À Feu et à Sang

Chapitre 4 : Des compagnons

  Le passage était si petit que je dû continuer à quatre pattes. Il faisait noir mais pas autant qu'à mon réveil, donc je pu voir les virages avant de me prendre les murs. Une odeur de brûlé flottait dans l'air et s'intensifiait au fur et à mesure de ma progression. Petit à petit, l'ambiance se faisait de plus en plus inquiétante. Les murs de métal commençaient à refléter une lumière rougeâtre.
  Avais-je eu raison de m'aventurer dans ce conduit seule ? N'aurais-je pas dû rester dans la cellule et attendre la libération d'un autre détenu ? Non. Si je commençais à douter maintenant, j'allais rebrousser chemin et il fallait que j'aille au bout.
  Après une longue marche à quatre pattes, je débouchait sur un décor pour le moins intriguant. Je sorti par un cercle dessiné dans un mur de béton gris. En balayant l'endroit du regard, je constatait que le mur formait lui même un cercle sans issue et je vis d'autres trous semblables à celui par lequel j'étais sortie.
  Le sol était entièrement recouvert d'une épaisse couche de sable gris et le ciel était rempli de nuages rougeoyants.
  - Qu'est ce que c'est que cet endroit ?
  Je regardai partout pour savoir d'où venait cette voix. Un jeune homme d'environ dix-sept ans sorti d'un trou en face de moi. Lorsqu'il me vit, il se figea.
  - Qui est-tu ? me demanda-t-il avec prudence.
  Je décidai de dire la vérité.
  - Je ne sais pas... je ne sais plus.
  Il parut hésiter un instant.
  - Moi non plus, avoua-t-il.
  Bizarrement, ça ne me surprit qu'à moitié. Il se passait tellement de choses étranges depuis mon réveil que je trouvais presque normal que lui aussi soit amnésique.
  Un autre garçon sortit d'une autre issue et constata qu'il n'était pas seul.
  À chaque nouvelle sortie, le même discours se répéta. La personne demandait qui nous étions et nous répondions que nous ne savions pas. Alors elle avouait qu'elle non plus et nous attendions l'arrivée suivante assis à l'entrée de nos trous respectifs.
  Tous gardaient la tête baissée et je décidai d'inspecter les tenues. Nous portions tous à peu près la même sauf que la couleur était différente pour chacun. Je me demandais si tout le monde s'était réveillé dans la même situation.
  La dernière arrivée fut une jeune fille en combinaison rose fuchsia qui sortit par le trou à ma droite. Lorsqu'elle nous vit, elle commença à hurler et à courir droit devant elle. Lorsqu'elle arriva de l'autre côté, elle bouscula le garçon assis à cette entrée et fonça dans le conduit. Le jeune homme nous regarda avec incompréhension et suivit la folle.
  Nous nous rassemblâmes à l'entrée du passage. Au bout d'un moment, nous entendîmes un bruit sourd et le hurlement de la folle cessa. Puis le garçon nous rejoignis, le visage livide.
  - La grille a disparu, remplacée par un mur de métal...