je ne sais pas combien de temps il restera, mais j'espère que ça sera un moment. Il me manque, mine de rien, le petit. J'allume la console, sachant pertinemment qu'il va venir se joindre à moi. Quand il arrive, il attrape une manette et la partie commence.

                  Depuis que nous avons quitté l'enceinte du stade, pas un seul mot n'est sorti de sa bouche. C'est surprenant, connaissant Theo. Il a toujours un truc à me dire. Là, il ne m'a rien dit. Ni sur Maud, ni sur les parents, ni sur lui. Je décide de passer outre.

                 A la fin de la partie, je me tourne vers lui.

Moi : On sait tous les deux que tu n'es pas là pour vérifier comment j'allais. Dis-moi la vérité, petit frère.

Theo : J'avais juste besoin d'air.

Moi : Expliques moi, je peux comprendre.

Theo : Les disputes entre les parents sont de plus en plus fréquente et je me suis pris de tête avec ma copine. J'avais envie de voir mon grand frère préféré alors je suis allé à Marseille. Toujours aussi borné, tous les deux ! Vous vous manquez comme pas possible et aucun d'entre vous ne va appeler l'autre pour s'excuser ?

Moi : M'excuser ? Dès le matin, il m'a prit la tête en me disant que Junior avait besoin de moi et que je ne pouvais pas l'abandonner, comme si je n'étais pas au courant. Il me poussait limite à aller au cimetière. Soit disant que ça aller être bénéfique. Il me disait souvent ça. Tout comme son putain de psy qui n'a servi à rien ! Aller au cimetière ne m'a aidé en rien ! Ca n'a rendu ça qu'encore plus réel et ça m'a juste rappelé que je ne pourrais plus jamais prendre Cristiano dans mes bras. Alors non ! Ce n'est pas à moi de m'excuser ! C'est à lui. Je te jure, Theo, c'est un truc de malade ! On dirait que le psy et lui se sont ligué contre moi. Je sais que Dimitri ne veut que mon bonheur mais il faut qu'il me laisse faire mes choix et si ce sont des mauvais choix et que je me plante et bah je me relèverais. Ce n'est pas parce que j'ai perdu Cris que je ne sais plus me débrouiller seul et il serait temps qu'on arrête de me prendre pour un con. On sait, tous les deux, que c'est Dimitri qui t'envoies vérifier que je vais bien pour savoir si je lui en veux. Et la réponse est : oui. Je ne dis pas que tu m'as donné un faux prétexte. Je dis juste que la raison principale, c'est le fait que Dimitri t'a demandé de faire le voyage alors ne me mens pas. Quand tu retourneras en France ou que tu auras des nouvelles de lui, dis-lui que je suis bien en vie et que je vais bien.

My heart will go on (Antoine Griezmann) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant