« Arrêtes de sourire bêtement Edwige, t'as l'air d'une folle. »

Je regarde le garde, mon « propre » garde qui surveille ma cellule depuis mon arrivée. Cette prison est une des seules qui autorisent des « visitent », la dernière fois, une classe d'école élémentaire y était, justement pour montrer aux écoliers le fait de si tu es « méchant » tu vas croupir ici toute ta vie.

Hypocrisies. Stupidités. Conneries.

« J'ai pas le droit de sourire maintenant ? » Je lui demande en penchant la tête, toujours avec ce sourire scotché au visage, mes longs cheveux blancs tombant sur mon visage.

« Je n'ai jamais dis le contraire Edwige. Tu es juste complètement.. »

« Folle, je sais. Tu sais, tout le monde me le dis, me le répète. » Je me lève et me dirige aux barreaux et approche ma tête le plus près possible malgré qu'il soit loin de moi. « C'est juste que.. c'est drôle de voir les gens avoir peur de moi. Parce qu'ils pensent juste au fait de mon « crime » que j'ai commis et non à la jeune Edwige Reed ancienne lycéenne. »

Je m'assois sur mon lit, sans couverture, juste un matelas dur et continue de fixer le garde avec un sourire.

« Garde. »

Je détourne le regard en même temps que « mon garde » pour fixer la directrice de cet établissement. Madame Diaz, la vielle femme qui maltraite les prisonniers.

« Une classe de jeunes lycéens vienne visiter la prison pour un devoir. » Elle pose son dur regard sur moi avant de continuer, « celle-là est la dernière à être vu, c'est ma carte de jeu. »

Je penche la tête sur la gauche et la regarde avec un énorme sourire.

« Garder bien un œil sur elle. J'ai confiance en vous garde. »

« Oui madame, ne vous inquiétez pas elle est sous ma garde. »

« Bien, ils sont là dans une heure. »

« Sa carte de jeu hein ? »

Il me fixe mais ne rajoute pas un mot.

« C'est drôlement drôle. » Je rigole et m'allonge en fermant les yeux.

Je finis de mettre ma combinaison orange de prisonnière classique avant de partir de nouveau à ma cellule, le garde toujours là, me surveillant.

J'ai entendu que, la classe était arrivée depuis maintenant une bonne heure et que madame Diaz, les a pris sous son aile. Bonne actrice qu'elle fait. Je me mets dos à lui avant de mettre mes bras derrière pour qu'il me mette les menottes.

Il me pousse pour me faire comprendre que je dois avancer.

« Un simple avance m'aurais suffis. » Je le regarde du coin de l'œil avec un rictus au visage.

« Ta gueule et avance. »

« Bah voilà, fallait juste le dire. » Ajoutais-je  «Sauf que le ta gueule n'était pas en option.. » Il me lance un regard noir pour faire signe de me taire. Je rigole en secouant la tête.

Non loin j'entends Madame Diaz parler aux lycéens je présume. Je souris d'avance en voyant leur réaction en me voyant. Tout le monde me crains, sauf les prisonniers ici. A vrai dire nous nous entendons tous bien ici, c'est juste la directrice qui raconte du n'importe quoi. Comme toujours.

« Les plus dangereux criminels sont ici, classé par âge. Cela va de cinquante ans à dix-neuf ans. » Elle se tait avant de porter le regard vers moi, avec un léger mauvais rictus sur sa face de vielle. « Edwige Reed, la plus jeune et la plus dangereuse de cette prison. Ici présente »

Quelques OK de surprises se font entendre avant que tous les regards se portent sur moi. Je souris légèrement et penche ma tête de façon à être innocente.

« Cette douche à été bonne ? »

Je souris de toutes mes dents mais n'ajoute rien. Je suis sa carte de jeu voyons.

« Qu'a t'elle fait exactement madame ? Parce que plusieurs histoires courent sur elle et nous ne savons pas la réelle. » Une jeune fille parle, voyant la peur dans son regard.

« Et bien.. »

« J'ai tué mon copain et toute sa famille réunie. » Je parle mais aucunes émotions ne traversent mon visage, je la regarde juste, vidée. 

Elle eut un mouvement de recule.

« Et tu ne te sens pas coupable ?! » Elle enchérie voyant mon ton de voix et mon visage qui ne montrent aucunes émotions.

« Disons.. » Je fais mine de regarder ailleurs, perdue dans mes pensées avant de poser mon regard sur un jeune garçon aux cheveux bouclés au regard émeraude. « que je n'ai pas eu le choix.. »

Prison Where stories live. Discover now