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Il y avait un mur entier de recouvert avec des dessins absolument magnifiques.

"Wahou!" Oliver ne pouvait se retenir de montrer son admiration. Elle avait dessiné -parce qu'il était sûr que c'était elle qui avait dessiné tout ça- avec la précision d'un photographe. Il y avait quelques portrait : sa mère, une fille de leur âge (probablement sa meilleure amie) et quelques célébrités. Mais la majorité étaient des paysages. Certains coloriés au crayon, d'autres à la craie, d'autres à l'aquarelle. Chacun étaient unique. Il y avait cependant une image qui revenait régulièrement : la vue qu'elle avait par sa fenêtre. Devant son exclamation, Lana s'est retournée pour voir ce qui le faisait réagir comme ça.

"Oh!" Elle semblait embarrassée. "T'occupe pas de ça. Je fais ça quand je m'ennuie. Je suis pas très douée."

"Tu rigole?" s'est-il exclamé. "C'est magnifique! Tu as énormément de talent." Elle a rougi et a détourné les yeux.

"Merci." S'en est suivi un silence gênant. Lana a fini par se racler la gorge. "Tu dors ici," a-t-elle imposé.

"Et toi tu dors où?" a-t-il demandé, sérieux.

"Sur le canapé." Oliver a soupiré.

"On a déjà eu cette conversation et il est hors de question que je te laisse dormir sur un canapé."

"Mais..."

"Il n'y a pas de "mais" qui tienne. Tu ne dormira pas sur ce canapé."

"O.K.," a-t-elle soupiré. Oliver était surpris qu'elle abandonne aussi facilement. Elle avait l'habitude de toujours contester afin d'avoir la dernier mot. Il a cependant haussé les épaules ; peu importait du moment qu'elle dormait pas sur le canapé.

"Il faudrait que j'appelle mes parents," a-t-il fini par dire. Lana a souri.

"Oui pas de problème. Viens." Encore une fois, elle lui a pris la main et l'a entrainé dans le couloir. Là, sur un meuble, était posé un téléphone fixe. Il l'a pris et a composé le numéro de l'hôtel de ses parents. Lana a fait mine de partir mais Oliver l'a retenue par le bras et a enlacé ses doigts avec les siens. Après deux tonalité, la voix de la femme de l'accueil a répondu en quatre langues différentes. Oliver lui a demandé la chambre de ses parents en anglais et elle l'a transféré.

"Allô?" a fait la voix de sa mère a l'autre bout du fil.

"Salut maman! C'est Oliver."

"Oh! Coucou mon poussin!" Rah! C'est foutus surnoms! Malgré ça il était content d'entendre la voix de sa mère et cette habitude complétement stupide, ne l'énervait plus autant. "Joyeux Noël! Comment tu va?"

"Joyeux Noël maman. Je vais bien. La mère de mon amie, Lana, m'a offert de rester chez elles le temps que vous rentriez." Lana lui a souri en émettant une légère pression sur sa main.

"Mais c'est génial! Comme ça tu n'est pas seul. Je n'aimais pas te savoir seul pour Noël."

"Je ne suis pas seul. C'était aussi pour te prévenir que si tu voulais m'appeler il faut que tu m'appelle à ce numéro." Lana s'est empressé de le noter sur un papier à côté du téléphone pour qu'Oliver puisse le lire. Ils ont encore discuté un peu et Oliver a passé le téléphone à Jane pour qu'elles puissent parler entre mères.

Lana est allé chercher une couverture et des oreillers pour faire le 'lit' d'Oliver. En moins de cinq minutes c'était fait, et ils étaient assis, devant le sapin de Noël dont les guirlandes électriques, c'étaient allumées dans la soirée. Il était entièrement décoré de rouge et de doré. Lana s'est levée pour placer le petit jésus au centre de la crèche.

"On est pas particulièrement religieuse, mais c'est une habitude qu'on a gardé de grand-mère," a-t-elle expliqué. Oliver a hoché la tête.

"Je n'ai pas d'habitudes comme celle-là. Je n'ai même pas connu mes grands-mères."

"Désolée pour tes grands-mères. Et des habitudes tu peux toujours t'en créer. Surtout maintenant que tu t'es réconcilié avec tes parents." Il a de nouveau hoché la tête.

"Elle était comment ta grand mère." Elle a tourné les yeux vers le sapin et a souri aux souvenirs qui lui emplissaient la tête.

"C'était une version encore plus excentrique de ma mère. Elle était sauvage et n'obéissait qu'à ses propres règles. A l'époque, on vivait dans la maison à côté de la sienne. En fait on vivait quasiment toutes les trois ensemble. Je n'ai jamais connu ni mon père, ni mon grand-père. Alors il n'y avait que nous trois. On faisait toujours des choses complétement folles.

"Une fois on est allé faire une randonné en montagne et nanou a décrété qu'on avait pas besoin de carte. Alors on est parties comme ça, sans rien prévoir à l'avance. Évidemment, on s'est perdue et on a fini par se retrouver dans un petit village, complétement à l'écart. Il n'y avait ni téléphone, ni internet. On est resté là plusieurs jours avant que le commerçant qui venait les approvisionner toutes les semaines en tout ce qu'ils n'avaient pas, accepte de nous conduire à la ville la plus proche."

Elle a ri au souvenir, puis son sourire a disparu pour laisser la place à un éclat de tristesse dans ses yeux. "Et il y a deux ans, elle est morte. Ce jour-là, ma mère a complétement changé. Elle est devenu dépressive. Ça me rendait malade de la voir comme ça. Puis Carl est arrivé et elle est tombée amoureuse. Elle a peu à peu retrouvé le sourire mais n'ai jamais redevenu comme avant. Au début j'étais reconnaissante envers Carl, puis il venu vivre avec nous et a commencer à agir comme s'il était mon père. Je n'ai jamais eu de père et je n'en ai jamais eu envie. Je l'ai rejeté et il est devenu plus sévère, jusqu'à m'interdire de faire ce qu je voulais sans son accord."

Oliver lui a pris la main. "Il est parti maintenant." Lana l'a de nouveau regardé dans les yeux et a souri.

"Oui. Et aujourd'hui, pour la première fois depuis deux ans, j'ai revu ma mère. La vraie."

"Allez! Au lit!" s'est exclamé Jane en entrant dans pièce. A moins qu'elle n'ait été là depuis le début. Oliver s'est levé et s'est dirigé vers le canapé. Lana lui a attrapé le bras et, se hissant sur la pointe des pieds, l'a embrassé sur la joue.

"Bonne nuit," a-t-elle murmuré, lui faisant un clin d'œil. Déboussolé, Oliver n'a pas répondu tout de suite et lorsqu'il a voulu le faire c'était trop tard.

Flocon de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant