Les Gabin [Partit 2]

31 3 0
                                    

-Au fait, il y a des loups-garous en bas, lâcha Christie agacée.

-Ah bon ?

-Ils viennent vivre dans notre charmante ville, tien, ils arrivent.

Un homme tellement massif qu'on aurait dit un troll non-dissimulé parla magie mais il était assez beau, des cheveux bruns et des yeux marron, Christie lui ressemblait beaucoup. Il nous serra la main puis je remarquais la famille qui se tenait derrière mes grands-parents. Tous étaient blonds, un visage ovale et des yeux vert foncé. L'homme, le père et chef de famille, n'était pas très grand et maigre, il avait l'air sûr de lui et calme. La femme, mère, arborait un visage souriant et heureux. Un garçon, qui devait avoir l'âge de Salomé et Tom s'appuyait contre le mur, il ne portait que du noir et ses yeux ne me quittaient pas. Un frisson me parcourut, il était magnifique dans le genre sauvage, ses cheveux décoiffé dont certaines mèches retombaient sur son visage, un air désinvolte et un corps fièrement bâtit. Gênée par son regard intense, j'observais la petite fille, elle souriait et ressemblait trait pour trait à la femme, même sourire, même maintient, deux vraies jumelles !

-Les enfants, je vous présente nos nouveaux voisins, les Gabin , dit grand-mère doucement.

-Enchanté, souffla le père, je m'appelle Eric, voici ma femme Lorie et nos deux enfants Damien et Nina.

-Bonsoir, s'écria Nina, je suis ravie de rencontrer des Morgan.

Remarquant le manque de politesse de mon cousin et de Tom, je m'approchais de la famille et leur serrais la main poliment.

-Bienvenue dans notre petite ville, dis-je.

-Merci, nous savons comme nous tombons mal, répondit Lorie émue.

-Maman, tu crois qu'on pourra la manger une fois décédée, s'enquit Nina en fixant Rosie.

Salomé porta la main à sa baguette, furieux, j'explosais de rire.

-Elle ne mourra pas, répliquais-je doucement.

-La famille Gabin va rester au manoir quelques temps jusqu'à ce que leur maison soit prête, dit grand-mère hésitante.

J'acquiesçais.

-Tant qu'ils ne font rien de mal à Rosie, soupira Salomé, ça ne me gêne pas.

-Vous n'avez rien à craindre, nous pourrons vous aider si possible, remarqua Eric.

-Merci, répondit grand-mère ravie.

-Lewis prépare nous un grand et délicieux repas, nos amis doivent être affamé après ce long voyage, ordonna grand-père

Lewis disparut dans un craquement.

-Venez, on va vous faire visiter, lâcha grand-mère.

La famille lupine commençait à suivre mes grands-parents mais s'arrêtèrent en remarquant que Damien ne bougeait pas, leur fils m'observait sans bouger. Ses yeux s'éclaircirent et prirent une couleur jaune, une étrange sensation me saisit, j'avais l'impression qu'il lisait en moi, farfouillait dans mon corps comme si j'étais nue.

Le chatouillement me prit au dépourvu, je piaillais et tripotais mes dents, oubliant ses yeux curieux, je détestais ça ! C'était désagréable, comme si mes dents étaient infestés de fourmis, je claquais des dents plusieurs fois en marmonnant. Je ressentis une vive douleur dans ma seconde canine.

Manquait plus que ça, pensais-je amère.

Une main brûlante toucha ma main, je relevais la tête, Damien retira mes doigts de ma bouche et jeta un coup d'œil à ma bouche ouverte.

-Tu saigne, remarqua-t-il, quelle maladroite.

Je fronçais les sourcils et repoussais sa main pour me ruer dans la salle de bain, la plus proche. Je m'enfermais et arrachais la canine qui n'était plus retenu que par un filament, je la jetais à la poubelle et attendit que ça repousse. Le fourmillement s'intensifia puis je sentis la canine poussée, je me rinçais la bouche et regardais mes deux nouvelles dents, identiques, plus grandes, plus acérées. Cette fois, je ne perdis pas de temps à tripoter la nouvelle canine pour m'assurer qu'elle coupait aussi bien que l'autre. Et la petite trace sur ma langue certifiait comme elles étaient coupantes !

Je sortis et retournais dans la chambre, je fus ravie en remarquant qu'il ne restait plus que mes amis, je leur souris.

-Perdu mon autre canine, expliquais-je.

-C'est ce qu'on pensait, répondit Rosie, montre-moi ça !

Je la rejoignis et la laissais examiner mes dents, son doigt rappa sur mes dents, elle gémit alors que je frissonnais.

-Ouille, ça coupe !

Rosie porta le doigt saignant à sa bouche mais pas avant que j'eus vu la goutte épaisse de sang glisser le long de son doigt, ma gorge me brûla et mes dents s'emplirent de fourmis. Incapable de quitter son doigt des yeux, ma bouche s'emplit de salive et mon ventre gargouilla. Ma meilleure amie me regardait, soucieuse, elle plongea ses yeux dans les miens. Je remarquais alors que les yeux de Rosie se voilait, elle me tendit son doigt ensanglanté. J'enfonçais mes ongles dans le matelas, l'odeur sucrée de mon amie me caressa le nez et je dû utiliser toute ma force mentale pour ne pas mordre son doigt.

-Saphir, qu'est-ce-que tu fais ? cria Salomé.

Je clignais des yeux, remarquais que je tendais ma langue vers le sang chaud de mon amie, je sautais hors du lit et m'éloignais, honteuse.

-Depuis quand tu es un vampire ? demanda Rosie.

-Elle ne l'est pas, répliqua Salomé, ou alors elle a subit une transformation.

-Tu as été mordue ? Quand ? s'enquit Tom sans s'approcher.

Je les observais, ils se tenaient tous loin de moi comme si j'étais un danger potentielle. Même si ils n'avaient pas totalement tord, ça me blessais.

-Jamais, répondis-je plus sec que je ne le voulais.

-Tu es sûre ?

-Oui !

Je m'en serais aperçue si j'avais subis une transformation vampirique, non ? Pour ce que j'en savais, c'était horriblement douloureux !

-C'est à ne rien comprendre, soupira Salomé, tu possède quelques particularités avec les vampires. La soif de sang et les vampires purs sang perdent leur canines à l'âge adulte.

Je fronçais les sourcils. Cette discutions m'énervait mais je savais qu'il fallait en passer par là pour comprendre ce qui se passait chez moi. Mais comme toujours, savoir n'allait pas forcément de pair avec agréable !

Mon cousin et Tom s'asseyèrent sur le lit alors que je m'abandonnais sur une chaise, prés de la fenêtre. Leur yeux me scrutaient comme si j'allais bondir et mordre pour boire, je cachais mon visage derrière mes mains pour laisser couler quelques larmes. Puis décidais de garder le reste pour plus tard.

-Peut-être que ça a un rapport avec ton père, sombrer dans le mal change l'alimentation peut-être ? s'interrogea Rosie.

Je savais que l'hypothèse était plausible mais ça m'énerva, tout était toujours la faute de mon père. Je me redressais, croisais les bras sur ma poitrine et je les fusillais du regard.

-Pourquoi toujours mon père ? grognais-je.

-Il était maléfique, répondit Salomé.

-Et alors ? François l'a dit ! Ça ne signifie pas que moi, je le suis !

-Oui mais tu possède surement des capacités qu'il t'a transmit, lâcha Tom.

Ils ne comprenaient pas, je ne voulais pas posséder de magie noire, je voulais être juste moi ! Avoir une vie aussi normale que possible quand on est une sorcière !

J'envisageais même une vie humaine, pas de magie, pas de danger à cause de la magie, pas de démons...rien de rien.

Sans rien ajouter, je quittais la pièce, furibonde.

Saphir Morgan Tome 2حيث تعيش القصص. اكتشف الآن