Les yeux de la Noirceur [ Partit 2 ]

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J'attrapais mon buste en criant, des flammes s'élevèrent tout autour de mon lit m'encerclant.

Impossible ! Mon anniversaire n'était que dans deux semaines, je ne pouvais pas déjà subir la Renaissance. Je refusais, la peur m'étreigna la poitrine, l'ampoule du plafond explosa alors que j'hurlais de douleur et crachais du sang.

-Arthur, cria grand-mère, fait quelque chose.

-J'essaie, grogna grand-père. Quelque chose me bloque.

Un rire glacial s'éleva dans la pièce, je le reconnus immédiatement, c'était celui de mon rêve.

-Non, hurla grand-père fou de rage.

Ma magie s'échappa de moi, les fenêtres et miroirs se brisèrent, les objets se mirent à voler et ce fut la cacophonie.

-Reculez, cria grand-père.

Les flammes grossissaient alors que je criais, mon corps se couvrait de sueur et convulsionnais à demi, ce fut là que je les vis, nicher dans les flammes. Ces deux yeux d'un noir ténébreux qui me fixait intensément. Je voulu crier mais du sang gicla à la place, je m'étouffais, je n'arrivais plus à avoir d'air.

Ma poitrine en devenait douloureuse, ma vue se troubla et je sombrais.

J'ouvris les yeux d'un coup, ma poitrine était douloureuse à chaque inspirations que je prenais, je regardais autour de moi, ma chambre était comme je l'avais laissé en me couchant. Je m'asseyais et gémis, je m'étreignais la poitrine avec mes bras, cherchant à contenir ce flot de douleur. Une odeur de brûler empestait ma chambre, je cherchais de l'œil ce qui avait brûlé et remarquais le cercle de moquette roussit autour de mon lit. Alors ce n'était pas un rêve ?

Un frisson me traversa, je fermais les yeux et revis les deux yeux dans les flammes, je gémis et tendis le bras pour saisir le verre et bu.Ma porte s'ouvrit doucement, Tom parut surprit de me voir réveiller,il se rapprocha et me tendit une assiette de gâteaux.

-Lewis voulait que je t'apporte ça, murmura-t-il.

J'acquiesçais, j'ignorais quoi dire, j'étais gênée par ce qui s'était passé un peu plus tôt.

-Comment va Rosie ? croassais-je.

Je mangeais un gâteau.

-Fatiguée et inquiète pour toi mais dans l'ensemble, ça va.

-Je vais aller la voir.

Je sortis mes jambes de sous la couette et commençais à me lever, je me pliais en deux, la poitrine douloureuse.

-Non reste au lit, repose-toi, on veille sur elle, répliqua-t-il doucement en essayant de me remettre au lit.

Je savais qu'il aurait été plus sage de l'écouter mais je ne pouvais pas abandonner alors qu'elle allait mal.

-Je ne veux...pas dormir, gémis-je.

Il acquiesça.

-Laisse moi t'aider alors.

Il me souleva et me prit dans ses bras, il traversa le couloir et poussa la porte avec son pied, Rosie et Salomé discutaient, Christie derrière eux, jouait à un jeu vidéo. Ils relevèrent la tête pour me fixer, Tom me déposa sur le lit, je m'asseyais en gémissant. Rosie me tendit la main, je l'attrapais, elle avait beaucoup de fièvre, sa chaleur me fit du bien.

-Saphir, murmura-t-elle, tu as vraiment une sale tête.

Puis elle sourit, je ne pu m'empêcher de l'imiter.

-J'en doute pas, dis-je la gorge sèche.

-Tu aurais dû rester au lit pour dormir.

-Non, piaillais-je le cœur battant.

-Tu veux en parler ?

Je savais que ce serait bien mais la simple pensée de ces yeux noirs et de ce rire me fit trembler comme une feuille, mes yeux s'embuèrent de larme. Je serrais les dents et déglutissais, je secouais la tête.

Rosie me fixa, soucieuse.

-Pourtant ça te ferait du bien.

-Comme si elle avait besoin de raconter, grogna Christie, Salomé t'a déjà tout dit ! Les flammes autour du lit, le rire et l'explosion de magie avant qu'elle ne sombre !

Je tremblais.

-Tais-toi, répliqua Rosie, ce n'est pas parce que je le sais que ça ne lui fera pas du bien d'en parler avec moi.

-Arrête avec ta sensibilité à deux sous !

-Vous n'avez pas vu les yeux ? chuchotais-je.

-Pardon ? souffla Salomé. Des yeux ? Non, pourquoi ?

-Mais ils étaient juste devant vous ! Vous ne pouviez pas les rater !

-On n'a rien vu de tell, on ne voyait rien avec les flammes d'ailleurs, répondit Tom.

-Je n'ai pas rêvé ! Ils étaient là !

Je n'étais pas folle, je savais ce que j'avais vu.

-Personne n'a dit le contraire, Saphir, souffla Salomé, on ne les a pas vu, c'est tout.

-Ce que veut dire Salomé, c'est que ce n'est pas parce qu'on ne les a pas vu, qu'ils n'étaient pas là, expliqua Tom. Ils y étaient surement mais nous, nous ne pouvions les voir de notre côté des flammes.

J'acquiesçais.

-Comment étaient ces yeux ? demanda Rosie.

-Terriblement noir, ils me fixaient intensément, ça m'a fais peur puis je me suis évanouis car j'arrivais plus à respirer.

-Christie, lâcha Sal, tu peux aller chercher les grands-parents en vitesse, sil-te-plais.

-Non, piaillais-je, je ne veux pas les voir !

-Saphir, ils s'inquiètent pour toi.

-Grand-père s'inquiète pour moi, mon œil, oui ! Ils n'arrêtent pas de me mentir, je passe sans arrêt pour la folle de service parce qu'ils refusent d'admettre que ce que je vois est réel !

Salomé soupira mais Christie était déjà partit, je gardais donc le silence et massais la main de Rosie.




Saphir Morgan Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant