Défaillance

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J'étais dans la baignoire, l'air impassible. Ma tête reposait sur la bordure blanche de celle-ci. Je n'avais pas mal. J'étais bien, et c'était cela le pire.

Il y avait du sang, beaucoup de sang. Le bain en était recouvert. Mes hémorragies ne s'arrêtaient pas. Je pouvais sentir ces perles rouges couler le long de ma peau. Cette sensation était malencontreusement agréable. Je ne m'étais pas loupé cette fois-ci, mes mains étaient remplient de mon cruor. Je ne pouvais même plus apercevoir ma pâleur avec tout ce rouge à présent noirci. Je ne voulais pas bouger, je ne voulais pas enlever tout ce massacre. Je m'étais moi même infliger de telles horreurs et j'en étais plutôt fière. 

De petits rires commençaient à s'échapper de ma bouche. Pourquoi rire alors que si je m'étais coupé un peu plus j'aurais littéralement pu y rester ? Je n'arrivais pas à m'arrêter. Devenais-je fou ? Peu être bien. 

Puis des larmes. Je pleurais, une nouvelle fois. Pleurer tout en riant, j'étais incorrigible. 

Quelqu'un frappa à la porte. Je savais très bien qui c'était, mais je fis la sourde oreille comme si j'étais seul.

"Yoongi, que fais tu ? Ouvre moi."

Je me leva soudainement pris par poussé d'adrénaline. Je baissa mes manches de pull, elles allaient très certainement être imbibées de sang mais peu m'importais à cet instant. Je sortis de la baignoire et passa un coup d'eau pour faire partir toutes traces de mon récent passage. Malheureusement celui-ci avait séché et l'eau ne le faisait pas partir. 

Ses paroles reprirent.

"Yoongi laisse moi entrer je vais t'aider."

Sur ces mots je me retourna faisant face à mon reflet dans la glace. J'avais le visage terne et cerné. Le sang continuait à couler, si bien que mes globules rouge s'écrasaient contre le carrelage blanc de la salle d'eau.

Je fis quelques pas vers la porte et après quelques secondes d'inactivité je la déverrouilla. Je me reculai par la suite en me mettant dos à ce qui allait arriver. Je ne voulais pas vois sa réaction. Le bruit sourd d'un grincement ce fit entendre. Mes mains tremblaient et mon regard était resté cloué au taches de sang dans la baignoire. 

Il était là. Je sentais sa présence près de mon corps.

"Retourne toi."

Je secoua négativement ma tête. Ses paroles étaient dur et pourtant j'étais persuadé que son regard ne devait pas l'être. Je voulais me retourner pour le voir, son sourire, ses yeux remplient de compassion, sentir son odeur et avoir son corps près du mien.

Je me décida finalement et lui fis face. J'avais la tête baisser et les yeux fermer tellement j'étais honteux. 

Sans aucuns mots il s'essayait sur le cuvette des toilettes une boite en main. Il prit délicatement mon bars droit et souleva ma manche. 

"Les plaies se sont rouvertes. Enlève ton haut on va le laver."

Je ne dis rien et fis simplement ce qu'il m'avait demandé. En temps normal je ne l'aurais jamais fais mais à ce moment il le fallait, je le savais. Mon haut se déposa poussivement sur le sol froid. A présent ma tête était relevée et je lui faisait face. Il attrapa subtilement entre ses phalanges mon poignet droit et passa un coton imbiber de désinfectant comme le soir dernier. Je n'avais pas mal, j'étais bien trop concentré sur son visage imperturbable pour ressentir ne serait-ce qu'une once de douleur. 

"Je ne te fais pas mal ?"

"Non."

Il banda mon poignet et fit de même avec le gauche. Il se leva et entreprit de nettoyer la douche.

"Je peut le faire." Lui avais-je suggéré en attrapant le dos de son pull pour le stopper dans sa démarche.

"Non, vas mettre un nouveau t-shirt et va manger. Tu dois avoir faim."

Je ne répondis rien, le regardant simplement réparer ma "bêtise".

Nous étions assit l'un en face de l'autre. Il regardait par les grandes fenêtres, la pluie se déverser sur Séoul. Moi, la seule chose que je regardais, c'était lui.

"Pourquoi ?" me demanda t-il, brisant le silence délicieux qui régnait auparavant.

"Cela me fais du bien."

"Ça ne te fais pas du bien, tu est juste devenu accro."

"Peu être bien."

Son regard dériva vers moi. 

"Je t'aiderai à t'en sortir."

Mon pouls me mit à résonner anormalement dans mes tympans. Ça faisait bien longtemps que l'on ne m'avais pas dit cela.

"Impossible."

Il se leva de sa chaise et avança vers moi tel un félin vers sa proie. Il se posta devant ma personne. Ses prunelles étaient fixées au miennes.La distance qui nous séparait était quasiment inexistante ce qui fit chauffer mes joues blêmes.

"A partir d'aujourd'hui, ton corps, tes pensées, tout, absolument tout de toi m'appartiens. C'est moi qui décide de ce que tu dois en faire, Min Yoongi."



𝐷𝑒𝑠𝑡𝑟𝑜𝑦 𝑚𝑦 𝑠𝑜𝑢𝑙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant