4. Une histoire de crash.

411 83 78
                                    

L'avion tourbillonnait dangereusement, et s'était mis à valser dans les airs de manière tout à fait anormale pour un Airbus destiné au transport de passagers.

Il enchaînait vrille et looping, et, si Sandra se souvenait bien, elle avait payé pour un allé simple pour l'Australie, pas pour un baptême de vol artistique.

Elle vérifia son billet, pour être sûre (le papier confirma ses doutes).
Son voisin n’était lui non plus pas très rassuré. Il avait le teint un peu verdâtre, entre autre... Il ne devait pas avoir l'habitude des acrobatie aérienne.
Elle non plus, maintenant qu'elle y repensait.

Soudain, l'avion heurta quelque chose de dur, qui lui sembla être le sol, et elle se sentit décoller, pour heurter le siège devant elle.
L'avion avait arrêté sa valse, et s'était immobilisé.
L'homme à côté d'elle articula des mots qu'elle ne comprit pas.

Elle enleva l'oreiller qui lui couvrait le visage (elle n'avait aucune idée de comment il était arrivé là) et lui fit signe de répéter.

Il parla d'explosion, de crash, et d'autre chose confuse qu'elle ne comprit pas, mais ce qu'elle apprit, c'est qu'il fallait évacuer l'appareil.

Elle l'aida à se dégager, et ils quittèrent tous les deux la carcasse de l'avion, qui, comme un énorme cachalot, s'était échoué sur une plage on ne peut plus magnifique.

L'Airbus rajoutait un charme exotique au décor, et Sandra ne se demanda pas une seule fois pourquoi elle et son voisin de siège était les seuls à être sorti.

Soudain, dans une explosion digne du meilleur film Hollywoodien, leur moyen de transport prit feu.

Ce fut très beau. Peut-être pas nécessaire étant donné la chaleur ambiante de l’ile
approchant les trente-cinq degré, mais très beau quand même.

L'homme à côté d'elle n'apprécia pas autant le spectacle.
Il glapit, et prit un air catastrophé. Elle l'interrogea du regard sur la raison de son trouble, et le charmant inconnu la dévisagea avec inquiétude.

"Nous sommes tous les deux coincé sur une île, les autres passagers et l'équipage sont tous morts, et ce qui nous aurait peut-être permis de communiquer avec un aéroport vient de partir en fumée !
Et vous me demandé pourquoi ça ne va pas ?"

Alors oui, c'était sûr, présentée comme ça, la situation n'était pas des plus brillantes…

Sandra n’en revenait pas. L’avion s’était « posé » sur l’ile depuis déjà une heure, et elle venait de comprendre que le beau brun ténébreux à ses cotés et elle étaient les seuls rescapés de l’accident.

Cela voulait donc dire que ses parents, son frère, sa valise (avec son tout nouveau maillot de bain notamment, qui lui avait coûté trois mois de baby-sitting), tout avait brûlé…
Elle était maintenant une pauvre orpheline échouée sur une toute petite île inabitée et hostile, aux cotés d’un charmant inconnu, c’était tout simplement terrible…

Un sentiment de terreur et de solitude s’empara d’elle, elle allait mourir, et même si elle vivait, elle n’aurait plus jamais de famille, ni ce magnifique maillot de bain édition limité de Channel…

Elle se mit a pleurer sans s’arrêter, le désespoir la gagnait de plus en plus, elle était effondrée.

Puis elle prit conscience de quelque chose…

Elle était coincée sur une ile paradisiaque, avec une garçon qui paraissait avoir son age, seul aussi, beau surtout…

Elle s’approcha de lui, qui, assis dans le sable, paraissait plongé dans ses pensées :

Petits clichés destructurésWhere stories live. Discover now