Chapitre 3

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Hana marchait dans la rue, ses écouteurs dans les oreilles. Elle observait les alentours, les mamans qui rentraient chez elles, leur enfant à la main, les oiseaux chantants, les fleurs de cerisier qui commençaient doucement à éclore. Elle souriait presque devant tout ça.

Pourquoi le bonheur n'arrive qu'aux autres ?

Arrivée devant sa porte, elle inspira puis expira doucement. Enfin, elle baissa la poignée et entra. Son père était sur le canapé en train de lire le journal, pendant que sa mère chantonnait en préparant le repas. Elle leva soudainement la tête et regarda sa fille à travers la cuisine.

Bonjour chérie. Lança sa mère.

- Hum... Salut...

Ils ne s'entendaient ni bien, ni mal. C'était une famille normale, avec des liens peu soudés, mais des liens quand même.

Au fait, chérie, j'ai reçu un appel de ton prof principal comme quoi tu avais des difficultés scolaires. C'est vrai que quand j'ai vu ton bulletin l'autre fois, je me faisais un peu la même réflexion...

- Qu'est-ce que mon imbécile de prof est encore allé te raconter...

- Il est allé me raconter qu'il s'inquiétait pour toi, et je ne vais pas te cacher que moi aussi...

Hana tourna enfin la tête vers sa mère.

Il m'a même parlé de cours particuliers, ce qui est, je trouve, une pas si mauvaise idée.

- C'est non.

- Mais pourquoi ? S'exclama sa mère.

- Avoir un vieux pervers barbu comme prof à mi-temps, c'est pas vraiment la joie, tu vois.

Sa mère soupira.

Tu sais c'est pas obligé que se soit un vieux pervers barbu... Dit-elle, un sourire au coin des lèvres.》

Hana riait intérieurement.

Je suis pas sûre qu'il existe un autre type de prof particulier.

Et elle monta les escaliers vers sa chambre. Elle ouvrit sa porte pour la refermer aussitôt. S'approchant de son lit, elle s'affala dessus, sa tête sur l'oreiller.

Un prof particulier. Et puis quoi encore...

Elle soupira et enfonça entièrement son visage dans l'oreiller, repensant à cette journée. Soudain, elle se releva, ouvrit le tiroir de la table de chevet à côté de son lit, prit un carnet et s'assit en tailleur. Elle attrapa un stylo qui traînait sur la petite table et ouvrit le carnet à la page gardée d'un post-it.

Jeudi 23 mars.
Ma vie est décidément un ramassis de merde toutes plus pourries les unes que les autres. Aujourd'hui, j'ai revu Jimin. Ça faisait un an, une putain d'année que ce lâche m'a trompé et il s'est pas gêné pour me le rappeller. Il est vraiment  pathétique, inutile à la société, une petite crotte (bon, ça fait pas très sérieux). Et en plus ma mère veut me prendre un prof particulier. Nan mais vraiment, elle m'a prise pour qui ?

Hana relue une dernière fois la page qu'elle avait écrite avant de refermer le cahier. Elle les reposa lui et le crayon dans le tiroir et elle s'endormie.

Le lendemain, elle se réveilla encore habillée. Elle était tellement fatiguée qu'elle ne s'était pas réveillée de la soirée. Ses parents ont sûrement dû penser mieux de la laisser dormir. Elle ne leur en voulaient qu'à moitié, car elle avait vraiment besoin de repos. Du coup elle se leva, prit quand même le temps de se changer et sortit de sa chambre. Elle n'avait pas faim, donc prépara en vitesse son sac, mit ses chaussures et partit.

Toujours ses écouteurs dans les oreilles, elle observait le paysage, rêvait de voyage, d'évade, d'envol, de liberté. Elle croisa un couple à l'air heureux. Ils se tenaient la main et la fille avait la tête posée sur l'épaule du garçon. Ça rappelait amèrement à Hana les moments qu'elle avait passé avec Jimin. Elle ne s'était toujours pas résolue à s'en débarrasser, son image était comme imprimée dans sa tête et revoyait son sourire chaque fois qu'elle fermait les yeux. C'était insupportable pour elle, d'être aussi dépendante de quelqu'un. Elle voulait mener sa vie seule mais se retrouvait à souffrir d'un conte qui se finissait mal.

Finalement, elle ne vit même pas le temps passer et arriva directement devant le lycée, à sa plus grande surprise et son plus grand désespoir. Elle passa les portes de l'enfer et pénétra dans l'allée. Tout le monde se tût sur son passage, qui laissa derrière lui un froid glacial. Elle entra dans le bâtiment et se dirigea vers son casier. Il y avait étrangement beaucoup de monde aujourd'hui. Elle arriva finalement devant son casier, l'ouvrit et prit quelques affaires. Elle le referma et une main vint se plaquer sur le casier d'à côté, tout près de l'oreille d'Hana. Elle se retourna et vit à quelques centimètres de son visage Jimin, un sourire au coin des lèvres. Hana écarquilla les yeux en grand et entrouvrit légèrement la bouche. Les personnes autour avaient cessé de parler, trouvant que ce qui se passait à côté était plus intéressant.

Tiens, mais qui voilà...

- Le poing d'hier t'as pas suffit ? T'en veux un autre ?

- Je suis pas venu pour ça. Dit-il, un air plus sérieux au visage.

- Pourquoi alors, espèce d'ordure ? Répondit sèchement Hana.

- Suis-moi.

Il l'attrapa par le poignet et l'emmena. Elle essayait de résister mais Jimin était plus fort physiquement. Elle concentra quand même toute sa force en un coup sec et tira très fort, si fort qu'elle tomba presque. Elle le regardait, tout le mépris du monde cloîtré dans les yeux. Elle essaya de partir mais Jimin la retint et la plaqua contre le mur. Il tenait ses deux poignets en l'air, autre preuve qu'Hana était plus faible, ce qu'elle ne supportait pas. Elle ne tenait plus et voulait à tous prix partir. Mais Jimin n'était pas de cet avis.

Écoute moi bien, tu sais hier, j'aurais très bien pu t'ignorer, partir ou te coller une bonne droite, mais j'ai rien fais de tout ça et je t'ai parlé. Et tu sais pourquoi ?

Hana ne répondit pas, trop occupée à chercher un moyen de s'enfuir.

Je vais te la donner cette putain de réponse, c'est juste parce que j'en ai marre de toujours avoir ce sentiment qui me déchire à chaque fois que je te vois, marre de devoir me défoncer la gueule pour t'oublier, marre d'avoir cette putain d'envie de toi, marre d'être angoissé juste à l'idée que tu parles avec un mec ... J'en ai juste marre, c'est tout.

Hana n'en revenait pas. Avait-elle bien entendu ? Elle papillona des yeux.

Qu...quoi ?

- Tu m'as très bien compris Hana.

Merde. Ce prénom venant de cette bouche, ça sonnait bizarre. Il y avait quelque chose d'étrange, mais inconsciemment, Hana aimait ça.



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Bizarrement, j'adore ce chapitre, je sais même pas pourquoi ! XD Bref, à la prochaine !

Hana •° || [BTS]Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz