Partie 16

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Ethan :

Je restais silencieux durant quelques secondes, et attendit qu'elle continue.

"J'ai perdu mes parents lorsque j'avais deux ans dans un accident de voiture. Ils n'avaient aucune famille, pas de frères de soeurs de parents, rien. Du coup, moi je me suis retrouvée dans ce qu'on appelle un foyer de l'enfance pour une éventuelle adoption, sauf que personne n'a voulu de moi."

Elle s'interrompt et je l'encourage à continuer en lui caressant les mains.

"Pour un enfant de mon âge, se retrouver sans personne est très très difficile à vivre. J'avais perdu non seulement mes parents, mais aussi l'affection dont un enfant peut avoir besoin à cet âge. J'ai grandi avec ce sentiment de manque et je n'ai jamais voulu me lier de peur de l'abandon. Le pire c'est le regard des gens. Quand j'étais petite, ça m'arrivait d'être invitée à des anniversaires. Moi c'était un éducateur qui m'y conduisait, et je voyais bien les regards changer dès qu'ils apprenaient que la personne là n'était pas mon père."

"Bébé..."

"Non laisse moi finir s'il te plait. J'ai donc grandi sans aucun sentiment autour de moi, entourée d'enfants qui avaient des histoires similaires à la mienne ou pire. Le seul refuge que j'ai trouvé c'est l'école. Je me suis prise d'adoration pour l'école. J'étais la première arrivée et la dernière partie. Je passais tout mon temps libre dans les bouquins, tu as devant toi l'intello de service en fait" lui dis je en souriant. Je ne voulais qu'une chose : réussir ma vie professionnelle là où ma vie privée était un échec total. Mon travail a porté ses fruits, car j'ai obtenu mon bac avec mention et j'ai pu m'inscrire ici en fac. Une bonne nouvelle en apporte une autre : à mes 18 ans, j'ai reçu le courrier d'un notaire qui gérait le dossier de mes parents. J'étais leur unique héritière d'une jolie somme qui correspondait au capital décès ainsi que d'une clé qui correspond au garde meubles où sont entassées toutes leurs affaires et les miennes par la même occasion depuis 20 ans."

"Putain et moi qui pensais que tu sortais de prison!!" lui dis je sur le ton de la plaisanterie.Allez viens là bébé.

Je la pris dans mes bras et la berçait longtemps. J'entendais des reniflements mais n'étais pas sur qu'elle pleurait. Mais les traces humides que je sentais dans mon cou ne laissaient aucun doute sur son état.

"Pourquoi tu pensais que j'allais changer d'avis sur toi" je lui chuchote

"Parce que les gens dès qu'ils savent ne peuvent pas s'empêcher de me regarder différemment. Je n'ai pas besoin de pitié, je suis blindée contre ça.Tu comprends? Je veux juste qu'on me considère comme une personne normale, pas comme une orpheline."

"Je comprends oui. Mais dis moi tu es riche alors?" je lui lance en riant

Elle se retourne, me fait basculer sur le sol, se place à califourchon sur moi en plaquant mes deux mains au dessus de ma tête et me dit :

"Tu as le choix entre une claque sur l'épaule ou un bisou" 

"Pas de claque pitié !!! je ris . Je veux bien un bisou, et même deux, et puis trois...

Elle se penche vers moi et m'effleure les lèvres une première fois, une seconde, c'est un supplice mais c'est tellement bon. A la troisième tentative, je reprends le dessus et retire mes mains pour les placer sur son visage, je l'embrasse furieusement comme si c'était la dernière fois. Ma langue joue avec la sienne et je n'arrive pas à me détacher d'elle. 

"C'est moi le plus fort" je lui dis fier de moi

"Dans tes rêves tu as triché!!" elle me répond 

"Moi? un tricheur? Bébé.." lui dis je en la regardant 

"Tricheur!"

"Bébé..."

Elle bouge d'un coup et se retrouve assise sur moi comme hier soir.

"Bébé là c'est toi qui triches!" lui dis je en me plongeant dans son regard. Si tu veux me faire craquer, tu es bien partie.




Lost Without YouWhere stories live. Discover now