Amoureuse de mon chat

Amour: X

« La tristesse vient de la solitude du cœur. »

Ceux qui disent aimer la solitude ne savent pas ce que c'est.

Non, ils ne savent pas.

Ce que l'on ressent quand on est au milieu de gens qui parlent entre eux, discutent, ou encore rient aux éclats pendant que vous vous marchez tête baissée. Complètement à l'écart. Seul. Parfois une musique à fond les oreilles, pour exorciser le temps de quelques minutes, ce lourd sentiment.
En général, ils se sont sentis seuls une fois dans leur vie ou quelques fois ou même des fois c'est eux qui s'isolent et disent aimer ça. Aimer être seul. Oui, ils disent aimer la solitude. Quelles foutaises! Quand on sait qu'après ils courent rejoindre, leur bande, leur groupe, leurs amis.

Non, ils ne savent pas. Ce que l'on ressent lorsque chaque centimètre carré de votre corps se tord, s'étouffe et se morfond en lui-même. En quête de reconnaissance, d'attention. Juste un peu d'attention.

Qu'est-ce qu'ils connaissent de la solitude, la vraie. Celle qui te fait paraître plus ou moins normal de l'extérieur mais te pourrit de l'intérieur. Elle bien perverse la solitude. Cette sadique.

Je ne prétends pas être la fille la plus malheureuse du monde, ni être définitivement seule. J'ai ma mère. Et croyez-moi, je suis déjà très heureuse et reconnaissante de l'avoir encore à mes côtés. C'est elle qui compte le plus pour moi. Je ne suis pas toujours très expressive. Mais... Aïe! J'aime ma mère. Ma plus grande frayeur est de la perdre comme mon père. Rien que d'y penser, ça me déprime encore plus.

Je n'ai pas d'amis. Pas un seul. Je n'ai que des camarades. Des gens avec qui, je partage la même classe et rien d'autre. Le seul qui me tient lieu d'ami c'est Takashiwa-san. Mais ce n'est pas la même chose, lui c'est mon sempai, aîné et de loin.
Une chance pour moi que j'ai toujours mes mangas et mes animés qui me réconfortent en cas de coup de blues.

Je soufre en silence et je combats le mal, ce mal.
      Ma mère m'a toujours dit: « Chacun à son fardeau, plus ou moins lourd selon les personnes et il ne tient qu'à lui seul de savoir comment le transporter. »

Mais quand la déprime est aussi forte que maintenant... Eh bien... Je fais ce que je fais à ce moment même: je pense et me laisse aller.

Je boutonne machinalement mon Kigurumi, pyjama, en forme de Pikachu. Totalement perdue et éperdue dans mes songes.

Ce chat. Si je suis tant troublée c'est à cause de lui. Je ne peux l'expliquer, mais le voir à provoquer une déferlante de sentiments.

Je dois le revoir. Je veux le revoir. Cette envie est entrain de se transformer en véritable obsession. Je n'aime pourtant pas les chats de surcroît les chats noirs. Ils ne m'inspirent pas confiance. Bordel de citron! Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi je n'arrive pas à me l'enlever de la tête? Le pire est que j'ai failli me faire violer et ma seule préoccupation là maintenant est de revoir ce maudit félin. Soit.

Je pousse un long râle en m'affalant sur mon lit.

Le sale quart d'heure passé à me faire gueuler par ma mère me paraissait déjà bien loin. J'avais eu la présence d'esprit d'attacher un petit bout de ruban à mon pied pour cacher mon bandage, lui disant que c'était la mode.
Je ne savais pas comment lui dire la vérité. Cela l'aurait inquiété pour rien. Et j'avais eu plus que ma dose aujourd'hui.

Trop de choses s'étaient passées en une journée. J'avais encore du mal à réaliser. Mon autre rencontre inoubliable.

Ah ce cher Msr On. Il est plutôt sexy quand j'y repense. Malgré ses airs durs et sa vie à la Robinson  -ce qui le vieillissait un peu-,  il m'a paru assez jeune. Entre 35 et 40 ans. Le métissage transparaissait bien dans son physique. Il avait des yeux clairs, tellement clairs, qu'ils paraissaient transparents, bien mis en évidence par des sourcils noirs épais et soulignés de fines ridules. Il avait son nez droit surplombant de discrètes lèvres. Pas de  arbe à l'horizon. Preuve qu'il prenait un minimum soin de lui.
Ses cheveux bruns, mi-longs hirsutes, légèrement ondulés à leur base et son teint basané, plus sa peau parsemée de brûlures  -coups de soleil-  lui donnaient des allures d'indiens.
Cette vision de charme s'accentuait avec l'ossature de son corps finement musclé et quasi dénudé, pour le plaisir de mes yeux. Négligemment recouvert au niveau des hanches par une sorte de mini-jupe en fourrure, juste assez longue pour cacher son engin à pipi.

C'est un personnage des plus interressants. Mon hermite pas net à moi.
Lui aussi, il me tardait de le revoir.

Je baillais grossièrement, ma mâchoire manquant presque de se décrocher. Mes paupières de plus en plus lourdes.

Demain est un autre jour.

                          *
                  *              *

Je ressens une sensation humide au niveau du visage. Ça a duré plusieurs secondes.

Rien d'important sûrement.
Je gardais les paupières closes. J'avais trop la flemme d'ouvrir l'œil.

                  *       *       *
                          

Rien d'important? C'est que j'avais pensé à cette époque. Cette sensation n'avait rien d'insignifiant.
Il s'était passé quelque chose ce matin là, quelque chose de grave.

Mon Dieu si seulement j'avais su à cette période. Je les aurais ouvert. Rien aurait été pareil. Je me serais doutée de quelque chose. J'aurais pu m'éviter tous ces tourments.

J'essuie nerveusement d'un revers de la main la sueur qui perle sur mon front, tandis que l'autre main tremble sur le clavier. Je me sens tellement misérable, impuissante. Les larmes me montent aux yeux. J'essaye tant bien que mal de me calmer mais mon temps est compté. Il ne faut pas qu'il me trouve là. Pour l'instant je pense qu'il ne se doute de rien.

Il faut que je leur raconte. Le malheur cogne à la porte de tout le monde. Il faut que je les prévienne. Ils liront mon histoire et ils comprendront. Allez Myu encore quelques lignes et ça ira pour aujourd'hui.

                          *
                   *            *

Je ressens une délicate pression au niveau du ventre.

Je m'obstine à garder les yeux fermés. J'ai toujours beaucoup de mal à émerger le matin.
Je prends tout mon temps. Lorsque je sens soudainement quelque chose marcher sur moi. Je me redresse subitement.

Je ne vous dis pas le choc que j'ai eu. Je suis restée plus de 5 minutes bouche bée.
Ne sachant quoi dire, je finis par prononcer les premiers mots qui me vinrent à l'esprit.

- Ohayo neko-san,  bonjour le chat.

                  Lexique :

Le kigurumi est un pyjama. Dans un style particulier, parce qu'il fait office de déguisements ou de cosplays. Ils sont tous aussi adaptés pour aller au ski, à un festival, une soirée déguisée, ou lors de rencontres entre Otakus, etc.

Pour ceux qui ont pas compris, l'expression « hermite pas net » vient de l'anime Naruto. Naruto surnommait ainsi son maître
Jiraya. Pour ses tendances plus que douteuses et très... très perverses. 😈

Nda: La citation d'en haut vient de Charles de Montesquieu.

Je ne sais pas si ça apparaît chez vous mais un bug fait que les " p " en début de phrase ou en majuscules n'apparaissent pas. Dernièrement c'était les " S ". 😡

« Bordel de citron! » clin d'œil à mon sensei! SadicSensei😉