Dark Days

33 4 5
                                    


J'aimerais vous parler de mes journées sombres. Je les appelle ainsi car, durant ces jours, j'ai l'impression d'être dans la noirceur, de nager dans une eau noire. Vous avez déjà eu un cauchemar dans lequel vous vous noyez très profondément dans l'océan, tellement profondément que vous ne pouvez plus distinguez le haut du bas ? Et la panique monte en vous car vous savez qu'il vous reste de moins en moins de temps pour remonter à la surface et survivre ? Eh bien c'est exactement comment je me sens durant mes journée sombres.

La noirceur met à l'épreuve autant ma santé mentale et physique.
Mon système immunitaire est en chute libre et j'ai des migraines et des douleurs musculaires. Je me sens épuisée en permanence, j'ai la nausée des jours durant, une sensation de fièvre, d'étourdissement et je n'ai plus aucune motivation. De plus, mon anxiété atteint un point culminant.

Lorsque la brume s'abat sur moi, je peux me mettre à penser et faire des choses que je ne ferais jamais habituellement. Mon esprit tout comme mon monde s'assombrissent. Les mauvais sentiments prennent le dessus sur les bons. La culpabilité, la colère, la peur, la tristesse. Tous se mettent à l'attaque à la fois et il m'est difficile de les combattre  même en faisant de mon mieux.

J'ai peur de blesser les autres autour de moi alors je me renferme, ce qui ne fait que rendre la situation encore pire pour moi. La solitude n'est pas la solution. Mais ça m'aide à me concentrer sur moi-même sans avoir à me soucier de ce que je pourrais faire aux autres.

Mais, par-dessus tout, j'ai peu d'en parler. Mes périodes sombres sont un de mes plus grand secret. J'ai peur qu'on ne les prennent pas au sérieux, qu'on ne comprenne pas que, lorsque je suis dans la noirceur, je pourrais faire n'importe quoi sous le coup des sentiments qui m'accablent. Toutes mes bonnes résolutions s'envolent, tout ce qui reste étant un immense vide en moi. Je n'ai plus aucune raison de continuer, d'essayer parce que même cela m'effraie.

Je passe mon temps avec une douleur sans ma cage thoracique et une boule dans ma gorge, le poids de mes larmes derrière mes paupières. Ma tête est lourde et mon corps fiévreux. Je voudrais crier, partir loin, abandonner. Je voudrais enfoncer des écouteurs dans mes oreilles, me mettre à peinturer et oublier tout en y pensant. Me combler dans ma solitude et mon misérable état. Me combler dans l'art sous mes doigts. J'aimerais pouvoir plonger encore plus dans la noirceur jusqu'à m'y noyer. Et en même temps je prie pour que ça s'arrête avant que je fasse une bêtise. Une dernière bêtise. Ma dernière bêtise.

Ces mots sonnent étrangement dans ma tête, comme s'ils y avaient toujours été, repoussés dans le fond. C'est dans ces moments-là que je sais que c'est ce qui arrivera, ce qui est destiné à arriver.

Mayday - Kind of a RantBookWhere stories live. Discover now