Journal : 6 Octobre 2016

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La lettre du trois septembre... était une lettre d'adieu que je n'ai pas eu le temps de finir. Ma mère a débarqué pour parler et je lui ai balancé que la seule raison pour laquelle j'étais encore en vie, c'était parce qu'elle était là. Mais je dois t'avouer que j'étais au bord du gouffre. Honnêtement, je le suis toujours. Mais je tiens bon. Pour ma mère. J'aurais aimé tenir bon pour toi aussi.

Je n'ai plus la force d'affronter la vie « réelle ». Je passe mes journées à imaginer, à voyager, à penser à un avenir meilleur où tu es à mes côtés. Je devrais vraiment songer à mettre tout ça par écrit. Je vais essayer. J'allais dire que ça risque de me faire mal, mais j'ai tout le temps mal. Les mots ne sont pas suffisants pour t'expliquer ce que je traverse. J'ai mal au ventre constamment. Je pense à toi à chaque seconde. J'essaie de m'occuper l'esprit, mais t'es toujours là. Toujours. Tu es ma première pensée quand je me réveille le matin et la dernière lorsque je m'endors le soir.

Je n'arrive plus à pleurer, pourtant ce n'est pas l'envie qui m'en manque.

Comment t'oublier ?

J'aimerais tellement avoir la réponse. J'aimerais pouvoir respirer normalement, me sentir libre de mes émotions, de mes pensées, de mes envies. Libre de mon coeur. Ce n'est pas le cas car je suis prisonnière d'un amour déraisonnable.

La situation paraît tellement absurde. Ça me donne envie de crier jusqu'à me briser les cordes vocales. Pourquoi ai-je le talent de tout gâcher ? De tout foutre en l'air ? De ne pas attraper le bonheur quand il est à ma portée ? Pourquoi je ne me suis pas rendue compte de mes sentiments quand tu étais tout près de moi ? Pourquoi je n'ai pas été à la hauteur de notre amitié ? Pourquoi j'ai été si nulle ? Pourquoi je ne me suis pas battue ? Pourquoi je n'ai pas eu la force d'être heureuse pour toi ? Qu'est-ce qui se serait passé si je t'avais dit ça ? M'aimais-tu aussi ou est-ce seulement le fruit de mon imagination ?

Je pourrais continuer toute la soirée à dresser une liste de questions qui attendent des réponses, mais si je le fais ma tête risque d'exploser.

Tu sais, quand je vais sur facebook, ça m'arrive parfois d'aller voir les messages des destinataires qui ne sont pas dans ma liste d'amis. J'ai l'espoir totalement puéril de voir ton nom apparaître. Je sais que ça ne se produira jamais, certainement pas après quatre longues années. Et puis, j'ai été une amie médiocre alors je ne pense pas mériter un message de ta part. Oui... je sais que ça n'arrivera pas, pourtant je ne peux pas m'empêcher d'espérer. D'espérer te manquer, ne serait-ce qu'un petit peu. Je me demande s'il t'arrive de penser à moi. Certainement pas autant que moi, mais j'aimerais tellement que mon visage t'apparaisse de temps en temps. Que tu te dises « argh, c'est vrai qu'elle me manque ». J'aimerais que tu regrettes de ne plus m'avoir dans ta vie. Est-ce méchant de ma part de souhaiter ça ? De souhaiter que mon absence ait causé un petit trou dans ton coeur ? Je n'ai pas envie d'être méchante, je t'aime trop pour ça. Non, je souhaite juste que tu songes à moi de temps en temps.

Parfois j'essaie de concevoir une réalité où tu ressens la même chose que moi. Peut-être que tu penses autant à moi que moi à toi. Peut-être as-tu déjà réfléchi à l'idée de m'envoyer un message ? Peut-être n'as-tu pas osé, à cause du temps, d'un éventuel petit copain... Personne n'est à ta hauteur.

Tu sais, la société voit mal les femmes qui ne se marient pas, qui n'ont pas une vie de couple. Honnêtement, je pense qu'une vie sans amour m'irait plutôt bien en fin de compte. Je pense sincèrement qu'on peut être heureux en étant célibataire. Évidemment, je veux des enfants. Mais j'imagine très bien une vie où je n'ai pas de conjoint. Je suis bien, seule. Je préfère l'être seule. C'est mieux que de faire semblant, que de me forcer. 

Mon coeur sur du papierDonde viven las historias. Descúbrelo ahora