Amnésie

9 - Bonne nouvelle

Igneel est parti depuis deux heures. Sting n'a pas compris pourquoi son papy est parti si vite, ma famille non plus. Je ne veux pas leur dire pour l'appel de l'inspecteur. Malheureusement, Luxus l'a vu, alors il essaie de me cuisiner pour savoir. Heureusement, grâce à mon fils, ma fille et mes nièces, j'arrive à échapper à ses questions, ce qui les a tous alertés et tous essaient de me séparer des enfants.

C'est ennuyant.

Je ne veux pas qu'ils sachent. J'ai trop peur d'en parler. D'espérer.

– Dis maman, pourquoi papy est parti ? Me demanda tristement Sting en regardant la porte d'entrée.

Même s'il n'était qu'un tout petit bébé à l'époque, Sting a mal vécu la disparition de son père. Il n'aime pas quand quelqu'un part sans savoir où il va. Surtout quand c'est moi. Ensuite, ce sont ses grands-pères.

– Il avait quelque chose d'important à faire mon ange, une urgence, papy reviendra bientôt, c'est promis, le rassurai-je en le prenant dans mes bras.

– D'accord, accepta-t-il facilement en me serrant contre lui. Dis maman, on peut regarder un dessin-animé ?

– Le Grinch ! Je veux voir le Grinch ! S'exclama Angèle en me sautant au cou, manquant de me faire tomber avec Sting.

– C'est quoi ? Demanda mon petit blond.

– C'est un monstre vert et poilu qui n'aime pas Noël ! Expliqua sa cousine, toute joyeuse.

– Un monstre ? S'inquiéta son cousin.

– C'est un gentil monstre ! Le rassurai-je à nouveau en riant. Va pour le Grinch ! En plus, c'est un film de Noël, tu vas voir mon cœur, tu vas aimer ! Maman le regardait quand elle était jeune avec tonton Luxus, tonton Zeleph et ton... et ton papa... finis-je, la gorge nouée.

– D'accord ! Sourit-il en prenant la main de sa cousine pour aller dans le salon.

Je me levais pour les rejoindre mais mon frère me bloqua. J'avais baissé ma garde, il m'avait coincé.

– Tu me dis, ordonna-t-il.

Je soupirai. Autant lui dire.

– L'inspecteur a peut-être trouvé sa voiture... chuchotai-je en fermant les yeux.

Mon frère ne répondit pas et me prit dans ses bras. Il me serra fort contre lui. Ça faisait du bien. Mes larmes mouillèrent sa chemise et il se contenta de me caresser le dos, attendant que mes sanglots se calment.

– J'ai peur, Luxus... J'ai peur qu'il ne soit mort... J'ai peur qu'il soit là-bas... Je ne sais pas quoi faire... Dois-je foncer ou attendre ? Qu'il soit là ou non... Il me manque tant... C'est de plus en plus dur, Luxus... La maison, l'entreprise, les enfants, tout... J'ai besoin de lui, Luxus, je ne sais pas si je supporterai si Igneel m'annonce qu'il est mort ! Pleurai-je encore plus fort.

– Chut, Lucy, chut... me serra-t-il. Allez, petite sœur, calme-toi un peu. Imagine si Sting ou Nashi te voient, ils vont s'inquiéter !

Je respirai un grand coup et me reculai d'un pas, séchant mes larmes, il avait raison. Ce n'est pas maintenant qu'il fallait craquer.

– Tu vas mieux ?

– Oui... Merci Luxus et... Désolée pour ta chemise...

– Oh, ce n'est rien, c'est le métier de grand-frère ça ! Sourit-il en ébouriffant mes cheveux.