Russian Lullaby

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Prologue

Depuis la nuit des temps, deux espèces d’Homme peuplent notre environnement. Il s’agit bien sûr des dominants et des dominés. Epargnez-moi s’il vous plaît les images de fouet et de harnais qui doivent peut-être envahir votre esprit, là où je veux en venir est loin de l’univers BDSM qui dégouline des livres à la mode. Si je devais reformuler mes propos, je dirais que dans la vie il y a un chef et un suiveur. Obligatoirement on né sous l’une des catégories, puis changer au cours de notre destiné selon les périodes et nos humeurs. Cela étant éclairci, ils ne sont rien l’un sans l’autre, unis par un lien mystérieux comme le jour et la nuit. Si par malheur l’un des deux disparaissait, un énorme déséquilibre social apparaitra, créant alors le chao total. Le monde fonctionne ainsi, mon grand frère Liam me l’avait souvent rabâché. Peu importe dans quel tiroir on vous range, une seule règle d’or subsiste : Ne jamais baisser les yeux.

Sous aucun prétexte il ne faut faillir devant votre adversaire. Qu’il ou qu’elle soit blonde ou rousse, ronde ou isocèle, humain ou mutant. Ne jamais montrer la moindre faiblesse car cela causera inévitablement votre perte. Une minuscule fissure et c’est foutu. On se jettera sur vous sans aucune pitié tel un morceau de viande. Pourtant mon amie n’a rien de menaçant, bien qu’elle fasse 10 cm de plus que moi.

Je me suis fait avoir.

Avez-vous déjà eu une amie envahissante ? Tellement envahissante qu’elle serait prête à choisir la petite culotte assortie à votre vernis et vous épilez l’entre-jambe ?

- Hors de question…

J’ai chuchoté depuis notre entrée dans l’établissement, une sorte de plainte qui faisait vibrer mes lèvres. Toutefois, une folle envie d’hurler tord mon estomac. Comment me suis-je retrouver là ? Olivia m’implorait de ses immenses yeux chocolat noisette. Une moue de chiot battu scotché sur son visage qui pouvait faire fondre n’importe quel mercenaire sans âme. Elle sait parfaitement comment s’y prendre lorsqu’il s’agit de m’achever. Un simple couinement ou un battement de cils et s’en était fini de moi.

- Ne me fais pas ces yeux la !

Quand bien même sa requête était innocente pour une fille de notre âge, j’étais furieuse. Je déteste être prise au dépourvu de cette manière, ça me file une nausée culpabilisante à chaque fois.

- S’il te plaît Meds ! J’ai pris rendez-vous pour nous deux ! C’est moi qui offre !

Je prends un instant pour observer l’endroit, non sans fulminer quelques jurons. Il faut bien l’avouer, le lieu de torture était accueillant. Propre et spacieux. Un cocon qui sent la femme et la sensualité à plein nez. Des plantes exotiques dévoraient les grands miroirs sur les murs argentés et les sièges turquoise rembourrés dans la salle d’attente avaient l’air confortable.

A première vue, rien d’alarmant.

Je cherche rapidement quelque chose à dénoncer pour briser cette bulle aux odeurs de crème parfumé, afin de condamner cet endroit où jonchait bandes de cires, pinces et autres instruments qui donnent la chair de poule. Hélas, aucun cri d’agoni ou de cafard ignoble dans les magazines People ne s’est manifesté. Même la réceptionniste qui attendait patiemment la fin de mon caprice n’avait pas non plus le profil d’une tueuse de fourmi.

- Je croyais que tu voulais te faire une nouvelle manucure ou une séance d’UV pour ta fête !

- C’est pareil ! Allez ne fait pas ta chochotte !

Russian LullabyWhere stories live. Discover now