Chapitre 6: changement*

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Nous étions vendredi. Le jour que Max avait choisi pour m'emmener au cinéma. Maman n'étant toujours pas rentrée, je ne vis aucune opposition.

J'avais écrit une petite note sur le tableau au cas où elle rentrerait et que je ne serais pas là.

J'ai évité de penser aux lettres toute la semaine. Ça n'a pas été vraiment dur puisque Max et moi avons passé beaucoup de temps ensemble.

Les rumeurs allaient dans le sens que Jason était vraiment triste et que Brittanny, en bonne meilleure amie, avait décidé de le soutenir.

Ce jour là, j'étais heureuse et mon horaire me rendit encore plus heureuse. J'avais Français, puis Anglais, puis art-dramatique et une période libre. Comme pour bien finir la semaine éreintante que nous venions de passer.

« Oh excuse-moi!» me dit une voix après m'avoir bousculé.

Je levai les yeux et remarquai un gars. Je le reconnaissais pour être venu dans notre cours pour nous parler des différentes activités parascolaire de l'école et des activités à but lucratif.

« C'est moi qui m'excuse. Je ne regardais pas où j'allais.» dis-je.
« Mettons une chose au clair, on ne se noie pas dans les excuses, ça va devenir malaisant et j'aime pas les malaises.»
« Wow, tu es très...»
« Honnête? Oui, on me le dit souvent.» se rengorgea-t-il.
« J'allais dire direct, mais honnête ça marche aussi.»
« Thomas! Magne-toi!» cria un autre gars à l'autre bout du corridor.
« Maria! Grouille-toi. Tu va être en retard!» m'interpella Johanna.
« Je dois y aller.» avons-nous dit en même temps.

J'ai eu un petit rire et lui aussi puis nous sommes partis chacun de notre côté.

« Tu parlais avec Thomas Simons? Tu es vraiment plus populaire que ce que je croyais.» me dit Johanna une fois que je fûs à sa hauteur.
« Faut croire.» dis-je en réprimant un rire.

Après le cours, je cherchais ce cher Thomas Simons et le vit main dans la main avec une fille. Alors il avait une petite-amie.

Ça ne me faisait pas trop de peine. Bon un peu quand même parce que je l'aimais déjà bien. Je haussai les épaules et continuai à écouter la conversations de Johanna et ses nouvelles amies du jour.

***
« Alors, tu as hâte à ce soir?» me dit une voix par dessus mon épaule.

C'était l'heure de manger et j'étais resté dans le cours avec la prof d'anglais parce qu'elle voulait me parler des téléphones en classe. À croire que ça lui était resté en travers de la gorge.

Mais ça ne me dérangeait pas car je savais qu'au moins tout les élèves seraient sortis de la rangée de casier et ce serait calme. Et pourtant...

« Oh tu m'a fait peur. Salut, Max.»
« Salut.» Il s'adossa contre le casier proche du mien et m'observa prendre mon sac et déposer mes manuels et cahiers.
« Oui j'ai hâte. Je veux savoir si tu mérite ta réputation de con de la pire espèce.» je fermai mon casier.
« Hey! Ça me blesse que tu croies cela de moi.» dit-il en se redressant et en enclanchant le pas.
« Ce sont tes mots. Pas les miens.» dis-je en le suivant dans la cafétéria.
« Touché.»

Je fûs surprise de voir Brittanny et Jason assis à la table. Max et moi nous sommes assis à l'extrémité de la table comme plusieurs fois auparavant durant la semaine.

Brittanny me vit et donna un coup de coude à Jason. Celui-ci leva les yeux de son repas et son regard me donna des frissons tout le long de l'échine. Il ne m'avait jamais regardé avec autant de... autant de quoi? De haine? De rage? Non... on aurait dit qu'il avait de la peine pour moi. Mais ce n'était pas tout.. il y avait autre chose. Une chose que je ne mesurais pas à l'instant. Mais quoi donc? De la peur? Oui, il semblait y en avoir mais peut être n'était-ce pas cela.

Je secouai la tête pour m'enlever ces idées et je regardai Max qui engloutissait a une vitesse ahurissante son plat de Chili.

« On dirait que tu aimes le Chili.»
« Grmhghh.» Dit-il en hochant la tête.

Je souris et entamai ma lasagne maison. Je l'avais fait moi-même et je n'étais pas peu fier de moi. Elle était si bien réussie.

***

«... Vous pouvez venir faire votre choix.» finit la prof d'art-dramatique après son long speech sur ce qu'on allait faire durant l'année et nous avoir expliqué notre premier projet.

Nous devions mémoriser et jouer une courte pièce de théâtre. Moi qui détestais être sur scène, je ne pouvais pas tomber sur pire.

Je fûs recrutée de force par Brittanny et Johanna. Ces deux-là ne s'entendaient pas du tout mais elles avaient voulues la même pièce et la prof les avait donc forcés à travailler ensemble. Puisque c'était une pièce à trois personnes, elles m'ont embarquée dans leur show.

Max, Jason et deux autres personnes que je ne connaissais pas étaient en équipe.

Par manque de temps, Brittanny nous a invité chez elle pour nous pratiquer. Jason et son équipe ont voulu venir. La raison: Brittanny avait un Stage (podium) dans son grenier.

Max et moi avons convenu de partir un peu avant pour arriver à temps pour notre film.

Durant la période libre, je suis allée m'asseoir avec Max dans les rangées de casier.

« Parle moi de toi.» me dit-il une fois que nous fûmes assis.
« Que veux-tu savoir?»
« Tout.» dit-il rapidement avant de se corriger « Enfin, si possible.»
« Eh bien... j'ai 16 ans. Je vis avec ma mère. Elle est femme d'affaire et travaille pour une compagnie mondiale. Ce qui nous fait beaucoup déménager. Mais j'aime bien parce que je peux voir plein d'endroits. Hum... J'aime nager. J'ai gagné plusieurs médailles et trophées. J'aime bien me promener dans les bois aussi. Sinon quoi dire? Ah! Je suis fille unique. Et toi?»
« J'ai 16 ans aussi. J'ai un petit frère et une grande soeur. Je vis une semaine sur deux chez chacun de mes parents qui se sont remariés. J'aime le foot mais je ne crois pas vouloir en faire mon métier. C'est juste un passe-temps dans lequel j'excelle. Comme dans à peu près tout d'ailleurs...( Je le poussai) Quoi c'est vrai! Tu me crois pas?( je secouai la tête.) Eh bien tu verras. En passant, tu me m'a pas parlé de ton père.»
« Il est mort. Un AVC. Peu après ma naissance.» expliquais-je.

Je baissai les yeux. C'était bien la triste réalité. Je m'attendais à ce qu'il compatisse en disant "Désolé." mais il ne le fit pas.

Je sentis sa main s'infiltrer au creux de mon coude et descendre lentement jusqu'à mes doigts qu'il entrelaça avec les siens. Je tournai la tête vers lui.

« Attention, tu passes les étapes.» murmurais-je.
« Il y un livre qui régit les étapes?» demanda-t-il sur le même ton de voix.
« Non.»
« Alors tu m'excuseras si je vais trop vite.»

Puis il posa ses lèvres sur les miennes. Je fermai les yeux à son contact et repondit à son baiser. Sa main me lâcha pour y recueillir ma joue. Tandis que la mienne reposait sur son torse bâti comme dans la roche.

« Tu es pardonné» lui dis-je quand il me relâcha.

C'est difficile de dire je t'aime( Version originale) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant