Mordue d'Espoirs

Prologue et présentations des personnages

Je frictionnais mes bras, le temps se gâtait, je frissonnais d'horreur. Nouvelle preuve que je vivais, j'avais froid. Je soupirais. Je remontais la rue sans me pressée, il était minuit, j'aurais dû être à la maison depuis plus de trois heures mais je n'étais pas rentrer. Je n'en avais pas envie, trop de mauvais souvenirs vivaient dans ma chambre. J'avais eu beau changer l'agencement et la décoration, rien n'y faisait. Quand je me retrouvais sous les draps, je revoyais son ombre, je sentais ses bras autour de moi comme si il était présent. Mais non, chaque fois, j'étais seule. Cette impression que son esprit hantait les lieux me perturbait et ne m'aidait nullement à guérir de lui. Ce S.A.L.O.P.A.R.T !!!!

Mon nez me piqua violemment, je compris que j'allais pleurer. Je serrais les dents en grognant. Deux semaines. Deux semaines qu'il m'avait quitté comme une vieille chaussette mais rien, n'y faisait, je l'aimais toujours. Pourtant je le haïssais pour ce qu'il m'avait fait.

Mon cœur se tordit comme si quelqu'un le pinçait, je gémis et soupirais.

J'avais honte de moi, je m'étais faîte avoir comme une nulle. Pourquoi la vie était-elle si injuste ? Je n'avais désirer qu'une chose, qu'il m'aime et qu'on reste ensemble à jamais. Mais même cela, on me l'avait arracher.

Mon cœur n'était plus qu'un champ de guerre, remplit de sang et de cadavres.

Une larme perla et coula le long de mon nez, je gémis. Et me pliais en deux, j'ouvris la bouche en grand et essayais de reprendre ma respiration.

Inspire...Expire.

C'était ça le secret d'une bonne survit quand notre cœur n'avait plus d'existence propre.

Je pris appuie sur le muret du pont, je regardais l'eau couler lentement, avec des ploc, répercutions des gouttes d'eau. Il pleuvait, mes vêtements et mes cheveux étaient trempés, je m'en fichais pourtant.

Je relevais la tête en entendant des rires, un jeune couple s'embrassaient plus loin, je mordis ma lèvre jusqu'au sang.

Je fondis en larmes.

Je n'étais plus rien, je n'avais plus d'existence, j'avais juste un corps sans vie. J'étais là sans l'être. Je me plongeais dans l'irréalité comme une perdue, comme si ça pouvait me sauver. Rien n'y faisait, j'avais mal. J'étais morte. Je voulais que ça cesse. Que le monde s'arrête pour moi, que je devienne esprit et venge les faibles femmes. Je voulais tellement être quelqu'un de particulier. J'enjambais le muret et laissais le vent caresser mon visage. Mes jambes pendaient dans le vide, l'eau s'écrasa sur un mur, ce bruit résonna en moi comme un appel à la délivrance. Je fouillais mes poches, j'attrapais mon morceau de verre et soulevais ma manche. Mon bras était tailladé de partout, troué, remplit d'injures. J'appuyais sur mon poignet et tirais, une grosse ligne apparut et le sang coula lentement. Je positionnais mon arme sur ma gorge et l'ouvrit, je coupais mes jambes, mon ventre et mon visage. Cette fois, je ne me raterais pas. Je jetais mon sac plus loin sur le trottoir et chutais dans l'eau. Je sentis une vague douleur aux fesses en atterrissant dans l'eau, je restais sous l'eau et me laissais balloter par les vagues. J'ouvris grand la bouche et avalais l'eau sale. J'allais être libéré, c'est tout ce qui importait. Une vague me plaqua contre un pilier du pont, j'entendis un craquement dans ma tête. L'eau s'imprégna de mon sang, je fermais les yeux et sentis un caillou prés de mon bras, je l'attrapais et le serrais. La pierre était douce et lisse.

Je me laissais aller, les battements de mon cœur résonnèrent dans ma tête.

BOUM BOUM BOum Boum Boum Boum boum boummmm........