La Pluie

73 8 12
                                    

La nuit commence à s'éclaircir, je ne vois plus la Lune à travers les feuillages. Allongé sur le sol rugueux, la tête calée dans le creux du cou d'Iris, les yeux rivés vers le ciel artificiel de l'arène, j'attend que le temps passe.

J'ai décidé de ne pas réveiller Iris pour le tour de garde. Je pensais que j'arriverai à rester éveiller quelques heures de plus. Il doit être 5 heure du matin et le sommeil commence à me gagner. Je ferme les yeux quelques secondes en me rappellant de ne pas oublier de les réouvrir.

J'aime cette sensation, ce moment où je suis à mi chemin entre le sommeil et la conscience. Je ne saurai dire si je suis réveillé mais je sais pertinament que je ne dors pas profondément. J'aime le fait de savoir que je peux décider de me réveiller à n'importe quel moment. Cette sensation unique m'apaise durant quelques minutes, me faisant oublier tout ce auquel je ne souhaite pas penser.

L'atmosphère se réchauffe petit à petit, à mesure que les premiers rayons su Soleil commencent à éclairer la forêt. Je sens que je peux bouger mes doigts jusqu'alors engourdis.

Je me relève doucement, il est temps de partir. La journée risque d'être longue. J'ai prévu d'aller explorer les ruines et de commencer à monter sur la montagne pour établir un campement. 

Mon estomac émet un bruit étrange. Cela fait bientôt 24h que je n'ai rien mangé, et mes deux alliés sont dans le même cas que moi. J'espère simplement que les collets que nous avons posés hier soir nous permettrons de manger quelque chose.

Je passe ma main dans les cheveux fins de ma soeur. Je lui carresse la joue, déplace un mêche blonde derrière ses oreilles.

Des petits gestes de tendresse, des petits rien qui compte beaucoup à mes yeux. Des gestes d'une simplicité déconcertante, que je pourrai répéter sans cesse pendant une éternité sans jamais m'en lasser.

Ses paupières frémissent, ses cils tremblent, ses yeux s'ouvrent difficilement. A la vue de mon regard emplis de tendresse, un léger sourir se dessine sur son visage d'ange.

- Bonjour toi, dis-je d'une voix douce.

- Bonjour Shelk, on part déjà ? demande t'elle encore somnolente.

-On a du travail tu sais, il faut vérifier les pièges puis trouver une source d'eau. Les réserves que l'on a fait à la rivière ne seront pas suffisantes pour nous trois. Et enfin on commencera à monter en haut de la montagne pour avoir une vue sur le reste de l'arène. Je te laisse te préparer je vais réveiller Djale.

Je m'avance alors vers mon coéquipier qui dort très profondément. Je le secoue par les épaules en murmurant son prénom. 

- Mec, on doit y aller, faut bouger.

Il se réveille en sursaut. 

- Je ne pensais pas avoir été si brutal. Dis-je en plaisantant.

Il me regarde d'un air accusateur et se lève sans même m'adresser un mot. Il prend simplement son couteau et s'enfonce dans la forêt. Je me lève brusquement et part à sa poursuite.

-  Je peux savoir pourquoi tu réagis comme ça ? On est une équipe ! On doit surtout pas se séparer et là tu viens de laisser Iris toute seule ! 

Je continue de le suivre mais  il ne s'arrête pas alors j'accélère et lui attrape l'épaule gauche.

- Oh tu m'écoutes ? Djale ? Arrêtes toi s'il te plait ! Explique moi ce qui va pas !

Soudain il se retourne brusquement et me pousse en arrière.

- Ce qui va pas ? Tu veux que je te dises ce qui vas pas ? On est enfermé dans une arène où on peut se faire tuer à tout instant mais toi tu fais des plaisanteries dès le réveil ! Regarde autour de toi Shelk, ouvres les yeux putain ! Tu fais comme si tu allais t'en sortir avec Iris, tu refuses d'admettre que y aura qu'un seul vainqueur et tu voudrais en plus que je reste là pour vous protéger et que je meure pour que un de vous puisse vivre ?

Les 42ème Hunger Games : Comme si nous n'avions pas vécuDonde viven las historias. Descúbrelo ahora