• CHAPITRE VINGT-CINQ •

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Cet acéphale prétentieux m'a une fois encore mené en bateau ! Je n'ai pas entendu le déclic de l'ouverture de la porte de la cage d'escalier. Il l'a sans aucun doute maintenue après le passage du voisin de Jasper. Ce qui veut dire qu'il attendait seulement que je plie sous le poids de sa volonté. Si monsieur : je mens comme un arracheur de dents, pense avoir gagné du terrain, il va rapidement se rendre compte que celui-ci est dangereusement miné. Deux petits coups sont frappés à la porte. En selle ! J'accroche le sourire du Joker au coin de mes lèvres et j'ouvre. Après tout si j'ai appris comment sauver une vie, je sais aussi en abréger une. Je dois simplement garder ça en tête et tout ira bien.

— Bonsoir Juliet.

— Romeo, je me contente de répondre.

Je ne peux pas m'empêcher de scruter dans les moindres détails son visage tuméfié. Ça doit faire mal... Et c'est bien fait !

— Pourquoi ne m'invites-tu pas à entrer ?

— Pourquoi ferais-je une telle chose ?

— Et moi qui croyais que tu m'attendais de pied ferme, s'amuse-t-il en pointant de la tête la table basse.

J'ai parfaitement conscience que la mise en scène derrière moi raconte une tout autre histoire que celle que j'essaie de lui vendre, mais je ne me démonte pas pour autant. Merci Jasper !

— J'ai de la visite alors crache vite le morceau.

— Hum... Crawford ?

— Arrête ton cinéma ! Tu sais très bien qu'il s'appelle Craig et à ma grande surprise tu connais même son nom de famille. Ensuite, cela ne te regarde absolument pas.

Je maintiens fermement la porte contre mon corps alors qu'il empoigne abruptement le cadre de celle-ci.

— S'il réécrit la vérité, cela me regarde bien plus que tu ne l'imagines Juliet, dit-il en se rapprochant redoutablement.

— Une corde sensible peut-être ? je demande cyniquement.

Son visage n'est plus qu'à quelques centimètres du mien et il me détaille un instant avant de dévoiler un sourire narquois parfaitement maîtrisé.

— J'ai si longuement hésité, mais il faut croire que tu es un adversaire à ma taille Charming.

— Je ne sais pas à quelle sorte de distraction malsaine tu t'adonnes, mais si tu penses que cela m'amuse tu te fourvoies complètement.

— J'habitais au sixième avant.

— Hein ?

— J'ai dû attendre la bonne occasion et Chad m'a beaucoup aidé dans cette distraction malsaine à laquelle je m'adonne selon toi.

— Que vient faire Chad là-dedans ?

Je dois être aussi blanche que la porte à laquelle je me tiens, car je commence parfaitement à mettre les pièces du puzzle en place.

— Tu ne crois tout de même pas qu'emménager à ton étage ait été uniquement le fruit d'un parfait hasard ? Voyons Charming et moi qui pensais que tu me connaissais un peu mieux maintenant.

Il porte une main à son cœur et mime une grimace de douleur avant de tituber et de se laisser tomber sur les marches face à moi.

— Bien puisque tu ne souhaites pas que j'entre, jouons donc cet acte-ci comme tu l'entends. Alors, comment procède-t-on ?

Je n'en crois ni mes yeux ni mes oreilles. Deux options, soit il est fin stratège et c'est parfaitement stupéfiant, soit c'est un authentique psychopathe et ça par contre c'est totalement alarmant.

WHEN JULIET NEEDS ROMEOWhere stories live. Discover now