Chapitre 7 : Les secrets au sang noir

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Le docteur Ocelot faisait ses recherches à l'Université d'Amsterdam, qui était relativement éloignée de Woodbury. Il y avait au moins trois heures de route, heures que je passai avec Jack et Eva dans le pick-up rouge. La Gamma avait été convoquée pour me protéger, puisque j'avais insisté pour venir. Je ne savais pas ce qui avait provoqué ce mal en Gladys, mais si c'était bien cet ennemi qui lui avait, par sa morsure, transmis cette maladie, je me sentais coupable. Au départ, c'était moi que ces loups recherchaient. Je ne m'autorisais à sécher le lycée qu'en cas d'urgence, et je considérais le cas de Gladys comme tel. Dans la panique, je n'étais même pas enthousiaste d'aller visiter la grande Université d'Amsterdam.

Dans une voiture sobre nous suivaient Joseph et Gladys, en route vers ce docteur dont, évidemment, Jack n'avait pas voulu me dire en quoi il était un traître.

Nous descendîmes de nos véhicules à la fin du trajet, et mes yeux s'écarquillèrent. Je n'avais jamais pu visiter l'Université. C'était encore plus grand que sur toutes les brochures que j'avais consultées ! Les membres de la Meute qui m'accompagnaient s'avancèrent devant moi, sur le qui-vive. Ils étaient nettement moins enthousiastes. « Alpha, nous aurions dû prendre plus de loups avec nous, s'inquiéta Eva. Cet endroit est dangereux.

-Où est-ce qu'on peut trouver le docteur ? intervint Joseph, affolé face à une Gladys qui avait du mal à marcher.

-Il travaille au département de... commençai-je à indiquer.

-Pas la peine, gronda Jack. Je reconnaîtrais cette odeur de malfrat à des kilomètres. »

Il avança d'un pas sûr vers l'entrée, et, étonnée, je suivis le petit groupe.

Face à l'air menaçant d'Eva et de Jack, le réceptionniste nous laissa entrer sans demander son reste. Il nous indiqua la direction d'un laboratoire privé, appartenant au docteur Ocelot, qui aimait travailler seul. Eva paraissait de plus en plus prête à attaquer, à chaque pas. « Alpha, s'il est là, je vous jure que je lui arracherais la gorge, murmurai-t-elle fébrilement à Jack.

-Il n'y est pas. Je ne le sens pas. »

Alors que je m'avançais pour satisfaire ma curiosité face à tant de secrets, nous arrivâmes devant la porte du docteur Ocelot. Eva ouvrit la porte sans frapper, et j'entendis une voix grave et profonde bien qu'un peu éraillée : « Je vous attendais. » Joseph, qui portait Gladys considérablement affaiblie, courut à l'intérieur comme une flèche et Jack s'écria : « Joseph, attends ! »

On aurait dit que le docteur les attendait armé jusqu'aux dents, mais il n'en était rien. Je suivais discrètement le groupe, qui se serrait les uns contre les autres autour de Gladys comme si pénétrer dans ce laboratoire allait signer leur arrêt de mort. Cachée derrière la taille imposante de mes partenaires, je distinguai le docteur Ocelot.

Il portait bien son nom. J'ignorais quelle était la forme de son loup, mais sa forme humaine le faisait ressembler à un chat sauvage, ses rides ressemblant à des moustaches félines et ses cheveux gris à un pelage épais. Il était paisiblement assis sur une chaise, observant une solution glouglouter dans un bec Bunsen posé sur un réchaud. « Ravi de constater que les Sang-Noir sont incapables de se défendre, dit-il comme s'il parlait de la météo. Belle preuve de l'incompétence de mon neveu.

-Mon oncle, commença Jack d'un ton plus guindé que jamais. Gladys est mourante.

-Et ? »

Joseph se tendit. S'il ne tenait pas Gladys dans ses bras, je n'aurais pas donné cher de la peau du scientifique. Le vieil homme ricana, puis indiqua un canapé. « Posez-là là et montrez-moi sa blessure. »

Joseph s'exécuta tandis qu'Eva se postait dans un coin, près de la porte. On aurait dit qu'elle faisait le guet. Ocelot se dirigea vers Gladys dont Joseph avait dévoilé l'épaule. J'eus un petit cri de dégoût.

Le grand méchant toutouحيث تعيش القصص. اكتشف الآن