• CHAPITRE SEPT •

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Mon cerveau me sermonne avec une brutalité qui n'a pas d'égale. J'ai bien mieux à faire de ces quelques jours de repos avant la reprise. Comme réviser par exemple ! Je vais entamer quelque chose d'incroyable à la rentrée et il est hors de question que je mette tout en péril en étant mal préparée à cause de ce genre d'élément perturbateur.

— Je peux aisément comprendre que ce soit une proposition effrayante. Si tu ne veux pas, sache que ce n'est en rien un souci. N'importe quelle femme au visage commun fera l'affaire.

Cette simple petite phrase me permet de redescendre sur terre et de prendre au passage une décision catégorique.

— Bon courage pour ton projet.

— Laisse-moi abattre une dernière carte, contre-attaque-t-il.

— Laquelle ?

— Puis-je t'offrir quelque chose en échange ?

Un air espiègle illumine ses traits et j'ai la désagréable impression qu'il m'emmène exactement là où il veut que je sois depuis le début de cette conversation.

— Étonnamment ou non, il paraît que le diable fonctionne de la même façon. Comme tu peux t'en douter, je ne suis donc pas intéressée par ce genre de marché.

— Je vois que tu as un magnifique Steinway And Sons, poursuit-il, pourtant je ne t'ai jamais entendu jouer.

— Quel fin observateur ! je me gausse. Il était déjà dans l'appartement quand j'ai emménagé.

— C'est étonnant pour un piano d'une telle valeur.

— Effectivement, c'est surprenant.

— Je peux t'initier si tu le souhaites en échange d'un portrait.

— Non merci, je rétorque sèchement.

Ce piano est un cadeau de mon père dont je n'ai jamais voulu. C'était sans doute sa façon à lui de me dire qu'il était fier qu'une université aussi prestigieuse m'ait ouvert ses portes sans son aide. Cependant, c'est bien là l'erreur de mon père, je me suis ni mes frères ni ma sœur. Jouer d'un instrument de musique est le cadet de mes soucis. Je n'en ai aucunement envie, mais il n'a jamais pris la peine de me poser la question. Je me demande si cet énergumène sait réellement comment fonctionne un piano ou si c'est une ruse malhonnête afin d'arriver à ses fins.

— Sache que je saurais être un professeur sensationnel pour toi Juliet.

— Je vais passer mon tour sur les leçons de musique en ta compagnie.

— J'ai le sentiment que nous sommes cependant en train de marchander. Ce qui veut dire que tu ne serais pas contre l'idée de succomber. C'est palpitant. Que souhaites-tu en échange alors ?

— Il n'y a pas de négociation qui tienne, nous sommes bel et bien dans une impasse. Rien de ce que tu auras à m'offrir ne m'intéressera.

— Vraiment ? susurre-t-il.

— Oui, vraiment.

— Je ne m'étais pas vraiment attendu à...

— À quoi ? Au refus en bonne et due forme ? je le coupe sèchement. 

— À une adversaire coriace. Tu avais raison un instant plutôt, je ne suis pas habitué à ce que l'on me dise non. Je me retrouve donc dans une position particulièrement nouvelle. Je n'ai pas pour coutume d'implorer, dit-il faussement agacé.

— J'ai cru que tu n'avais qu'à te pencher pour cueillir la première femme venue à la physionomie banale.

— T'ai-je vexée ? s'enquit-il.

WHEN JULIET NEEDS ROMEOWhere stories live. Discover now