Comme si nous n'avions pas vécu

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Arrivé à la lisière de la forêt, j'aperçois le sommet de la pyramide qui trône dans la vallée. Des hurlements monstrueux émergent du fin fond de la jungle, nous avertissant du danger que nous courrons à rester ici.

Nous déboulons alors dans la plaine avec pour seul but de trouver un abri. Djale propose de se cacher dans les ruines où nous serons protégés. Nous acquiessons d'un hochement de tête et nous mettons à courir le plus bas possible pour ne pas nous faire repérer. Il y a peu de chances que des tributs soient dans les alentours vu l'immensité de l'arène et le peu de survivants que nous sommes. On ne peut tout de même pas prendre de risques. On a jamais vraiment pu en prendre...

J'ai passé toute ma vie dans la peur du pouvoir et la crainte d'être tiré au sort. Mes seize ans d'existence à ne pas exister aux yeux du monde. Et maintenant ils sont spectateurs de mes moindres faits et gestes, à parier sur mes chances de survie.

Une vie sans vie, ponctuée de courts instants de bonheur qui semblaient ne pas avoir leur place au sein de Panem. Ma mère qui m'a donné naissance avait de l'espoir, l'espoir que les choses changent, que la cruauté puisse avoir une fin.

Nous approchons du temple mais la splendeur spirituelle qui m'avait marqué la première fois a disparu. Comme si le côté sacré avait été souillé, lavé de sa pureté pour ne devenir plus qu'un amas de pierre sans âmes. Des rires fusent de derrière un mur recouvert de lianes.

Nous nous accroupissons par réflexe et nous plaquons contre ledit mur. Les rires ne sont pas de bonheur. Ce sont plus des rires de moqueries, émanant de gens qui se jouent de la situation, qui ne prennent pas les Hunger Games comme un jeu à mort mais comme une opportunité de devenir célèbres. Ca ne peut être que les carrières.

Je fais le point sur les armes qu'il nous reste, mon sabre ayant été brisé et le couteau de Djale, tombé du haut de l'arbre. Il tient toujours son saï fermement et possède encore deux poignards dans son sac. Je l'ouvre prudemment pour ne pas faire de bruits avec la fermeture éclaire. Je donne un poignard à ma soeur et garde le deuxième pour moi. Nous avons tous plus ou moins de quoi nous défendre même si nos adversaires semblent beaucoup mieux équipés.

J'entends quatre voix différentes. Il doit y avoir Lukas et Esmeralda, les deux tributs du 1, Olveäne la fille du 2 et une autre fille, certainement la fille du 4 car je vois mal Cameron s'être alliée aux carrières. A moins que ce ne soit la fille du 6. Elle avait eu 9 aux évaluations alors qui sait ?

Attiré par le vice, je me risque à jeter un regard de l'autre côté du mur. Effectivement c'est bien la fille du 4 qui a rejoint les carrières. Je n'arrive pas à savoir de quoi ils rigolent mais à la rigueur, peu importe.

Djale me lance un regard interrogateur.

- Qu'est-ce qu'on fait ? Souffle-t'il.

- On bouge. Dit Iris.

- Non on reste là. Je suggère.

- Si on reste là on va se faire repérer. Rétorque ma sœur.

- Si on bouge aussi Iris, ils sont juste à côté.

- Taisez-vous tous les deux. Ordonne Djale.

Nous nous exécutons sans broncher. Il semble que nos ennemis aient entendus du bruit car ils se sont tus. Seul reste le son de leurs pas lourds sur les dalles du temple. Ils ne cherchent pas à être discret, se pensant hors d'atteinte à quatre. Ils se mettent à tourner, certainement en nous cherchant sans savoir que nous sommes là.

Djale nous fait signe, à ma sœur et moi, de rester groupés en joignant ses deux poings l'un contre l'autre. J'attrape la main de ma sœur et empoigne mon arme de l'autre. 

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⏰ Last updated: Apr 26, 2018 ⏰

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Les 42ème Hunger Games : Comme si nous n'avions pas vécuWhere stories live. Discover now