Chapitre Cinq

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Voilà deux heures que je suis devant mon miroir, à contempler la marque violacée sous mon œil. J'étais rentrée chez moi directement après le lycée, malheureusement mon père était là. Nathaniel m'avait prévenu par message qu'il était méga énervé à propos de son travail en ce moment et en apprenant mon renvoi d'une semaine, il m'a frappé avant de m'avoir consigné dans ma chambre toute la semaine. Il ne voulait plus me voir. Il m'a aussi interdit de sortir pour ma danse samedi. Comme si j'aurai pu y allait avec cette marque. Je soupire et retourne dans ma chambre. Je m'allonge dans mon lit me laissant tomber, ma main sur le front.
Encore une fois, j'ai perdu. Comment je peux la haïr, comment je peux la détester. Et lui, comment je peux l'aimer. Tellement fort que j'en ai marre. Tellement fort que je veux lui crier. Tellement fort que c'est indéfectible.
La porte d'entrée s'ouvre et se referme. Les marches d'escaliers grinces. Je devine que c'est mon frère. Des coups contre la porte retentit. Je lâche un "mh" pour autoriser mon frère à pénétrer ma chambre.

«Ambre, je voulais te demander pourquoi tu as fais ça ?!»

Il ne me croira pas non plus. Bien sûr. Castiel est un peu un ami pour lui. Fallait se douter qu'il préfère le croire lui, car il sort avec Debrah, que moi, sa propre sœur. C'est logique. Surtout avec ma réputation. Mais je ne lui répond pas et reste allongée dans mon lit.

«Ambre, répond !» insiste t-il.

Je m'assis instantanément dans mon lit et lui envoie un regard qui en dit long.

«Ton œil ! C'est Papa ?» demande t-il en s'approchant de mon lit.

Mon regard s'apaise quand je lis dans ses yeux qu'il compatit. Qu'il veut me protéger. Je reste sa sœur. Malgré tout.

«A ton avis...je souffle
—Il t'a pas raté cette fois..» sourit-il tristement.

Nathaniel sort de ma chambre laissant la porte ouverte et son sac devant. Je l'entends descendre délicatement les escaliers et entends quelqu'un remonter directement. C'était Maman, elle passe devant ma chambre me lançant un regard honteuse. Elle ne m'aime pas. Je n'ai jamais compris pourquoi. Mais elle ne m'aime pas. Elle a honte de moi. Elle a honte de ce que je suis. Comme mon père. Elle passe son chemin et voit Nathan rentrer dans ma chambre. Je reste fixée là où j'ai vu ma génitrice entrer mais mon frère s'installe à mes côtés.

«Ambre ? m'appele mon frangin.
—Elle ne m'aime pas, hein ? je demande à mon ainé en me tournant vers lui.
—Qui ça ? m'interroge t-il perdu.
—Hum, laisse...je soupire en retournant la tête vers la porte.
—Tien.»

Une poche froide se pose sous le dessous de mon œil. Je remercie mon frère dans un souffle de respiration. Il sort de ma chambre emportant son sac et refermant la porte. Je me rallonge et pose bien la poche et ferme les yeux.
Je rouvre les yeux, ma chambre beigne dans le noir, seule la lumière que projette la lune illumine légèrement la pièce. Ma poche a fondu. Je me lève complètement et me dirige vers la salle de bain. Je pose la poche sur le lavabo et voit que la marque est légèrement moins importante. Je relève mes manches et regarde mes traits. Mes coupures me font directement penser à la lame qui est posée en face moi. Je la prends et la pose sur mon bras gauche. Je continue ma lignée soufflant de soulagement.

«Ambre...»

Je lève la tête. Mon frère regarde mon bras apeuré, choqué, mais avec pitié.

«Putain Ambre ,c'est quoi de ça ?!»

Et merde, merde, merde!

«Ambre répond !
—Putain ferme là, tu vas interpeler les parents. Sors d'ici ! Dégage !
—Non.
—Non ? je répète.
—Tu crois vraiment que je vais te laisser comme ça après avoir vu ça ?»

Il s'approche de moi prends mon bras pour le passer sous l'eau. Il nettoie les plaies et enroule mon bras de bandages. Je reste silencieuse devant l'attention que mon frère me porte. On dirait qu'il ne se remet pas de mes gestes. Qu'il ne s'est pas rendu compte de ma douleur.

«Pourquoi ?» me questionne t-il.

Pourquoi ? Pourquoi cette question ? Pourquoi pourquoi ? Je ne sais même pas. Je ne sais même plus. Je vis de souffrance depuis tellement longtemps. Je fais ressentir à mon corps ce que je ressens à l'intérieur. Alors Pourquoi ?

«Ambre, explique moi...
—Pourquoi ? Tu ne crois même pas que je fais ça seulement pour me rendre intéressante ? Après tout, c'est ce que tu as dis de mon comportement.»

Ma voix est plus rancunière et mauvaise que je ne le pense. Mes mots ont été plus au dessus de mes pensées, mais je le pense vraiment. C'est étrange qu'il n'a pas cru que je fais ça seulement car je veux me rendre intéressante. Comme à propos de mon comportement....

«Ce serai le cas, tu ne les cacherai pas. Tu as commencé à la rentré car sinon en maillot de bain se serai vu cette été ?
—Je le fais depuis bientôt deux ans, je l'avoue.
—Deux ans ?!»

Il paraît horrifié. Honteux de n'avoir rien vu venir.

«C'est à cause de Papa ? demande t-il plus calme.
—Écoute Nath, j'ai pas envie d'en parler.
—Arrête, s'il te plaît...»

Il me regarde avec tant de douceur. Il me regarde avec tant d'amour.

«Qu'est-ce que ça peut te faire ? je crache.
—Tu es ma sœur, et je dois te protéger.
—Adorable.»

Je me lève et sors de la salle de bain. Mon réveil indique qu'il était une heure du matin.

«Va dormir, demain tu as cours.
—Je te laisserai pas ici avec papa, affirme t-il.
—Nathan, s'il te plaît, laisse moi.»

Je m'allonge dans mon lit et lui tourne le dos. Je l'entends soupirer. Je ferme mes yeux et tente de trouver le sommeil. J'entends la porte se refermer et laisse mes larmes couler. Je tente d'étouffer mes sanglots dans mon oreiller. Devrais-je m'étouffer afin de rendre l'âme aussi futile qu'est la mienne.
Mes sanglots se stoppent  quand je sens une présence grimper dans mon lit. Mon frère me prend dans ses bras et tente de m'endormir avec cette chanson qui a fait mon enfance. A cette instant, tout est comme avant.

Cinq jours sont passés depuis la découverte de mon frère. Cinq jours que je suis cloisonnée dans ma chambre sans sortir. Je n'ai quasiment rien manger. Mais Nathaniel venait tous les soirs après les cours. Il changeait mes bandages, il tentait de me faire arrêter ma douleur. Nous sommes samedi et en ce moment même je devrais être à la danse. Je devrais me détendre, me reposer, me libérer. A par ça je suis enfermée dans ma chambre. Je pourrais sortir, mais je n'ai pas spécialement envie de me prendre un coup. Ca fait exactement cinq jours, que je ne vois ni mon père, ni ma mère, pour mon plus grand bonheur. Mais cela fait aussi cinq jours que je résiste à la lame. Cinq jours que j'ai envie de sentir mon bras ou mes cuisses s'endolorissent sous mes coupures. Des cris m'interpellent alors que je suis plongée dans mon cahier secret. La voix grave de mon père et si forte que mes oreilles raisonnent. Je sors de ma chambre, et me penche afin d'entendre mieux. Seul le bruit sourd et un lâchement de cris de douleur étouffé parvient à mes oreilles. La peur et l'angoisse grimpe en moi. Je reste figée, je n'arrive plus à bouger. Des pas provient vers moi, je regarde qui cela peut bien être, mon père.

«Qu'est-ce que tu fais là ?! Dégage dans ta chambre!» me hurle t-il.

Je vais dans ma chambre et referme la porte délicatement afin de ne pas l'énerver de plus. Je me lance dans mon lit et engouffre ma tête dans mon oreiller afin d'étouffer mon cri de rage, mes larmes s'échappent, je ne contrôle plus mon corps, j'en peux plus, j'en ai marre.

Ma tête me fait souffrir, je pleure depuis je ne sais combien de temps, je n'ai pas pu m'arrêter, je n'y arrivais pas. Ma gorge endolorie me donne une respiration irrégulière et difficile. J'essuie mes yeux même si des larmes arrivent encore à sortir. Mon téléphone sonne m'annonçant un message Facebook. Castiel. Qu'est-ce qui me veut encore. Je repose mon téléphone après avoir vu le message. Je me lève et vais à la salle de bain, mon téléphone sonne de nouveau et laisse l'onglet de Castiel ouvert afin qu'il voit que j'ai vu les messages mais que je n'y répondrai pas. Je me rince le visage. Je reprend mon téléphone, je sens mes nerfs piquer à vif et répond rapidement.


[FACEBOOK MESSAGE DE CASTIEL RICHARD 18:18

Castiel : Salut !
Castiel : Je vois le "vu", tu pourrais me répondre --'
Castiel : Putain Ambre ! Arrête de me foutre des vents !
Castiel : Balec, si tu ne réponds pas je te spam.
Ambre : Putain, qu'est ce que tu viens me parler ? Tu veux me refaire des menaces, vas-y ne te gène pas.
Castiel : Des "menaces" direct, oklm.
Castiel : Bref, je voulais savoir pourquoi tu n'étais pas aller à la danse ?
Ambre : Qu'est ce que ça peut te faire ? Puis pourquoi tu me surveilles ? C'est bon, j'ai répondu à tes questions ? Ma vie ne te regarde pas. Salut.

vu à 18:55]

Je déconnecte mon wifi afin de ne plus recevoir de messages. Pourquoi s'intéresse t-il subitement à moi après tant d'année ?! Qu'est-ce que ça peut lui faire ! Et merde, merde, merde ! J'en ai marre. Je suis si énervée. je retire violemment mes bandages et gratte à m'en bruler la peau. Mes plais s'ouvrent de nouveau, ça me brule, ça m'endoloris mais ça me submerge de liberté en même temps. J'aime tant ce sentiment si incompréhensible dans cette situation si brutale. Je m'acharne encore et encore. Mes larmes coulent encore. Je suis si lâche, si faible. Je pleure sans arrêt. Je n'ai pas le droit de me plaindre, il y a des personnes pires que moi. Mais je n'ose même pas imaginer.


Après une heure assise dans la salle de bain, mes doigts en sang, la peau de mes poignets rougit par le sang mais aussi ma violence, je passe mes mains sous l'eau et nettoie mes plaies. Je suis tellement pitoyable, et j'ai même pas respecter ma promesse avec mon frère. J'enroule mes poignets de bandages blancs et m'allonge dans mon lit, exténuée.

 J'enroule mes  poignets de bandages blancs et m'allonge dans mon lit, exténuée

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Je l'aime, il m'a découverte, je le déteste. [Fanfiction/Amour sucré]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant