Blurred [Re écriture]

Chapitre 01

Je suis assise en classe pour faire un cours que je suis obligée de faire . Je me force chaque jour de venir même quand je suis malade, car je souhaite passer le moins de temps possible avec ma "famille". Je ne veux pas voir Olivier , mon père adoptif frapper Anne ma mère adoptive. C'est une scène tellement atroce, que je ne peux pas supporter voir, en plus c'est les mêmes scènes en continuation, sans arrêt. Anne est vraiment gentille avec moi, elle ne me dit jamais rien de offensif, au contraire elle essaye de me comprendre et de me donner des conseils. Mais le problème ce n'est pas elle, mais moi qui ne parle pas, et ne dis jamais ce que je ressens car personne ne m'a appris à le faire. Évidement, ce n'est pas facile de faire semblant d'être heureuse, d'avoir une vie parfaite, de parler de mes problèmes avec Anne. Comment une femme qui souffre autant que moi veux m'aider?

J'apprécie le fait que Anne pense à moi et d'ailleurs c'est la seule personne qui essaye de communiquer avec moi depuis trois ans . Je trouve affligeant le fait qu'un homme puisse frapper sa propre femme, celle que lui même avait choisi. Personne ne l'a obligé à se marier avec elle, lui il a le choix de faire ce qu'il souhaite, pas comme moi. Tout ce dont je rêve est justement d'avoir le choix. Une fois je voulais essayer de défendre Anne mais j'ai juste empiré la situation, Olivier avait fini par me gifler et m'avait dit qu'il ne fallait pas me mêler des problèmes d'autrui.

Depuis ce jour j'ai appris à me taire et de ne pas écouter les autres, il fallait juste agir. Essayer de parler avec des personnes qui n'ont pas l'intention de m'écouter ne sert strictement à rien. Je perds mon temps. Maintenant, à chaque fois qu' Olivier lève la main, je prends mon vieux téléphone et appel la police. Cela est une des seules choses que je fais de bien. Je veux montrer que je n'avais peur de personne. Ce qui est étonnant est le fait qu'Olivier n'est pas comme ça, il l'est devenu depuis qu'il a commencé à fréquenter des lieux très étranges. Un jour j'étais trop curieuse de savoir ce qu'il faisait de ses journées, donc je l'ai suivi. Je n'aurais pas du. J'ai découvert qu'il gaspille tout l'argent en jouant au Poker.

La cloche de la fin des cours sonne, et je me lève de ma chaise pour me diriger vers la sortie pour aller travailler. Ce rythme de vie me poursuis depuis trois ans maintenant : se lever, aller en cours, sortir, aller travailler jusqu'à que mon"Patron" décide de me laisser sortir, je ne devrais même pas l'appeler comme cela, car il n'était pas le propriétaire de ce bar, mais vu que le vrai propriétaire n'a pas assez de temps pour venir donner des ordres car il en possède plusieurs, je pars du principe que mon patron est celui est toujours présent. Cela ne m' intéresse pas, le plus important pour moi c'est que je travaille pour gagner l'argent, celui qu'ensuite je dois donner à Olivier pour qu'il aille le gaspiller en jouant au Poker. Depuis le jour où j'ai compris ce qui arrive à mon argent, je commence à lui enlever des petites portions sans qu'il en rende compte.

Je sors mes écouteurs et mon téléphone pour écouter la musique et m'éloigner de ce monde dans le quelle je m'étouffe juste au seul penser. En passant je regarde tous ces enfants avec leurs parents devant moi, Ils rigolent , ils ont la joie de vivre, ils veulent juste passer du temps ensemble, ils ont de la chance. Je donnerais tout ce que j'ai, pour vivre juste un moment pareil. Juste un.

Après dix minutes, j'arrive enfin à mon lieu de travail. J'ouvre la porte pour ensuite entrer. J' observe tous ces hommes qui viennent défouler tous leurs problèmes dans l'alcool au lieu d'agir et de les solutionner. Ce qui me bouleverse, est le fait que ce sont toujours les mêmes personnes qui fréquent ce bar et les mêmes jours. Mais quels sont leurs problèmes si graves? Ils ont tous l'air d'être riche, avec des vêtements chères, et d'avoir tout dans leur vies parfaites, quelle seraient -ils leur soucis?

J'enlève ma veste et la positionne dans les vestiaires. Ce bar n'a absolument rien de spécial, rien ne le rends meilleur que les autres. La seule chose qui pourrait être vue comme positive, c'est que les riches s'enfichent de combien ils payent, donc ils payent toujours plus sans s'en rendre compte.

Normalement je dois avoir un uniforme, qui d'ailleurs n'est pas très décent à mes yeux. Il est fait exprès pour attirer le plus d'hommes possible dans ce bar. J'ai réussi à convaincre mon patron de rester avec mes habits qui étaient très confortables à condition qu'ils soit autant attirants que leur uniforme. Ce qui n'est pas le cas, évidemment. Au début il me faisait la remarque tous les jours, maintenant il a l'habitude.

Je sors des vestiaires et commence à travailler. Je veux juste finir le plus vite possible pour sortir de ce lieu qui n'est pas très sécurisé, il me pourrait arriver de tout sans que personne s'en rende compte. D'un coup mon regard croise celui d'un homme qui n'arrête pas de m'observer. Il est assit sur une chaise, au fond de la salle, près de la porte, il est entouré de cinq hommes entrain de lui parler, mais il ne semble pas très intéressé par ce qu'ils racontent.

C'est ce que je déteste de ce lieu. Tous les hommes me regardent comme si je suis une proie . Je déteste voir le désir dans leur yeux, cela me donne juste envie de vomir. Cet homme, me regarde d'une manière différente, il m'analyse. Pourquoi le fait-il?

Je trouve ça très déstabilisant, je ne sais pas comment me comporter.

Il a des yeux verts intense, des yeux absolument vides, sans aucun espoir, sans aucune émotion, sans aucune vie tout comme moi. Il doit être plus grand de moi de plusieurs centimètres, il est habillé d'une façon très élégante: un basique costard noir , comme tous les autres qui sont assis ici.

Je le fixe aussi, pour lui prouver que je n'ai pas peur, je peux me débarrasser aussi celui là, qui est juste un de plus. Il ne baisse pas le regard, il aime ce jeu parce que je lui fais face, je n'ai pas peur de ce qui pouvait m' arriver car je pense que le pire m'est déjà arrivé. Qu'est ce qu'il y a de pire?