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Il a demandé la chambre de ses parents et a patienté qu'elle les lui passent. Finalement la voix de sa mère a retenti :

"Allô?"

Oliver est resté silencieux. Il ne savait pas quoi dire.

"Oliver?" a hasardé sa mère.

"Oui," a-t-il fini par dire.

"Qu'est-ce qu'il y a mon chou?"

Encore ces surnoms débiles! Il ne savait toujours pas par où commencer.

"Allô?" a-t-elle continué face au silence de son fils.

Il a une nouvelle fois choisi la simplicité :

"Est-ce que tu m'aimes?"

"Bien sûr!" s'est-elle exclamé immédiatement, choquée de la question plus que direct. "Qu'est-ce qui te fait douter de ça?"

L'entendre nier sans aucune hésitation ce qu'il avait toujours cru, a quelque peu réconforté Oliver. Cependant quelque chose ne collait pas.

"Pourquoi partez-vous tous les ans?"

"Pour visiter le monde, prendre des photos." Sa mère semblait de plus en plus perdue. "Tu n'aimes pas vivre sans nous? Être indépendant?"

Oliver en ait resté sans voix. Alors comme ça ses parents le laissaient pour qu'il soit... indépendant? Libre de faire ce qu'il veut? Ils pensaient qu'il aimait ne pas avoir de parents la plus part de l'année? Soudain il a sorti quelque chose qu'il ne pensait jamais dire à sa mère :

"Tu me manque, maman."

"Toi aussi tu me manque, mon poussin." Ces surnoms l'horripilaient toujours autant. "Je te promets que nous serons dans le premier avions qui atterrira à Calgary."

"Et vous repartirez l'an prochain..."

Il s'est alors aperçu qu'une larme coulait sur sa joue. Il a entendu sa mère hésiter.

"John?" John était son père. "Explique lui ce que tu voulais faire."

"Oliver?" a fait la voix de son père.

"Oui..." a-t-il murmuré pour ne pas trahir l'émotion qui lui serrait la gorge.

"Nous partons pour le Brésil l'année prochaine. Ta mère pensait que tu ne voudrais pas mais j'ai proposé que tu viennes avec nous." Il a hésité une seconde. "Alors, le Brésil, ça te dit?"

Cette fois Oliver a vraiment pleuré. Mais c'était différent de la fois précédente. A présent il était heureux. Il venait de comprendre qu'il s'était trompé sur toute la ligne. Ses parents l'aimaient, ils voulaient juste ne pas le gêner. Ils pensaient qu'il préférait être indépendant. Ils avaient tord, il préférait simplement avoir des parents.

"Oui, papa je veux venir."

Ils ont encore discuté un petit peu avant que sa mère ne rende compte de l'heure qu'il était à Calgary. Lorsque qu'il a raccroché, il s'est rendu compte que la lumière de sa chambre était allumée et que Lana était appuyée dans l'encadrement de la porte. Il s'est empressé d'essuyer ses joues mais il se doutait bien que Lana était là depuis un bout de temps.

"Tu es là depuis longtemps?" a-t-il hésité. Lana a haussé les épaules.

"Depuis le 'tu me manque maman'" Oliver s'est renfrogné. Lana s'est approchée et s'est assise par terre face à lui. "T'inquiète, je te juge pas. Ma mère me manque aussi. Elle n'est plus la même depuis qu'elle s'est mariée. Ma vrai maman, celle d'avant, me manque."

Puis sans prévenir, elle s'est jetée dans les bras de Oliver et l'a enlacé. Oliver, d'abord surpris, l'a finalement entouré de ses bras à son tour et l'a serrée contre lui. Il a enfoui son visage dans son cou et ils sont restés ainsi en silence durant de longues minutes. Il se sentait bien. Ses parents l'aimaient et Lana, qu'il avait rencontré dans journée n'hésitait pas une seconde à le soutenir.

"Je suis en train de m'endormir," a-t-elle fini par murmurer. Oliver a ri doucement.

"Allons nous coucher alors." Il s'est écarté, levé et lui a tendu la main pour l'aider à faire de même. Lorsqu'ils se sont retrouvé tous les deux debout Oliver a ajouté : "Joyeux Noël!" Lana a souri.

"Joyeux Noël à toi aussi." Oliver a alors lâché sa main qu'il tenait encore et s'est dirigé vers le canapé. "Oliver?" l'a-t-elle soudain appelé. Il s'est retourné. "Je veux pas que tu dorme sur le canapé." Il a souri sachant très bien où elle voulait en venir mais a feint l'ignorance.

"Et tu veux que je dorme où exactement? Par terre?" Lana a baissé les yeux en rougissant légèrement.

"Non, viens dormir avec moi."

Après qu'Oliver ait enfilé un pyjama, ils sont allé se coucher tous les deux dans son lit. Lana s'est blottie contre lui et Oliver l'a entouré de ses bras.

"Bonne nuit et merci d'être là," a-t-il chuchoté.

"Bonne nuit et merci de m'avoir invitée," a-t-elle répondu et ils se sont endormis.

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C'est au tour d'Oliver de se réveiller et de surprendre Lana au téléphone. Il ne voulait pas écouter aux portes mais il s'est rendu compte que l'appartement était mal isolé.

"Non mais je suis en sécurité," déclara-t-elle après un soupire. "Non maman je ne connais pas l'adresse par cœur." En entendant ça il s'est levé. C'était le tour de Lana de téléphoner à sa mère. Il est sorti de sa chambre et est venu s'asseoir en tailleur en face d'elle.

"T'as vraiment fait ça?" Sa voix tremblait. S'en suivit un silence. Sa mère, à l'autre bout du fil, répondait. Une larme commençait à couler le long de sa joue et un sourire se dessinait peu à peu sur ses lèvres. Elle a tendu la main pour attraper celle d'Oliver. "Merci, maman," a-t-elle murmuré. Oliver n'était pas sûr de comprendre ce qu'il se passait. Lana avait l'air heureuse pourtant, la veille, il avait cru comprendre qu'elle ne s'entendait pas bien avec sa mère.

Il attendait qu'elle finisse sa conversation pour lui poser des question. Lana a ensuite donné rendez-vous à sa mère dans le parc en face de chez lui avant de raccrocher et de regarder Oliver avec un grand sourire joyeux. Cependant ses yeux trahissaient une part d'incrédulité. "Qu'y a-t-il?" Il ne pouvait pas se retenir plus longtemps de lui poser la question.

"Ma mère... Carl... Elle l'a viré de la maison!" Il a écarquillé les yeux surpris. Il s'attendait à tout sauf à ça. "Après mon départ elle a réfléchie. Puis quand il est rentré à la maison, il a demandé où j'étais. Ma mère lui a dit que j'étais partie et qu'elle ne savait pas où j'étais," a-t-elle expliqué. Un éclair de colère a ensuite traversé ses yeux. "Carl l'a frappé. Il a dit qu'elle était une incapable, qu'elle ne savais rien faire, même pas garder son propre enfant." Oliver a serré sa main dans la sienne. "Elle en a eu marre. Elle s'est énervée et lui a dit ses quatre vérités. Elle a menacé d'appeler la police quand il réessayé de la frappé. Finalement il a fini par quitter la maison. Il a dit qu'il se vengerait mais ma mère a appelé la police alors je pense qu'on sera protégée."

Flocon de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant