Chapitre 5 - "Terrible Vérité"

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Matin du 5 Juin 2015, Pemberley Town.


"Mrs. Hope était Cupidon".

Les mots du Docteur résonnèrent dans la petite chambre de l'auberge, dorénavant sans propriétaire. La petite dormait paisiblement sur le lit, et n'avait aucune idée de ce qu'il s'était passé. Clara, elle, n'avait pu fermer l'oeil après ce que le Docteur lui avait raconté. Entre ce moment et celui où il était remonté, il avait rappelé le sergent Carter pour faire acte de décès. Carter était revenu à toute vitesse, et avait effectivement constaté la mort de Mr. Pennyworth par suicide. Des policiers arrivèrent pour examiner la scène du crime, et repartirent, le corps sans vie du cuisinier sous sac.

-Eh bien, tout s'enchaîne ici, fit le policier, se frottant le front de sa manche déjà pleine de sueur. Presque à dire : qui est le prochain ...

-Peut-être ce serait-vous Carter, enchaîna le Docteur en regardant les policiers s'en aller dans leur fourgonnette.

-Ou peut-être vous, Smith. Peut-être vous, ou votre associé, ou même ... La petite Elise, lâcha t-il avant de prendre congé du détective.

Le matin se leva comme à son habitude. Un doux soleil éclairait le petit village qui venait encore de subir deux disparitions. Les bruits coururent très vite, se propagèrent à la vitesse de la lumière, et bientôt déjà, de nombreux badauds se présentaient devant l'auberge pour y déposer des fleurs, des photos et autres souvenirs. Le Docteur les observait de sa fenêtre.

-Et dire que l'un d'eux pourrait être le coupable.

Clara ne répondit pas. Elle semblait perdu avec toutes ces morts.

-Donc, commença le Docteur. Primo, Mrs. Hope jouait le rôle de Cupidon : elle a aidé les Pennyworth à se rencontrer. Deuxio, le curé peut très bien jouer le rôle du voyant, même si on en a pas vu clairement le visage. Tertio, les Pennyworth pouvaient très bien être de simples villageois, comme ils pouvaient jouer un rôle plus important. Peut-être celui de la sorcière : imagine, Clara : Pennyworth devine qui est le loup, et l'empoisonne d'un dîner. Rôle de la sorcière.

-Ça a du sens, répondit elle sans grande conviction.

-Ce qui nous amène à chercher la personne la plus importante après, ainsi que notre rôle dans ce jeu, Clara.

-Nous ne sommes rien, Docteur. Nous ne sommes que les tristes spectateurs de cette sordide machination.

-La petite fille.

-Quoi, le petite fille, questionna Clara, qui tout d'un coup regarda la petite Elise endormie.

-C'est elle la prochaine cible : la petite fille peut voir les choses, et elle a vu. Il y avait à l'époque de Thiercelieux un loup amoureux d'une humaine. Cette dernière ne savait rien de sa réelle identité. Mais ce loup a trahi les siens pour l'amour de cette femme. Lorsque ses congénères ont tué celle qu'il aimait, il s'est donné la mort.

-Attendez, vous dites que ...

-Pennyworth était un loup.

-Ca veut dire ... Qu'il y en avait plusieurs ?

-Possible. En tout cas, qu'il y en a au moins un qui court dans la nature.

Lorsque la petite Elise se réveilla, elle ne trouva personne dans la chambre avec elle. Elle se sentait fatigué, peut-être était-ce dû à tout ce qu'il se passait autour d'elle ces derniers jours. Elle sortit de la chambre en appelant le Docteur et Clara. Ces derniers avaient disparu. Il n'y avait plus personne, même la grosse boîte bleue magique n'était plus présente nulle part. Elle sortit dans les rues. Sur le sol, contre le mur de l'auberge, il y avait plein de photos et de fleurs en hommage aux Pennyworth. Elle ne comprit pas tout de suite, mais elle devina que les propriétaires étaient morts. Elle eut tout de même un pincement au cœur.

Elle marcha le long des rues et ruelles de Pemberley, passant ici et là, à la recherche du Docteur et de Clara, qui, semblait-il, avait disparu. Elle les rechercha partout : à l'église, à la mairie, sur le port. Ils ne se trouvaient nulle part, comme volatilisés. Étonnamment vite, la nuit arriva sur le petit village : combien de temps avait-elle dormi ? Vite, elle devait rentrer. Mais où irait-elle ? Elle ne voulait pas rentrer chez elle, elle ne voulait pas voir son père. Elle voulait retrouver le Docteur et son amie Clara.

Soudain, elle se remémora un endroit où elle n'avait pas chercher : l'école, bien sûr, comment n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle prit le chemin principal qui la mena après une dizaine de minutes de marche devant le grand bâtiment scolaire. Elle pénétra dans l'enceinte par dessus le grillage, en ayant pris soin d'observer si personne ne la voyait : il n'y avait d'ailleurs personne dans les rues, elle n'avait pas vu âme qui vive. Elle poussa la grande porte en bois et entra dans le bâtiment.

Elle longea des couloirs qui lui semblèrent extrêmement long. Elle passait devant des salles vides, angoissantes. Elle passa devant l'escalier qui menait aux appartements de Mrs. Hope. Comme l'institutrice lui manquait, elle était gentille avec elle, elle était compréhensive. Les meilleures personnes partent toujours les premières. Elle ressortit de sa poche l'appareil du Docteur qu'elle avait d'ailleurs gardé sur elle et l'alluma. La machine démarra et fit directement un "DING" bien sonore.

Elle s'approcha d'une salle d'où elle pouvait entendre le son de plusieurs voix qui parlaient. Des voix qu'elle reconnaissait bien. Il y avait celle du Docteur, et son fort accent écossais bien prononcé.

-Non, ne faites pas ça ! Reculez, reculez, doucement.

Elise s'approcha encore plus et se cacha derrière la porte. Elle pouvait entendre bien plus distinctement les voix.

-Lâchez Clara ! Elle n'a rien fait ! Prenez-moi ! Jouons si vous le souhaitez, mais laissez-là !

Mais une voix bien plus sombre et inquiétante lui parvint alors à l'oreille : celle que l'on pourrait imaginer appartenant à un des monstres de ces films fantastiques, comme un dragon : une voix puissante mais terriblement grave et ténébreuse. Elise regarda à ce moment par la fenêtre. Le loup garou à la barbe grise hirsute tenait fermement Clara par le cou, l'appuyant contre le mur. Clara s'étouffait. Le Docteur quand à lui essayait de raisonner le monstre, se trouvant de l'autre côté de la salle. Sur le sol, il y avait les vêtements d'un policier, ainsi qu'une arme à feu. Elise aurait souhaité pouvoir faire quelque chose, mais elle tremblait déjà de peur. La machine à faire "DING" s'excitait dans ses mains.

-Non, Docteur. C'en est terminé ! fit-il avant de planter ses crocs dans l'épaule de Clara, ce qui lui arracha un cri de douleur intense. Il la lâcha et elle tomba sur le sol, inerte, le regard livide, le sang coulant de son épaule manquante.

-Non ! cria le Docteur en prenant l'arme qui se trouvait sur une des tables, et en tirant à plusieurs reprises sur le loup garou. Ce dernier reçut toute les balles, et s'écroula sur le sol, non sans avoir annoncé au Docteur, dans un dernier râle d'agonie : "J'ai gagné Docteur, vous avez ... Perdu ..."







*Qu'est-ce que ... ?*





Lorsque la petite Elise se réveilla, elle était tout en sueur, dans la chambre. La boîte magique était revenue, le Docteur était en train de bidouiller la machine à "DING", et Clara regardait par la fenêtre. Lorsqu'elle s'aperçut qu'elle était vivante, elle courut vers Clara et lui fit un câlin, une étreinte sir forte que Clara en eu mal à la jambe. Puis elle sauta au cou du Docteur, tout en pleurant de joie.

-Pourquoi fais-tu ça, avec tes yeux ? Vous les humains, vous êtes tous les mêmes : arrêtez de faire deux choses en même temps avec vos yeux !

-Vous êtes vivants ! cria t-elle de toute la bonne humeur qu'un enfant pouvait éprouver. Oh, j'ai fait un cauchemar !

-Un cauchemar !

-Oui j'ai vu un policier transformé en loup vous tuer ...

-Le sergent Carter ?

-Oui ! C'est lui le Grand Méchant Loup !

[DOCTOR WHO] - [FR] - La Danse des LoupsWhere stories live. Discover now