Recueil de One-Shot

OS spécial Halloween

Un OS pour fêter Halloween. L'histoire est inspirée d'une légende urbaine que j'ai lue un jour dans un manga, donc ne soyez pas étonnés si elle vous rappelle quelque chose. Aussi, vous remarquerez que je ne suis pas douée pour écrire des trucs d'épouvante (je préfère tuer des personnages niark). Donc, heu... voilà.

-Je veux cette poupée !
-Mais enfin, tu as horreur de ça. Et puis, regarde à quel point elle est laide et vieille.

Tyna arbora un air buté qui agaça son père. Ce dernier l'avait traînée dans une brocante afin de trouver de vieux meubles à retaper. C'était son rite du dimanche en quelque sorte. Sauf qu'en temps normal, c'était Paul, son grand-frère, qui accompagnait leur père. Mais à cause de raisons personnelles, il n'avait pas pu se libérer de son travail, et voilà que c'était à elle de venir chiner au milieu de vieux objets sales et repoussants, plein de poussière et de rouille. Cependant, pour une fois, elle se garda bien de se plaindre : ses yeux avaient été attirés par une poupée, certes laide, mais tout de même charmeuse. Ses cheveux blonds étaient sales et emmêlés, son corps de porcelaine était devenu terne en raison du temps et ses vêtements étaient poussiéreux, mais Tyna tenait à l'avoir. Quelque chose dans cette poupée aux yeux bleus l'avait séduite.

C'est ainsi qu'elle revint à la maison avec sa poupée, et son père qui maugréait. Sa fille avait trouvé le bonheur dans cette brocante, mais lui n'avait trouvé aucun meuble à son goût.

Tyna prit grand soin de refaire une beauté à sa poupée. Ainsi, elle retrouva des cheveux soyeux, une robe d'un rouge vif, et une peau pâle et sans défaut. La jeune fille la posa sur une étagère, bien en évidence, puis alla se coucher, car le lendemain, elle devrait se lever tôt pour aller en cours.

Quand Tyna fit son retour dans sa chambre, elle balança son sac par terre et s'affala dans son lit, épuisée par sa journée d'école. Puis elle tourna la tête vers sa poupée posée sur l'étagère. Sauf que la poupée n'était plus là. Paniquée, Tyna fouilla sa chambre de fond en comble. Son père n'aurait tout de même pas... ? Mais finalement, l'adolescente la retrouva dans son lit. Trop soulagée pour se demander comment elle avait atterrit là, Tyna la remit à sa place. La soirée passa, ennuyeuse : elle fit ses devoirs, dîna, et se coucha.

Le lendemain, Tyna s'éveilla en douceur. Le soleil n'était pas encore levé, et elle pouvait encore dormir une heure. Mais elle n'avait plus sommeil ; elle décida donc de rester allongée dans son lit. La jeune fille se tourna et tomba nez-à-nez avec sa poupée.

Sa première réaction fut de sursauter et de se redresser brusquement. Mais elle ne descendit pas de son lit, en proie à un étrange spectacle. Dans sa chambre, toutes les peluches exposées sur ses étagères étaient à terre. Déchirées. Le coton sortant de leurs gorges. Tyna cligna des yeux. Etait-elle somnambule sans le savoir ? Non, c'était peu probable. Une pensée folle lui traversant l'esprit, elle baissa les yeux sur sa poupée. Immobile, cette dernière fixait un point invisible de son regard clair. Tyna se traita d'idiote, seulement, son malaise ne disparut pas. Marchant au travers des débris, elle reposa pour la seconde sa poupée sur son étagère, troublée. Elle profita de son avance sur l'horloge pour nettoyer sa chambre du mieux qu'elle pu.

Seulement, le soir, la jeune fille retrouva sa chambre dans un état similaire : sauf que cette fois, c'était ses cahiers qui avaient été touchés. Une fois encore, la poupée trônait sur son lit, les lèvres étirées en un mystérieux sourire. Tyna fut prise d'une peur sourde. Saisissant la poupée par les cheveux, elle descendit les marches quatre à quatre et la jeta dans la cheminée, sous les yeux ébahis de son père.

-Que fais-tu ? maugréa-t-il.
-La poupée est hantée ! glapit Tyna. Elle met ma chambre sans dessus dessous et se déplace toute seule !

Son père la fixa avant d'éclater de rire.
-Voyons Tyna, une poupée hantée... Tu aurais pu trouver meilleure excuse pour t'en débarrasser. Je te l'avais dit que tu n'allais pas l'aimer.