dix-neuf

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 MAISON DES DELGADO

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MAISON DES DELGADO

OMNISCIENT

27 AOÛT 2014

11h22





Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit, pas une seule seconde. Accepter était sans doute la chose la plus difficile à faire. Accepter la perte de quelqu'un, accepter qu'on se soit foirer, accepter qu'on se soit tromper, accepter qu'on ait eu tort, accepter que quelqu'un nous blesse délibérément alors que vous lui aviez donné toute votre confiance. Accepter est difficile. 

     Elle avait cherché, encore et encore, l'endroit où elle avait merdé, l'endroit où elle aurait pu dire ou faire quelque chose qu'il aurait mal pris. Mais elle n'avait rien trouvé. Vous savez, vos amis sont vos pires ennemis. Ces derniers nous blessent, mais on ne s'attend pas non plus à ce qu'ils soient gentils avec nous. C'est nos ennemis après tout. Mais nos amis, nos amants, lorsqu'ils nous blessent, c'est comme s'ils nous couper la peau pour nous entailler les veines, pour nous tuer. C'est tellement inattendu que ça nous blesse énormément. Pire que lorsque ce sont nos ennemis qui nous font du mal.

     La haine, le dégoût, la tristesse, la colère, l'amertume, la déception, la trahison, l'humiliation, la jalousie, incompréhension. Elle passait par toutes ces diverses émotions. La haine contre cet homme qu'elle aimait tant. Le dégoût de voir ce qu'il avait fait. La tristesse d'être séparé de lui. La colère pour ce qu'il avait fait. La déception parce qu'elle lui avait accordé toute sa confiance. La trahison parce qu'il avait été voir ailleurs. L'humiliation parce qu'elle avait été jetée comme un vulgaire morceau de papier à la poubelle. La jalousie de voir cette femme à son bras. Et l'incompréhension parce qu'elle ne savait pas ce qu'il s'était passé pour qu'il agisse ainsi. 

     Elia se trouvait emmitouflée sous sa couette alors qu'elle crevait de chaud. Elle ne voulait voir personne et elle ne souhaitait pas que quelqu'un la voit dans ce piteux état. Malheureusement pour elle, on frappait à la porte depuis un moment. Elias se trouvait derrière la porte. Ce matin, en faisant un tour sur les réseaux sociaux, il était tombé sur le même article que sa sœur avait vu pendant la nuit. Il s'était alors précipité à la chambre de la brune et avait toqué, mais il n'avait jamais eu de réponse. Nada. 

     Le brun attendait depuis un moment à la porte, essayant de faire sortir. Il n'avait pas essayé de pénétrer à l'intérieur de la chambre. Peut-être que c'était ouvert, oui, mais ça ne servait à rien d'entrer comme ça. Elle ne lui dirait pas plus de choses. Alors il attendait, lui parlait se prenant une tornade de vent, mais il persistait. Après trente minutes à essayer de rendre la voix à sa sœur, il abandonna.

     Elia avait enfoncé ses écouteurs dans ses oreilles, Beautiful Crime de Tamer passant. Quoi de mieux lorsqu'on est triste d'écouter une chanson qui l'est aussi ? If I could take your hand, if you could understand, that I can barely breath the air is thin, I fear the fall and where we'll land. Elle laissa un cri s'échapper dans son oreiller et se leva d'un coup, manquant de tomber. Elle se rua dans sa salle de bain et enleva ses vêtements en quelques secondes. Elle entra dans la cabine et laissa l'eau froide couler sur son corps, lui donnant des frissons. Half in the shadows, half bruned in flames, we can't look back for nothin', take what you need say your goodbyes. Elle passa ses mains sur son visage avant de les passer sur ses cheveux, les aplatissant en arrière. Elle avait l'impression de suffoquer, d'être enfermée dans un placard et dans le noir. I have to make an end so we begin, to save my soul at any cost. La brune laissa son dos rencontrer le mur alors que l'eau coulait toujours sur son corps. Les larmes s'étaient mélangées aux gouttes d'eau, ne se faisant pas voir.

SHARE » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant